Route 25 - Rue Principale - Rue Nationale - Boulevard Alibert

 

 

 Maisons des fonctionnaires des A.I.

 Secrétariat général de Région

 Services Municipaux

 Hôpital

 Logements des fonctionnaires municipaux

Dar(s) Ksimi

 Souks de Founti

Place de la Fontaine

 Maison de France et Annexes

 Etat Major

 
 

La rue Principale, encore appelée rue Nationale ou boulevard Alibert était une longue rue en balcon qui longeait Founti en surplombant l'océan depuis Aghezdis jusqu'aux pieds de Talborjt.

Capitaine Alibert

Les bâtiments et habitations de la rue Principale se trouvaient exclusivement du côté de la colline.
Côté mer, un muret prolongeait la falaise qui tombait à pic sur la plage, tout en épousant ses contours. Depuis les maisons de la rue principale, on entendait la mer battre la falaise.
En dehors des deux palmiers historiques qui prospéraient depuis de nombreuses années, des palmiers furent plantés le long du boulevard et quelques bancs bien placés permettaient de se reposer tout en regardant Founti et la Kasbah. Le long du muret de protection courait une canalisation jusqu'au dépôt d'El Ghezwa, contenant les carburants de la Cie Morry (de la fin des années 40 jusqu'en 1957).

La place était rare à Founti et on attendait avec impatience depuis la fin des années 20, la construction des deux villes nouvelles annoncées : la ville européenne et celle de Talborjt, pour y loger les administrations, écoles et hôpitaux, les fonctionnaires et leurs familles et répondre à tous ceux qui attendaient qu'Agadir soit érigée en municipalité et que le futur port soit enfin ouvert au commerce international.

En attendant, il fallut loger les services administratifs et militaires ainsi que les premiers fonctionnaires le long du boulevard Alibert.


Très vite, Founti fut débordé et on installa au bord du ravin (El Ghezwa) à l'écart et jusqu'en 1934, un fondouk, le parc des Services municipaux, un abattoir et les Services vétérinaires, les bâtiments des Subsistances militaires et à quelques mètres de là, le "Douar réservé" (BMC), vaste enceinte basse contenant une série de niches où une cinquantaine de filles se livraient à la prostitution (J. Raymond, pp. 325-328).
Cette partie fut détruite après 1934.

 

Les Français construisirent rapidement en-dessous du 1er camp militaire (Camp A : Camp Haïda) des bâtiments administratifs, des maisons et immeubles d'habitation pour les premiers fonctionnaires amenés à mettre en place l'organisation administrative et militaire de la ville.

  • Les Bâtiments des Eaux et Forêts :

    Les Eaux et Forêts s'installèrent dans une maison accolée à la falaise qui avait été entaillée à cet effet (J. Raymond, p. 326) ; ils comprenaient des bureaux à l'avant et côté colline, des logements pour le personnel dans des maisons basses et des annexes.


Il existait une écurie pour les mulets ou les chevaux des aides marocains composés d'anciens militaires rentrés de France, propriétaires de leurs mulets ou de leurs chevaux ainsi que ceux de l'encadrement.
Un local mitoyen fut réservé aux Anciens Combattants.

  • Maisons des fonctionnaires des Affaires Indigènes :

Au-delà des maisons des Eaux-et-Forêts, des maisons blanches en rez-de-chaussée pour la plupart furent construites pour les fonctionnaires et le personnel des Affaires Indigènes.
Chaque maison disposait d'un patio.
De l'autre côté de la rue : un muret, des palmiers plantés vers 1927 et une sorte de petit fortin qui servait de belvédère en arrondi sur la falaise.

 Maisons des fonctionnaires des AI

Une ruelle en impasse séparait la maison à étage (occupée par les familles Marbec et Dupont) des maisons suivantes basses en rez-de-chaussée pour d'autres fonctionnaires ; des anciennes prisons civiles se trouvaient à l'arrière des maisons.

