Secrétariat général de la Région d'Agadir
Bureau des AI jusqu'à l'indépendance

 

 

 

 En 1914 à Founti, la maison dite Dar Umbarek Ben Memed (Mbarek Ben Moummad) connue sous le nom de Dar El Hadj Hassan fut occupée par le Service de Renseignements qui y installa ses services (CADN, 1914 N° 501 Réclamation Lumbroso, courrier du chef de bataillon Auroux commandant le Poste d'Agadir au lieutenant colonel commandant le Cercle des Haha-Chiadma).

Le Bureau d'Agadir fut créé en octobre 1919,
le Cercle autonome d'Agadir en janvier 1921,
avec un Bureau de Renseignements d'Agadir-Ville en janvier 1921 dans la perspective de créer un Bureau de Services municipaux.

 Évolution du Territoire d'Agadir

Le bâtiment des Services des Renseignements (couramment appelé AI pour "Affaires Indigènes") se trouvait en bordure de la rue principale non loin de celui des Services municipaux.

Ce bâtiment était facilement reconnaissable par son grand balcon couvert à l'étage, par sa grande porte centrale avec des escaliers et des fenêtres en ogives de part et d'autre.

À l'arrière du bâtiment, il y avait des écuries car les officiers disposaient d'un cheval.

Des mokhaznis occupaient le devant des bâtiments. Chaque officier disposait d'un mokhazni comme ordonnance.

En 1921, deux logements pour des officiers mariés, quatre logements pour des secrétaires, une maison pour les hôtes européens, cinq chambres avec salle à manger, cuisine, WC, ameublement, literie, étaient demandés pour loger les cadres militaires et administratifs.

 

-  Secrétariat Général de région -


Le Secrétariat général de Région était l'organe moteur de chaque région ; il comportait plusieurs sections :

  • Personnel,
  • Politique,
  • Administrative,
  • Économique,
  • Financière.

Le Chef de Région, autorité la plus importante au niveau de la Région sous le Protectorat, était secondé par un Secrétaire Général de Région qui centralisait les Affaires politiques et administratives. Chaque administration chérifienne était représentée auprès du Chef de Région par un fonctionnaire responsable (Lahnite, T2, p. 338).
Le secrétaire général et ses adjoints ainsi que les chefs de section étaient des officiers des Affaires Indigènes ou des contrôleurs civils.

Dans les années 50 :
- Le Secrétaire général de Région fut le Colonel Partiot (du temps du général de région Miquel), puis le Lieutenant-Colonel Beaurpère (en 1949, 1953) puis le Colonel Montjean (jusqu'à l'indépendance).

Colonel Jacques Montjean 

- Le Secrétaire général adjoint était fréquemment un contrôleur civil : le contrôleur civil Revol, le contrôleur Mathieu de Fossey (1955).

- Le Chef de cabinet : Capitaine Dumollard (1955)
- Les Commissaires :

  • Commissaire du Gouvernement : Capitaine Chaix (1953) ;
  • Commissaire près les Juridictions Chérifiennes : Capitaine de la Porte des Vaux en 1949, Capitaine Duhem en 1953 ;
  • Commissaire près le Tribunal Coutumier d'appel : Commandant Guieu (1949 ; 1953 ; 1955) ;


- Section Administrative : en 1951, le capitaine Mathieu était à la tête de la section Administrative, ensuite ce fut le Capitaine Duhem jusqu'à l'indépendance.

Capitaine Mathieu 

- Section Politique : commandant De Cherge (1955) ;
- Section Économique : Chef de la Section Économique : capitaine Gilbain en 1949 ; Commandant Leblanc en 1953,1955 ;
- Délégué de la Division du Commerce et de la Marine Marchande auprès du Chef de Région ;
- Affaires Marocaines : Capitaine Margara (officier de liaisons des CAMM 1949, 1953)

Contrôleurs civils
Il était prévu qu'au fur et à mesure de l'avancée de la "pacification du pays", les officiers des AI cèdent la place à des contrôleurs civils dans les grandes villes et dans le bled Makhzen. Toutefois la plus grande partie du Maroc de la montagne et des confins présahariens restaient "zone militaire". Les contrôleurs civils appartenaient au même corps que les officiers des AI. Ils étaient amenés à collaborer étroitement à la conduite de la "politique indigène" (Lahnite, TI, p. 250 1). Lors des opérations dans le Sud marocain, le contrôleur civil prenait part aux opérations militaires à la tête de goums ou de harkas.
L'officier ou le contrôleur étaient appelés hakem par les autochtones.

Le dahir du 8 mars 1950 établit un système d'État-Civil pour les Marocains (Musulmans et Israélites). Ce Dahir imposait aux Marocains de porter un nom de famille. Mais ce texte liait l'institution de l'État-civil obligatoire à une notion "d'aide familiale légale". À partir de 1953, la charge de l'établissement de l'état-civil vint s'ajouter à celle des bureaux des AI.

Autorités du Makhzen :
Sous le Protectorat français, les premiers pachas d'Agadir sous occupation française eurent leurs bureaux au Secrétariat général.
À partir de 1922-3, la région fut sous le commandement du pacha Si El Hassan Ou Brahim Et-Tamri, caïd des Aït Tameur. Il avait sous ses ordres les tribus Ksima et Mesguina depuis la révocation du caïd Ksimi Mohamed Ben El Hadj El Hassan El Ksimi. À partir du pacha Tamri, la mahakma du pacha se trouvera à Talborjt ; sa mahakma se trouvait juste à côté de sa résidence, rue du Pacha à Talborjt.
Du Pacha dépendaient deux cheikhs : Lahsen Amjott pour la Kasbah et Founti, et Ali Ou Bihi fixé à Tagemmou pour le reste du territoire.
Chaque douar avait un amin, chef de djemaa : Mohamed Ou Bihi Naït Mbarek à Tildi ; Abdalah Ou El Hadj à Taddert ; El Hassan Ou Hammou à Tamraght ; El Hassan Ou Omar à Assersif (Boniface, p. 18).

Le naïb (Si M'barek Asfori) du Cadi Sidi Abdallah Ben El Mekki El Marrakchi habitait Founti. À la Mahakma d'Agadir étaient rattachés six adels dans les années 20 (Boniface, p. 19).

Pachas d'Agadir, cadis et gouverneurs