Base d'aéronautique navale d'Agadir

Période de guerre 1942-1945 - Période américaine

BAN Agadir 1942 - Infrastructures antérieures

 Débarquement allié et
conséquences

 Naval Auxiliary Air Facility Agadir

Travaux réalisés sur
la Base

Écoles de la base

Conditions de vie du Personnel 

Accidents

Zone civile 1940-1945

 

Après l'armistice de juin 1940 et le redéploiement d'une grande partie des forces aériennes et aéronavales en Afrique du Nord, une réorganisation des infrastructures est entreprise par les États-Majors présents en Algérie et au Maroc.

Dès la fin de l'année 1941, l'État-Major de la Marine au Maroc s'intéresse au site d'Agadir et au mois de décembre 1941, des travaux de forage sont entrepris à Ben Sergao pour préparer l'adduction d'eau et des contacts sont pris pour l'acquisition de terrains.
Le 3 février 1942, une lettre du Vice-Amiral (VA) d'Harcourt ordonne au Capitaine de Corvette (CC) Septans de rallier Agadir pour suivre les travaux en cours.

Entre février et juin 1942, plusieurs directives ministérielles précisent la constitution des équipes et l'acheminement du matériel nécessaire afin que la nouvelle base soit en mesure d'accueillir une escadrille de Martin 167-A3, le 1er octobre suivant.
En juillet, une proposition du gouvernement de Vichy, concernant le plan d'armement de la future BAN d'Agadir reçoit l'agrément de la Commission d'Armistice de Wiesbaden.

 
La Base d'Aéronautique navale d'Agadir est créée en 1942 dans une enclave de la base aérienne existante.
Elle est d'abord utilisée comme plateforme de repli pour les formations rescapées de la BAN de Port-Lyautey passées sous contrôle américain après les combats qui ont suivi le débarquement des alliés du 8 novembre 1942 et devient une base auxiliaire américaine.
 

 

 Aménagement de la base américaine dans la Zone Sud

 

 Novembre 1942 - Dès le 11 novembre, un PBY-5A Catalina du squadron VP-73 stationné à Port Lyautey se dirige vers Agadir afin de faire une reconnaissance dans la zone des Iles Canaries.

Agadir base auxiliaire américaine

Janvier 1943 - Le Fleet Air Wing 15 dont l'État-Major vient de s'installer à Port-Lyautey, décide de faire d'Agadir une base auxiliaire permettant d'étendre la zone de détection des U-Boote et la protection des convois jusqu'aux Îles Canaries. Base qui dans leur organisation prend le nom de Naval Auxiliary Air Facility (NAAF) Agadir.
De ce fait les Américains deviennent les principaux utilisateurs de la base.

Missions :
Leurs missions consistent à patrouiller le long des côtes marocaines, d'y repérer et de neutraliser les U-Boote et d'escorter les convois Alliés qui longent les côtes africaines vers Gibraltar et la Méditerranée.


Squadron VP-73

Le 21 avril 1943 -
La NAAF Agadir est créée ; le 1er août suivant le squadron VP 73 quitte Port Lyautey pour Agadir ; il y restera basé jusqu'en décembre.

Squadron VP-92

Le 23 juin 1943 - un détachement de 4 Catalina appartenant au squadron VP-92 sont envoyés en renfort à Agadir tant la menace sous-marine est présente dans la zone.

 

 

PBY5-A Catalina du VP-92 au sol à Agadir

 

 

Le 5 juillet 1943 - un Catalina du VP-92 repère le sous-marin U-135 au large du port d'Agadir, il lui envoie une retro-salve de charges creuses qui l'obligent à faire surface, tandis que prévenus par radio, des navires de surface britanniques l'achèvent et l'envoient par le fond.

Si le Catalina convient pour la surveillance des convois, il est trop lent et insuffisamment armé pour faire face aux Focke-Wulf Condor et aux appareils espagnols Fiat CR-32 basés aux Canaries. L'US Navy décide d'utiliser le bimoteur Lockheed PV-1 Ventura, plus rapide et mieux armé pour contrer ces menaces avec plus d'efficacité et attaquer les sous-marins en surface.

