Place Talârst Lhammam
(Le Jardin devant le Hammam)

 

En 1921, Jean Raymond décrit le Quartier Est de Founti qui comprenait au centre une petite place en terrasse surplombant la rue principale.

Sur cette placette se tenaient ordinairement les acrobates du Souss, les chanteurs, les montreurs de singes savants et les charmeurs de serpents (spécialité du Souss). Chaque soir, les autochtones s'accroupissaient tout autour des artistes et mélangeant des prières aux chants, ils passaient ainsi de longues heures.

 
 

De part et d'autre de la place se trouvaient les quelques rares boutiques de Founti où l'on vendait du sucre, du thé, des bougies, du tabac et quelques étoffes ; sur les escaliers donnant accès à la placette se tenaient des marchands vendant du pain noir, de l'orge et des morceaux de poissons cuits à l'huile d'argan.


Au fond de la place et accroché à la colline se trouvait le mausolée de Sidi Boulknadel (J. Raymond, Dans le Souss mystérieux, pp. 325-6).

 

 
 Dans les années 50, on retrouve la petite place en terrasse surplombant la rue principale. On y accédait par un escalier latéral depuis la rue principale ou par un escalier central au milieu du mur qui séparait la place de la rue. À côté de la Mosquée de Founti reconnaissable à sa petite coupole, se trouvait l'entrée du Hammam qui donnait sur la place.
 

 
 Le Hammam était géré par les Habous et fonctionnait la nuit pour les Hommes et le jour pour les Femmes.

 
 

Des maisons basses et des petites boutiques encadraient la place de part et d'autre du Hammam et de la Mosquée de Founti. Après Dar Ksimi (1) et les zaouyas Tijania et Derqaouya, des maisons basses se succédaient jusqu'aux escaliers menant à la placette devant le Hammam ; parmi celles-ci :
- La maison d'Aït Wakrim, pêcheur qui possédait une barque ;
- La boutique de Si Bihi Outzemourt qui vendait les babouches, vêtements hommes et femmes ;
- Le Coiffeur Amine de tous les coiffeurs d'Agadir ;
- Les Cycles Lahoucine El Bssir, ancien coureur rival de Abdallah Novo ; dans cette échoppe le peintre se servait d'une pompe à Flytox pour peindre les cadres de vélo ;
- L'échoppe du Nadir de la Zaouya Tijania ;
- La maison du Juif Yaïch qui l'aurait cédée à Raïss El Haraoui El Zerg.