Ainsi, un quartier industriel se créa
spontanément à Anza, au Nord-Ouest du port, sur
la falaise dominant la mer, à quelques mètres de
la route de Casablanca. Très vite la vaste lande à
euphorbes accueillit plusieurs ateliers de salage et de saurissage
dont celui de Raymond Coquart, puis se spécialisa dans
la conservation des produits de la pêche.
Les artisans et petits industriels qui réalisèrent
des bénéfices pendant ces périodes difficiles,
songèrent ensuite à transformer leurs ateliers
en conserveries.
En 1946, CONSAGA était la seule conserverie installée
à Anza. En 1947, 9 conserveries s'édifièrent
à ses côtés.
Les firmes françaises considérant la situation
favorable d'Agadir, proche des lieux de pêche, pouvant
disposer d'une main d'uvre abondante et peu chère,
créèrent leurs conserveries soit 25 conserveries
à la fin de 1948, alors que 25 ateliers de salaisons se
convertissaient en conserveries et que 6 usines nouvelles étaient
prêtes à fonctionner. Agadir fut consacrée
comme ville industrielle avec 50 usines en activité ou
en cours de construction et 16 ateliers de salaison sur les quartiers
industriels d'Anza et des Abattoirs.
La mise en route d'usines modernes marqua l'âge d'or de
cette industrie prolifique à Agadir tant au Quartier Industriel
du Sud-Est dit Quartier des Abattoirs (Amieux, COMAN, etc.) qu'au
Quartier Industriel d'Anza où la plus importante des conserveries,
celle des Ets Lorientais (ETALORBEZIERS) entrait en service en
1950
(Maroc 1950, Agadir Cité d'Avenir, Réalités
marocaines, p. 63-66, édit. Fontana 1950).