 

Squadron VPB-127
Le 30 novembre 1943
- Un détachement du squadron VPB-127 du FAW-15 de Port-Lyautey, armé de PV-1 Ventura, vient s'installer à Agadir.

Missions :

Dès leur arrivée les appareils commencent aussitôt à effectuer des patrouilles en direction des Îles Canaries, à une distance d'environ 6 miles des côtes. Ces détachements habituellement composés de 6 appareils, continueront à venir par rotation en fonction de leur potentiel d'heures de vol disponibles.
L'entretien quotidien est effectué par le personnel au sol du squadron et les visites périodiques de 60h et 120 h sont effectuées par un Hedron, unité mobile détachée du FAW-15 ; les visites de 240 heures nécessite le retour des appareils à Port-Lyautey.

 

 

PV-1 Ventura du VPB 127 en vol

 

Décembre 1943 - La totalité du VP-92 (12 appareils) est envoyée à Agadir afin de relever le VP-73, qui par sur d'autres théâtres d'opérations.
1944 - En février, le squadron VPB-132 et ses PV-I Ventura, arrive à son tour de Port-Lyautey.

Missions :

L'année sera marquée par une intensification des activités des flottilles américaines dans la lutte Anti-Sous-Marine (ASM). Depuis les Îles Canaries jusqu'aux approches de Gibraltar, si la menace subsiste les U-Boote sont moins nombreux et les navires marchands des convois parviennent à gagner Casablanca et certains franchissent sans dommage le détroit de Gibraltar.

Le 29 février 1944, le squadron VP-92 quitte définitivement Agadir

 

 

 

 L'Aéronautique navale

 

Le 14 décembre 1942 - La flottille de chasse 1FC

(Escadrilles 1AC et 2AC) armée de Dewoitine D.520 fait mouvement de Port-Lyautey vers Agadir et s'installent dans la zone sud de la base, le long de la route d'Agadir à Taroudant.

 

 

 

Dewoitine D.520

 

La flottille 3F (Escadrilles 2B et 3B)

armée de 12 bimoteurs de bombardement Martin 167, fait de même.
Compte tenu de l'indisponibilité des appareils nouvellement arrivés et des moyens encore sommaires de la base, aucune mission opérationnele n'est menée en cette fin d'année 1942.

Au début 1943 - Les appareils de la flottille 1FC, alors peu nombreux sont recomplétés par de nouveaux chasseurs Dewoitine D.520 cédés par l'Armée de l'Air. Ce qui permet dans un premier temps de reprendre les vols d'entraînement. Des missions de surveillance des côtes sont alors menées sous tutelle des Alliés, mais le taux de disponibilité des appareils ne permet pas de tenir la cadence opérationnelle exigée.

En juin 1943 - Les escadrilles de chasse 1AC et 2AC qui n'ont alors plus leur place dans le nouveau dispositif, quittent la base au début du mois de pour aller s'installer sur le terrain de Thiersville en Algérie.

Le 1er octobre 1943 - La flottille 3F est rebaptisée 3FB ; peu de vols sont effectués par les Martin 167 qui manquent de rechange de toutes natures.

En avril 1944 - Les Martin 167 qui opèrent pour le compte des Américains depuis leur arrivée, sont à bout de potentiel et privés de rechange cessent leurs vols de surveillance au-dessus des Canaries. Après un dernier vol de groupe de quatre appareils, la flottille est dissoute. Le bilan des missions opérationnelles de la flottille 3FB pour l'année 1943 est de 278 missions soit 752 heures de vol.

 

 

Martin 167

 

Le 12 décembre 1943, une note de l'État-Major Aéro de Casablanca enjoint aux commandants des bases marocaines d'organiser des cours en langue anglaise en prévision de la formation des personnels sur les futurs matériels commandés aux Américains.