  • Secrétariat général de la Région - Bureaux du Territoire d'Agadir - Bureaux des Affaires Indigènes

L'immeuble des AI (Affaires Indigènes), d'aspect colonial, dominait les maisons basses et blanches de Founti. Il se distinguait par ses arcades, reconnaissable à son étage pourvu d'un grand balcon couvert. Depuis la rue, des escaliers menaient à une large entrée également couverte devant laquelle se trouvaient des mokhaznis et des chaouchs.


Des écuries se trouvaient à l'arrière des bâtiments car les officiers disposaient d'un cheval.

 Secrétariat général de Région

  • Services Municipaux :

    Les premiers Services Municipaux d'Agadir occupaient plusieurs bâtiments près du Secrétariat de Région. Parmi ces bâtiments, il y a avait des logements de fonction pour les personnels européen et marocain de la Municipalité (Messieurs Belkahia - Bourquia - Fennich - Damani - Mounib - Moulay Mhamed - Serghini Qorchi) ou bien encore pour le responsable de l'Hygiène Publique.

 
 
 

Une boite aux lettres était fixée au niveau des Services municipaux.

 Services Municipaux

 

  • Le premier hôpital d'Agadir.

    L'établissement se trouvait à l'arrière des Services Municipaux

 Hôpital

 

  • Maison des fonctionnaires municipaux. Immeuble municipal.


Logements des fonctionnaires municipaux


Cet immeuble d'un étage était occupé entre autres par :

- La famille Millioud
(Mme Millioud était employée comme secrétaire comptable et administrative aux Services Municipaux)


- La famille Kaladgew

sur la photo :
ma tante Elisabeth Lieven (sage-femme et infirmière), ma grand mère Anna Lieven qui tient son chien, mon père en tenue de légionnaire. Année 1933
 (Paul Kaladgew)

 

Un Bureau de Tabacs géré par M. Lahcen Amjoud était mitoyen de la maison Millioud.
Ali Ou Mahjoub Aberni (vendeur des tissus et thé) occupait la vaste maison suivante.



 
Dar(s) Ksimi

Dar Ksimi (1) à différencier des autres Dar(s) Ksimi (2) et (3) :


Dans cette grande maison à étage habitaient :
- M. Bouvier qui dirigeait une usine de conserve. Des réunions de conserveurs se déroulaient à son domicile ;

- Ahmed Bel Hadj Madani El Fassi, armateur et bras droit de M. Olloix - (tél. 082 en 1949) ;

- Deux Zaouyas (Zaouya Tijania et Zaouya Derqaouya) étaient établies dans ces vastes locaux.
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  • Place Talârst Lhammam

 

 Place Talârst Lhammam

 

Dar Nadir des Habous était en bordure de la rue du Nadir : grande et belle maison bien blanchie et entretenue. Le Nadir des Habous s'appelait El Fassi.

Les Toilettes publiques se trouvaient au début de cette rue dans la Talat séparant les deux quartiers de Founti. Elles étaient gardées et entretenues par Da Ali Bouslouf.

Le seul dépôt de charbon de Founti se trouvait à l'arrière des Toilettes publiques ; il appartenait à Hadj Boutmart.
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La rue du Nadir aboutissait au petit ravin (Talat ou Nadir) qui séparait les deux parties de Founti dont nous avons parlé plus haut.

  • Souk de Founti

    C'est à cet endroit que se trouvait le petit souk de Founti qui occupait une bonne partie de la Talat. D'autres souks furent créés côté Ouest à Sidi Abdallah et à l'Est aux pieds de Talborjt sur le Front de mer.

Souks de Founti



Au-delà de la Talat, se trouvait le quartier de Founti proprement dit.
Les maisons suivantes se succédaient, mitoyennes, le long de la rue principale :
- Oûbaïd (pêcheur avec sa barque).
- Aït Ben Abdallah (pêcheur avec sa barque).
- Les petites maisons et boutiques des Aït Bougja, Aït Abdelmalek, Aït Abderrahmane, Aït Boubker. Chaque maison avait son échoppe de vente de produits courants (sucre, thé, huile, bougies, savon, sel, etc.)

