Taghroust
Depuis fort longtemps à Anza et dans les petites criques
environnantes, le poisson pêché était découpé
et séché dans des fours spéciaux en terre.
Cette opération appelée Taghroust était
la seule utilisée pour conserver le poisson et connue
de tous les Berbères du Sud.
La Taghroust se préparait pendant l'été.
Le poisson était coupé en tranches, saupoudré
de sel, et placé pendant 12 heures dans un four (ferrane)
en pierres, préalablement chauffé. Le poisson cuit
était ensuite séché au soleil, étalé
sur des nattes pendant quelques jours.
Il était ensuite expédié
sur des souks voisins des Ida Ou Tanan, dans l'Anti-Atlas à
Sidi Ahmed Ou Moussa, à Illigh, ou séché
deux ou trois semaines s'il était destiné à
des régions éloignées comme Akka, Tata,
etc.
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(1923, Montagne, Rapport de mission du Lieutenant
de Vaisseau Montagne, Chapitre III, Consommation et commerce
du poisson, pp 18-24 -CADN-
R. Montagne, 1923, Les marins indigènes de la
zone française au Maroc, pp 175-216, Hespéris)
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Séchage Amellah
Une autre opération consistait, non pas à cuire
le poisson comme avec la Taghroust, mais à le sécher
(Hout, Mecherrah).
Celui-ci était coupé par moitié
ou en lanières, salé et suspendu pour sécher
au soleil.
Cette préparation qui se pratiquait
surtout chez les Aït Bâmran était moins appréciée
des consommateurs.
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Conservation des moules (Bozrougue)
Une autre préparation concernait la conservation des moules.
Les gens du Souss (hommes et femmes) qui venaient
parfois de loin, aimaient cueillir les moules qui se développaient
en abondance sur les plateaux rocheux qui se découvrent
à marée basse.
Ils les faisaient cuire sur des feux de broussailles, arrachaient
la chair qu'ils faisaient sécher quelques jours au soleil.
Les moules ainsi séchées se conservaient longtemps.
Chaque famille en emportait plusieurs boisseaux pour en faire
des tagines avec des navets (Loudli) ou des ufs pendant
toute l'année mais surtout pendant la période d'Innaïr
(janvier).
Les habitants de Founti en recueillaient à
toutes les grandes marées.
Les moules séchées se vendaient
bien dans le Souss en particulier chez les Chtouka, Ersmouka,
Ida ou Baqil à un prix même élevé
(1923, Montagne, ibidem).
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Guano
Des pêcheurs récupéraient ce qu'il restait
du poisson en particulier les parties non comestibles (têtes,
tripes, arêtes, poissons invendus, etc.) pour en faire
du "guano" qu'ils faisaient sécher au soleil
le long de la côte.
Ils produisaient un guano dont on pouvait
discuter la qualité et se plaindre des odeurs et des mouches
qu'il attirait mais dont le prix de revient était imbattable
(M.A Cuenot, ingénieur agronome, Notre Maroc,
Agadir 1950, Les Sous-Produits de la pêche à Agadir,
pp. 61-62).
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SCAPIS
Coopérative artisanale des pécheurs autochtones
du Souss
Vers 1934 après une grande période
de sécheresse et de misère au début des
années 30, sous l'impulsion du capitaine Olloix, chef
de Bureau des Affaires Indigènes d'Inezgane, les pêcheurs
autochtones se groupèrent en coopérative (SCAPIS
: Société Coopérative Artisanale des Pêcheurs
Indigènes du Souss).
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Le capitaine François Olloix fut l'administrateur-fondateur
de cette coopérative dans laquelle entrèrent de
nombreux pêcheurs marocains de la côte comprise entre
Taghazout et le Souss. De 42 en 1935, le nombre de patrons-pêcheurs
adhérents à la coopérative passa à
61, celui des embarcations mises en service de 42 à 72,
et le tonnage des poissons pêchés au cours des 9
premiers mois de 1937 fut supérieur au tonnage de 1935
considéré comme très fructueux.
En 1936, pour résorber l'excédent de la production
de pêche, il fut décidé de transformer une
partie de cet excédent en salaison sous la forme de pièces
entières, ouvertes et salées à plat comme
pour la morue. À sa sortie du sel, le poisson était
brossé, puis étalé sur des claies où
il terminait son séchage. Il était ensuite rentré
et suspendu dans un magasin bien aéré où
il attendait sa mise en balles de 50 kg pour être expédié.
Le poisson cuit au four "Taghroust"
légèrement saupoudré de sel, puis séché
au soleil par morceaux de 50 à 500 g était très
apprécié des montagnards de l'Anti Atlas.
Une autre partie du poisson non utilisable
en salaison (têtes, tripes, arêtes) ou bien provenant
des déchets de poissons traités au sel et au four,
était transformée en "guano" pour engrais
grâce à des presses et broyeurs. Le produit séché
était réduit en farine dans l'installation d'Inezgane.
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En 1936, la coopérative possédait
un véhicule de transport rapide et isotherme permettant
de transporter le poisson vers le nord du Maroc (F.Olloix,
Le Maroc du Nord au Sud, Agadir, capitale du Souss, Une agence
de la première heure, pp. 26-32).
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