Le 18 février 1944- la flottille VFP-1/ 6FE

placée sous le commandement du Capitaine de corvette CC de Lévis-Mirepoix, arrive à Port-Lyautey en provenance des États-Unis.
Déclarée opérationnelle par les Américains, la flottille intègre la Fleet Air Wing 15 et après armement de ses appareils, elle est affectée à Agadir en remplacement du squadron VP-92.
Dotée d'hydravions amphibies PBY-5A Catalina et composée essentiellement de personnel issu des Forces Navales Françaises Libres (FNFL), cette flottille est la 1ère unité française à avoir été complétement équipée et entraînée par les Américains. L'arrivée de la nouvelle formation bouleverse quelque peu l'organisation de la base.
Les activités opérationnelles de la 6FE étant sous le contrôle des Américains et son stationnement dans leur zone, font que l'intégration immédiate du personnel de la flottille dans l'organisation de la BAN n'est pas sans poser de problème. Les conditions d'entretien et de maintenance des appareils constituent l'un des principaux obstacles car les méthodes de travail françaises et américaines s'opposent totalement.

 

 

 

Catalina 6FE

Catalina 6FE

 

 Missions :
En mars 1944 - La 6FE dotée de ses 15 appareils, de 18 équipages et de son personnel au sol, commence ses missions de protection des convois et de lutte ASM conjointement avec le squadron VPB-127 et ses PV-1 Ventura.

Ils s'emploient à maintenir une activité constante de jour et de nuit pour faire face aux opérations de protection des convois. Les PBY-5A de la 6FE sont utilisés alternativement à partir de Port-Lyautey et d'Agadir pour les "Straits sweep" balayages de zone effectués entre 8° et 10° W.
Le Catalina ayant une autonomie de l'ordre de 18 heures, les vols durent généralement entre 12 et 14 heures.

La 6FE fournit trois appareils par 24 h et un quatrième est maintenu en attente ; le survol du convoi ne peut être quitté qu'à l'arrivée de l'avion remplaçant. En plus des opérations de protection, des vols de surveillance sont régulièrement effectués autour des Îles Canaries dont les côtes découpées présentent un refuge possible pour les sous-marins allemands.
Ces missions sont exécutées à 6 000 des côtes pour éviter tout différend avec les Espagnols

La protection d'un convoi est une opération moins monotone. Elle est faite en utilisant un seul avion à la fois qui parcourt l'avant et les côtés de la route du convoi de façon à détecter un sous-marin qui se mettrait en position d'attaque.
L'avion reste assez éloigné du convoi de façon à ne pas perturber la DCA des navires escorteurs.
L'escorte aérienne est en principe ininterrompue, de nuit comme de jour, durant le passage du convoi dans la zone.

Le silence radio est de règle aux abords des convois dans un rayon de 50 milles.

Lorsque l'on vient relever un appareil, il est possible de joindre l'avion en phonie qui ne porte qu'à une faible distance de façon à lui demander sa position. Pour l'avion relevé, la mission n'est pas pour autant terminée : il faut envisager le retour qui peut être difficile de nuit et par temps de brouillard en prévoyant un plan de déroutement et en économisant l'essence.
Aussi, lorsque l'on met un pied à terre après 12 heures voire 14 heures de vol, le temps de repos est indispensable pour l'équipage.

Des escortes de convois traversant la zone d'E en O ou inversement sont effectuées occasionnellement par les Catalina jusqu'aux abords des Açores à plus de 1 200 km du Portugal.

Les avions exécutent également presque quotidiennement des vols de surveillance vers les 2 principaux ports des Îles Canaries, possibles refuges des sous-marins allemands.

Après le débarquement allié en Normandie en juin 1944, l'éventualité d'une participation de la 6FE aux opérations engagées sur le sol métropolitain est évoquée. Les Catalina ne sont toutefois pas adaptés aux exigences opérationnelles du nouveau front, en particulier les moyens radio l'armement, et leur remplacement par des PV-1 Ventura est décidé.

L'utilisation de ces appareils, plus rapides et mieux armés, nécessite un réentraînement complet des équipages et du personnel au sol. Des pourparlers sont engagés avec les Américains pour assurer cette transformation dans les meilleurs délais.
Au début de juillet, l'accord ayant abouti avec les Américains, l'entrainement des équipages et du personnel au sol de la 6FE sur PV-1 Ventura commence sans tarder au sein du squadron VPB-132.
 

Début juillet 1944- Deux nouvelles flottilles de bombardement armées de Douglas Dauntless SBD-5 (Scout Bomber Douglas) appareil de reconnaissance et bombardier en piqué, sont constituées aux États-Unis.