 

  • Place de la Fontaine

 

Place de la Fontaine


Toutes ces maisons bordaient la petite place connue sous le nom de Place de la Fontaine.

Une des trois boites aux lettres de Founti se trouvait près de la fontaine.

En face du Square, du côté du muret, étaient installés sur le trottoir des bancs publics qui tournaient le dos à la mer, regardant Founti et sa fontaine.
Entre 1956 et 1960, les fêtes de l'Indépendance et les fêtes du Trône se déroulaient entre cette place et la Maison de France.

 

  • Dar Ksimi (2)

Dar(s)Ksimi

Dar Ksimi (2) était composée de deux grandes maisons à étages accolées.
Elle fut achetée par Aït Ikni. Elle bordait le côté de la place où se trouvait la fontaine.

Une partie de ces maisons était occupée par Pierre Iovleff, armateur et gérant d'une usine de salaison à Anza, tél. 061 en 1949.

Un électricien était installé à l'arrière de cette maison.
Chaque Dar Ksimi avait son coiffeur.

Une partie de Dar Ksimi (2) devint un fondouk de pêcheurs avec une salle de jeux et un café.

Pierre Iovleff


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  • La Maison de France et ses annexes

La Maison de France et ses annexes


Au-delà de Dar Ksimi (2) commençaient les bâtiments de La Maison de France. Celle-ci fut construite à l'entrée de Founti en venant d'Anza.

L'Etat Major


Sur les cartes postales anciennes, on peut voir le bâtiment de l'État-Major juste en contrebas de la Maison de France. Il sera déplacé par la suite dans des locaux neufs au Plateau administratif. Le bâtiment de l'État-Major de Founti sera ensuite affecté au Génie Civil.

Dar Diaf (maison des invités) appartenant à Cheikh M'bark Aissaoui N'Founti qui l'aurait reçue d'El Guellouli, aurait été achetée par l'armée pour compléter les annexes de la Maison de France. Un très grand mur d'enceinte entourait les jardins et les bâtiments.

Plusieurs sources se trouvaient près de l'emplacement de la Maison de France. On aperçoit sur des cartes postales une éolienne qui permettait d'extraire l'eau de sources proches. Une pompe à hélices (Chicago) avait été installée assurant l'eau de la Maison de France, des jardins et de l'État-Major et en partie celle des camps militaires avant l'arrivée du réseau d'eau à Founti.


Il se raconte encore qu'une galerie débouchait près de la Maison de France creusée depuis le Fort portugais ou Batterie côte 110 : des enfants de Founti auraient fait ce parcours en utilisant des bougies qui étaient soufflées par les chauve souris !.
Du temps des Français, Il y eut 6 canons en cuivre : 2 pointés sur Anza, 2 sur le petit port et 2 autres sur le port en construction.

 

Rue Principale, il existait trois boites aux lettres depuis les années 40 : Une était fixée près de la Municipalité, une autre à Dar Ksimi et la 3ème près de la fontaine. Le facteur effectuait la distribution aux adresses du boulevard. Le cheikh se chargeait de la distribution interne.

Les principales modifications de la rue principale furent entreprises lors de la construction du second port par l'entreprise La Zanen en 1953.
Quand la nouvelle route fut construite en-dessous de la rue Principale, cette dernière ne fut plus empruntée pour aller à Essaouira. La déviation pour rejoindre le port se faisait au carrefour près de l'immeuble Consulaire.
La partie de la route principale qui depuis les Eaux et Forêts allait à l'appontement (Jetée Portugaise) fut supprimée.
À plusieurs reprises, la chaussée de la rue Principale s'effondra ainsi que le muret, nécessitant plusieurs remises en état essentiellement dans le secteur de l'Agourram et des Eaux et Forêts.

 



Après l'indépendance, le 13 juillet 1956, au cours d'une cérémonie, cette rue fut incluse dans le grand boulevard Mohamed V qui desservait tout Agadir depuis Founti.