Place de la Fontaine - Square de Founti - Square du 3ème Zouaves

 

 

Au centre du Quartier Ouest de Founti se trouvait la Place de la Fontaine, là où les caravanes d'antan s'arrêtaient avant de repartir pour Mogador ou vers le Sud. La Place de la fameuse fontaine d'eau très douce qui donna son nom à Founti, portait également le nom de Place du 3ème Zouaves (qui stationnaient à Agadir lors de l'occupation française à partir de 1913) avec une plaque à ce nom.

Elle prit plus tard le nom de Square de Founti. En 1913, c'était la piste qui passait à cet endroit. En 1921, l'emplacement était encore de construction récente (Jean Raymond, Dans le Souss mystérieux, p. 327).

 


 Source de Founti

En 1921, la place était entourée de constructions basses ; à un bout se trouvait le puits qui servait à l'alimentation en eau potable d'une grande partie de la ville ; un abreuvoir permettait aux animaux de se désaltérer ; un palmier se dressait sur la source même et dans un coin une éolienne rouge tournait sous l'influence du vent qui soufflait sans cesse. Cette place nous dit J. Raymond était l'endroit le plus vivant de tout le village.

 
 

 

Les femmes munies du koumkoum (Qemqoum, Agdour en tachelhit), jarre en terre cuite, qu'elles portaient sur le dos, retenue par une corde passée sur le front, se succédaient sans cesse pour recueillir l'eau faisant la queue sous le soleil pour avoir la ration d'eau.

 

 

 

 
 

Ce square n'était pas très grand ; un peu de verdure dans les plates bandes mais un superbe palmier qui s'était établi à cet endroit depuis fort longtemps puisant l'eau dont il avait besoin et surtout une fontaine d'eau douce, fontaine qui sera fonctionnelle jusqu'au séisme. Des palmiers furent plantés vers 1927 du côté de l'océan.
 

 
 

 

Des boutiques bien chaulées entouraient la place du côté de la colline : un vendeur de poteries culinaires (le seul de Founti) était mitoyen avec Dar Kimaoui connu comme Aït Oumjoud ; un marchand de sucre occupait une autre boutique.
Le mâalem Lahoucine Ihihi était un coiffeur traditionnel près de la fontaine. Il effectuait les circoncisions.
Un amzil (forgeron) travaillait à l'air libre en face du square.
Un local abritait un menuisier qui travaillait pour les barcasses : Mâalem Mémé Souiri.

 

 
Il y avait aussi M. Moryoussef (père du pharmacien) qui était transitaire. Il était connu à Founti pour avoir un local près de la Fontaine qui fournissait des huiles et des carburants pour les usagers de la route ou pour les bateaux de pêche. Il était également l'unique fournisseur de sel de Smimou provenant des petites salines des Ida Ouaza, pour l'alimentation des particuliers et pour le grossiste qui livrait aux pêcheurs. Il avait la réputation d'être un homme qui ne trompait pas ni sur la quantité ni sur le prix des choses qu'il vendait (Source Le Rouzic).

 


Parmi les petites échoppes qui bordaient la place, l'une était tenue par un peintre de bicyclettes. Deux cadres de vélos étaient suspendus, et le peintre tournait autour en pompant avec une pompe Flytox remplie de peinture.
Un jour, Michel Granger ramena sa sœur Annie sur son dos, de Talborjt au vieux port. Il s'arrêta à la Fontaine de Founti pour boire et reprendre des forces. Il lui dit : " Avec l'argent du car, tu pourras t'acheter des bonbons chez Oubaha ". À l'entrée du port, en descendant sur la droite depuis la rue principale, était installé l'épicier Oubaha (Michel Granger, Plaquette Founti du Lien, pp. 28-32).