La VFB-1/3FB commandée par le LV Ortolan, débute ses vols le 3 juillet.

 

 

1944 - Personnel de la 3FB devant un SBD-5

SBD-5 de la 3FB à Cognac

 


La VFB-2/4FB commandée par le LV Béhic débute les siens le 24 juillet.

 

 

SBD-5 4FB-166 en vol

Trois SBD-5 de la 4FB en vol au-dessus de l'Atlas

 


La prise de commandement des deux flottilles se fait le 15 juillet. Le personnel volant et au sol, provient en grande partie des escadrilles 2B et 3B récemment dissoutes, les pilotes sont recrutés parmi ceux qui sont disponibles dans les autres bases d'AFN.

Missions :

 Les deux formations commencent aussitôt leur entrainement opérationnel, suivant le programme fixé par l'US Navy qui comporte des vols de navigation de jour, des vols de nuit et bombardement. Ces vols ont lieu au-dessus de la partie N-O du Sahara. Les appareils effectuent également des patrouilles en mer entre la côte marocaine et les Îles Canaries.

Le 15 juillet 1944 -
Le CC Charles-Edward Lahaye prend le commandement de la BAN en remplacement du CC Lainé appelé à se consacrer à la mise en œuvre des nouvelles flottilles de SBD-5 armées le même jour.

Bien qu'unis dans le même combat, les ralliés de 1942 et ceux de la 6 FE continuent d'entretenir des rapports tendus.

En août 1944 -
Six Catilina de la 6FE quittent Agadir pour s'installer sur la base de Campo dell Oro en Corse. Le personnel resté sur place à Agadir commence sa transformation sur PV-1 Ventura.
Puissant et bien armé, le Ventura est un appareil difficile qui ne pardonne pas les fautes de pilotage, les accidents au décollage et à l'atterrissage entrainent généralement la perte totale de l'équipage. Aux dires des instructeurs américains : " The PV-1 does not forgive anything ".
 





En septembre 1944 - Un premier détachement de Catalina de la flottille VFP-2/8FE

placée sous le commandement du CC Pacaud, transite par Agadir en provenance des États-Unis et se dirige vers Port-Lyautey. Il est aussitôt intégré au dispositif américain. Les Catalina de la 8 FE ne portent pas la Croix de Lorraine mais une tête de loup noir langue relevée ; la devise de la 8FE est "À belles dents".

 

 
 


Missions :
Quelques semaines plus tard, trois appareils de la flottille rejoignent ceux de la 6FE en Corse afin de participer aux opérations de déminage des côtes méditerranéennes après le Débarquement en Provence en août-septembre 1944.


 

 

PBY5-A Catalina 8FE-73

Catalina 8FE et Ventura 6FE sur le terrain d'Agadir

 

 

Le 1er septembre 1944 -
Un échelon de soutien appelé par les Américains "French Head squadron of fleet air wing 15" est créé pour apporter le soutien logistique nécessaire aux 4 flottilles françaises du Maroc (6FE, 8FE, 3FB et 4FB).
Dans la terminologie française cet échelon devient GAN (Groupement Aéronaval).

Le 21 septembre 1944 -
Les 16 SBD de la 3FB sont transférés d'Agadir à Port-Lyautey en vue de leur envoi à Cognac.

Le 15 octobre 1944 -
Les 9 Catalina de la flottille 6FE restés à Agadir forment alors une Section Catalina de la 6FE, laquelle est renommée en novembre Groupe de Transport de la Base mobile Maroc, baptisé "Hedron 15 Utility Aircraft Group" dans la terminologie US Navy.

 Groupe de Transport d'Agadir

Missions :

Cette formation auxiliaire est mise au service des 2 flottilles 6FE et 8FE pour assurer les liaisons et le transport du personnel et du matériel entre Agadir, Port-Lyautey et la France ainsi que pour les vols d'observation météo en haute mer.

Courant octobre 1944 -
Au sein du commandement français, la Section de Liaison (SL) quitte le Maroc pour la base de Thiersville en Algérie pour former une nouvelle SL.

