Avant le séisme, ce qu'on appelait le " Fer à
cheval " ou Ville Nouvelle d'Agadir faisait fonction de
Centre-Ville avec ses immeubles de standing et ses magasins de
luxe le long de l'avenue Nicolas Paquet qui aboutissait à
l'Hôtel Marhaba. En ville nouvelle, se trouvaient alors
la plupart des immeubles administratifs mais dispersés
: l'Hôtel de Ville inauguré en janvier 1956
(architecte Lods),
le Tribunal de paix (construit en 1951-52 architectes J. Hentschel et A. Marchisio),
la Conservation foncière et le Cadastre, l'Hôtel
des Finances, l'immeuble de la Perception, l'immeuble
du Crédit, la Banque d'État (architecte Édmond Brion),
les banques privées.
Parmi ces bâtiments seuls furent conservés l'Hôtel
de Ville et la Banque d'État.
pour la reconstruction d'Agadir, parallèle à
la côte, était à peu de choses près
le site de l'ancienne ville nouvelle d'Agadir, de l'Hôtel
Marhaba jusqu'à l'immeuble COMIM et jusqu'à la
boulangerie Navarro en remontant l'avenue Kettani.
Il était bien séparé du secteur touristique
et balnéaire par le boulevard Mohammed V.
Le nouveau Centre urbain avait pour vocation de devenir le "noyau"
actif et vivant de la ville reconstruite, le "cur"
de la ville nouvelle, bien articulé avec les autres quartiers
par un jeu de 3 places. Il devait constituer l'élément
de liaison entre les différents quartiers de la ville
(Mas).
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Le trajet de l'avenue Moulay Hassan fut modifié et deux
nouvelles avenues importantes fut créées : avenue
des FAR et avenue Moulay Abdallah.
Les différents espaces prévus pour être directement
reliés à la plage par un large cheminement de piétons
empruntaient dans un jardin creux, le cours de l'ancien lit de
l'oued Tanout.
Pour accompagner les cheminements principaux, une succession
de points de vue fut réservée sur les parties les
plus intéressantes du site environnant (mer, kasbah, etc).
La disposition et le choix de l'éclairage par des lampadaires
fut précisément étudiée pour assurer
le sentiment de sécurité.
L'ensemble des constructions fut desservi par un réseau
de voies orthogonales tout en évitant les carrefours
francs.
Trois fonctions étaient dévolues à ce
quartier : administrative, commerciale et d'habitation
essentiellement pour fonctionnaires.
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Sa superficie était de 80 ha pour abriter une population
d'environ 8 000 habitants dans des immeubles de trois
ou quatre étages maximums.
Ilot rectangulaire, ce quartier devait concentrer la majorité
des équipements administratifs et publics, des banques,
des commerces et la grande mosquée.
Le Centre urbain fut conçu comme un quartier d'immeubles
volontairement orientés, comportant outre les voies
de circulation automobile et des parkings, une série de
galeries sous portiques et de places réservées
aux piétons, offrant aux promeneurs une succession de
points de vue sur le site général de la cité,
sur la Kasbah et vues sur la mer.
Un plan de "servitudes architecturales" définissant
un plan-masse, fixa le volume général des constructions
(volume enveloppe), l'implantation et le caractère de
chaque bâtiment (immeubles résidentiels, commerciaux,
administratifs ou mixtes), les modalités d'exécution
pour les immeubles constructibles et l'aspect des détails
des superstructures.
Quand les nouvelles rues furent tracées (avenue des
FAR, l'avenue Moulay Abdallah, et Hassan II modifiée),
quand l'oued Tanout fut assaini, quand les immeubles rescapés
furent restaurés, la construction des immeubles nouveaux
commença.
Tous les bâtiments sans exception furent soumis obligatoirement
aux normes édictées pour éviter les
effets d'un nouveau séisme : renforcement des armatures,
multiplication des contreventements, proscription des portées
trop importantes et notamment des porte-à-faux excessifs.
Exigences
architecturales |
L'exigence d'unité architecturale de ce quartier s'étendit
aux détails : l'administration confia aux deux architectes Riou et Tastemain
concepteurs de l'immeuble phare dit immeuble A, une mission
de coordination, comprenant la supervision des plans et le choix
des matériaux pour les autres immeubles du Centre urbain.
