Industries de transformation des produits de la pêche :

CONSERVERIES, Ateliers de SALAISON, production de FARINE et HUILE DE POISSON, GUANO
 

Procédés traditionnels de conservation
des produits de la mer

Conserveries, ateliers de salaisons et
usines des sous-produits
 

 Evolution

Après séisme  
 
 

 
Avant 1939, le port d'Agadir n'était qu'un centre de peu d'importance du point de vue de la pêche puisque que le tonnage de poisson débarqué n'était que de :

  • 2 168 t en 1938
  • 1 203 t en 1939
  • 677 t en 1940

Alors que Safi produisait :

  • 9 054 t en 1938
  • 15 500 t en 1939
  • 12 700 t en 1940


La pénurie alimentaire durant les années de guerre, la nécessité de ravitailler les troupes d'opération après le débarquement des alliés en 1942, permirent à Agadir de se développer très rapidement.
En 1944, les demandes de l'Intendance en matière de ravitaillement des troupes et la reprise du commerce extérieur ouvrirent le marché de la France, ravagée par la guerre, à l'exportation marocaine. Une reprise de la pêche se produisit.
Des armateurs et petits industriels d'Agadir se lancèrent alors à Anza dans la fabrication de poissons salés ou fumés pour lesquels ils trouvèrent un écoulement facile tant en France qu'en Afrique et Afrique du Nord en particulier.

(1948, René Vacquier, La pêche et l'industrie de la conserve à Agadir, mémoire de stage des contrôleurs civils stagiaires, n° 190, CADN).
 

 

 
 

Ainsi, un quartier industriel se créa spontanément à Anza, au Nord-Ouest du port, sur la falaise dominant la mer, à quelques mètres de la route de Casablanca. Très vite la vaste lande à euphorbes accueillit plusieurs ateliers de salage et de saurissage dont celui de Raymond Coquart, puis se spécialisa dans la conservation des produits de la pêche.
 

 

Les artisans et petits industriels qui réalisèrent des bénéfices pendant ces périodes difficiles, songèrent ensuite à transformer leurs ateliers en conserveries.
En 1946, CONSAGA était la seule conserverie installée à Anza. En 1947, 9 conserveries s'édifièrent à ses côtés.
Les firmes françaises considérant la situation favorable d'Agadir, proche des lieux de pêche, pouvant disposer d'une main d'œuvre abondante et peu chère, créèrent leurs conserveries soit 25 conserveries à la fin de 1948, alors que 25 ateliers de salaisons se convertissaient en conserveries et que 6 usines nouvelles étaient prêtes à fonctionner. Agadir fut consacrée comme ville industrielle avec 50 usines en activité ou en cours de construction et 16 ateliers de salaison sur les quartiers industriels d'Anza et des Abattoirs.
La mise en route d'usines modernes marqua l'âge d'or de cette industrie prolifique à Agadir tant au Quartier Industriel du Sud-Est dit Quartier des Abattoirs (Amieux, COMAN, etc.) qu'au Quartier Industriel d'Anza où la plus importante des conserveries, celle des Ets Lorientais (ETALORBEZIERS) entrait en service en 1950
(Maroc 1950, Agadir Cité d'Avenir, Réalités marocaines, p. 63-66, édit. Fontana 1950).
 

 
 

 
L'industrie de la conserve fit naître une industrie permettant d'utiliser les résidus des usines, de poissons impropres à la consommation en frais ou à la mise en conserve. Des industriels ou parfois des conserveurs se dotèrent ainsi d'installations spécialisées pour fabriquer de l'huile de poisson utilisée par les tanneries et les fabriques de vernis, du "guano " comme engrais, et de la farine de poisson mélangée à des tourteaux pour servir à l'alimentation du bétail.

En 1947, on comptait 37 installations des sous-produits pour tout le Maroc.

En 1952, sur les 200 usines de conserves au Maroc, Safi en possédait 77, Agadir 61, Casablanca 33, Mogador-Essaouira 11, Fédala 10, Mazagan-El Jadida 4, Rabat 2 et Port-Lyautey-Kenitra 2.

Dans les années 50 et jusqu'au séisme, le quartier industriel d'Anza qui était bordé à l'Ouest par l'océan, à l'Est par la route de Mogador, n'était traversé que par une seule rue sans nom, celle qui desservait la majorité des conserveries en faisant une grande boucle vers l'océan (rue Al Mohit actuelle).
De nombreuses cheminées produisaient des fumées blanches et noires qui flottaient dans le ciel témoignant de l'activité de la zone.
Une odeur forte quasi pestilentielle de "guano" planait sur la quartier.