Le 15 novembre 1944 -
Un second détachement de 6 Catalina de la flottille 8FE arrive des États-Unis ; la flottille au complet est alors scindée en deux : un groupe est envoyé à Cuers et un autre à Port Lyautey.

Le 10 novembre-
Après avoir été déclarée opérationnelle, la 4FB rejoint la 3FB à Port-Lyautey pour effectuer des patrouilles ASM (anti-sous-marines) dans la zone de Gibraltar ; les 2 flottilles sont ensuite transférées à partir du 21 à Cognac afin de participer aux combats engagés autour des poches allemandes de l'Atlantique.

Le 16 novembre -
L'entrainement du personnel de la 6FE sur Ventura est achevé et le 19 du mois, 14 Ventura accompagnés des équipements et rechanges correspondants, sont cédés à la 6FE par les Américains.

Ces appareils proviennent essentiellement du squadron VPB-132 mis en service en novembre 1943 et opérant à Agadir depuis février 1944 ; ils ne sont pas tout neufs.
La transformation de la 6FE sur Ventura permet aussi aux Américains de continuer d'utiliser les officiers et membres d'équipage de la flottille pour reconduire la mission initiale de couverture aérienne de la zone marocaine.

Même si la flotte sous-marine de l'amiral Donitz est en voie d'élimination depuis la libération du territoire métropolitain et la perte de leurs bases de la façade atlantique, la menace de sous-marins isolés persiste.

21 décembre 1944 -
Le CC Lahaye cède le commandement de la BAN au CC René Jalabert.

Le 23 décembre 1944 -

Le GAN se scinde en deux entités :
- Le GAN 1 à Agadir (flottilles 6FE et 8 FE) ;
- Le GAN 2 à Cognac (flottilles 3FB et 4FB).

 

 

 

 


 

Pendant toute l'année 1944 -
L'action des 18 équipages de la 6FE et de son personnel au sol a été exemplaire. Conjointement avec les équipages américains du squadron VPB-132, ils se sont employés à maintenir une activité constante, de jour et de nuit, pour faire face aux opérations de protection des convois et de surveillance maritime, pendant lesquelles le rôle de la BAN d'Agadir grâce aux adaptations et aux transformations réussies a été déterminant pour le bon déroulement des missions. Le danger sous-marin a finalement été écarté et, sur les fronts européens, l'année qui s'achève voit les combats tourner à l'avantage des alliés.

 

 

 

1945. Les derniers mois de guerre -
À la suite des dissensions entre les commandements français et américain, une partie de la 6FE est rappelée à Port-Lyautey, le LV Decaix en tête. Ce dernier est relevé de son commandement le 20 janvier 1945 et remplacé à la tête de la 6FE par le LV Henri Gueydon de Dives et finalement la 6FE revient à Agadir. Cette situation est assez mal perçue par le personnel qui aurait préféré participer plus activement à la libération de la métropole.

Au cours du 1er trimestre la 6FE et la 8FE restent encore sous l'autorité des Américains et les deux flottilles poursuivent leurs activités.

Le 12 mars 1945 -
Le LV Max Arnault de la Ménardière succède au LV Gueydon de Dives à la tête de la 6FE.

Les dernières missions prennent fin le 8 mai 1945 au moment de la capitulation allemande et les flottilles retrouvent leur autonomie au sein de l'Aéronautique navale. La guerre terminée, le bilan des deux flottilles est significatif : de février 1944 à mai 1945, la 6FE a effectué 794 missions pour 9 700 heures de vol. La 8FE totalise de son côté 539 missions pour 4 566 heures de vol.

Au mois de juin 1945 - Les Américains quittent définitivement la Base d'Agadir.

En octobre 1945 - La 8FE quitte Agadir pour l'Indochine.

La Guerre terminée, dans leur ensemble, les personnels d'origine FNFL, ralliés à la France Libre depuis les années 1940 -1941, regagneront alors leurs foyers. Seuls quelques officiers et officiers mariniers, resteront dans l'Aéronautique navale pour y terminer leur carrière. Reconnaissables à l'insigne de poitrine en forme de Croix de Lorraine (le perchoir) qu'ils continueront fièrement de porter, les distingueront des autres.