Il en fut ainsi pour la hauteur des bâtiments (3 niveaux
maximum) et l'orientation parallèle ou perpendiculaires
des bâtiments à la baie, l'étude des éléments
de liaison (portiques, murs de soutènement), des sols
(dallages, plans d'eau) et de l'éclairage dans tout le
secteur (Claude Beurret, a+u n°4, 1966, p. 34).
Un règlement fut élaboré qui définissait
l'usage des couleurs sur les bâtiments ; les façades
devaient être soit peintes au "blanc pur", soit
présenter des matériaux naturels (pierres ou briques
apparentes, béton brut de décoffrage, bois vernis,
verre, pour l'essentiel) ; les couleurs éventuelles ne
pouvaient être appliquées que sur les parties secondaires
(joues ou plafonds de loggias par exemple) et devaient faire
l'objet d'une étude approfondie (C. Beurret, architecte,
a+u, 34).
Tous se plièrent à cette ordonnance du béton
et du blanc de chaux hautement symboliques. "Les ossatures
de béton apparentes devaient symboliser pour les nouveaux
habitants, la solidité des constructions, les pans de
murs blancs et lisses formant contraste" (Nadau, 160).
La Cité administrative était étroitement
liée au Centre urbain, groupant autour de l'Hôtel
de la Province (ancien Hôtel de Ville) tous les services
provinciaux des différents ministères (les services
de l'Agriculture, des Finances, des TP, et le Tribunal administratif).
Le Centre urbain comprenait presque tout l'équipement
administratif de la ville :
- Le nouvel Hôtel de ville (La Commune),
- La Poste centrale,
- La Wilaya (La Province),
- La Cité administrative,
- Le Tribunal de sadad, administratif (Tribunal de paix),
- Le Central téléphonique,
- Le Marché couvert municipal,
- Le Cinéma (Rialto),
- Une salle de réunion,
- La Mosquée principale,
- Un Centre de santé,
- Une Gare routière de voyageurs,
- Des Écoles,
- Une maison de jeunes,
- Un grand jardin public,
- 3 banques,
- 2 stations-service,
- 67 logements,
- Une centaine de commerces.
Réparation
d'immeubles ayant résisté au séisme |
Réparation d'immeubles ayant résisté
au séisme
8 000 000 DH furent investis en travaux de réparation
dans ce quartier (l'ex-Hôtel de Ville, le Central téléphonique,
les immeubles ASSIMA, Tout-Va-Bien, La Paternelle, SMPP, immeuble
Shell, Diane-Omnia, Goutte de Lait, Mistiné, Jaubert,
ONE, boulangerie Navarro, Chaffeî, Miquel, Arcidiaco, COMIM)
furent réparés et rénovés.
Les premiers chantiers du Centre urbain furent ouverts en
fin d'année 1963.
Mais c'est en 1964, que ce quartier a vraiment démarré
et sa construction se poursuivit à un rythme tel que fin
1965 :
- 16 immeubles étaient terminés (6 appartenaient
à des constructeurs privés et 10 à l'État)
;
- 20 étaient en chantier (18 privés et 2 domaniaux)
;
- 68 commerces étaient ouverts et 100 en passe de l'être
;
- 78 immeubles conservés dans le plan d'aménagement
étaient entièrement achevés (Péré,
p. 64)
Par ailleurs, les travaux de réparation des immeubles
concernés par le plan d'aménagement étaient
entièrement achevés (Péré, 64).
L'effort principal de construction porta sur les logements
de fonctionnaires (10 immeubles et 62 villas dont 90 % furent
achevés en 1966).
En 1966, les bâtiments suivants étaient achevés
:
- Le Centre de Santé,
- Le Tribunal de Sadad (administratif),
- Les groupes scolaires,
- 323 logements pour fonctionnaires en immeubles et villas étaient
construits ou en passe d'être terminés.
En 1966, les bâtiments suivants étaient
en cours de construction :
- Le nouvel Hôtel de ville,
- La Cité administrative,
- Le Marché du Centre Urbain,
- La Grande Mosquée du Centre Urbain.
En 1966, le chantier de l'immeuble A était ouvert
Entrepris sous le régime de préfinancement par
l'État, l'immeuble A était destiné à
offrir diverses formes d'utilisation : location, cession fractionnée
par local commercial et appartements dans le cadre d'une copropriété,
etc.
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En 1966 :
Les grosses opérations étaient terminées.
Les bâtiments administratifs étaient achevés
ou en voie de l'être.
Le démontage des bâtiments préfabriqués
de la cité administrative provisoire était entrepris.

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