Il y avait aussi un petit bar "Le Phénix"
où venait se ressourcer un policier qui pourchassait ensuite
les enfants polissons jusqu'à Yachech.
Il y avait ensuite 100 mètres de terrains vagues avant
de prendre à droite la piste qui descendait vers l'oued
et après la remontée on se trouvait juste à
"Robinson", cette fois sur la rive gauche de
l'oued.
Après le "Robinson", les constructions se poursuivaient
à nouveau sur la rive droite en commençant par
les installations de l'Usine de Marbre de la SOMARBRA, usine
franco-marocaine (Kabbage, Akhenouch).
La SOMARBRA recevait des marbres de tout le Sud marocain, les
sciait et les polissait.
Monsieur Chaudoul, homme trapu reconnaissable à sa blouse
grise recouverte d'un enduit de très fine poussière
farineuse, se chargeait d'alimenter les cimetières en
pièces de marbre et avait sa villa à 50 mètres
de là.

Des maisons d'habitation se succédaient
ensuite (celles de M. Erba, du commerçant Hadj M'hmed
Meskini, d'Abdelaziz Lahrech, des Partouche et du professeur
de piano M. Raphaël qui donnait des cours chez lui et au
petit conservatoire de musique).
Un terrain vague séparait ces maisons de la "Perle
du Sud".
La Perle du Sud
La "Perle du Sud" comme son nom
ne l'indique pas était une maison close ou maison de tolérance
qui avait pignon sur rue et figurait dans l'annuaire. Elle se
trouvait au bout du bout de la rue de Tildi à 50 mètres
de la Guinguette. Elle était réservée aux
hommes européens. La "patronne "était
Madame Paule, une forte femme outrageusement" badigeonnée
de rouge", secondée par sa nièce, Julienne,
qui était une belle fille et par Madame Yvonne.
Les légionnaires et les marins passaient par la Guinguette
pour se divertir et terminaient la fête à la Perle
du Sud si leurs jambes leur permettaient encore de traverser
et de remonter l'oued. Ils étaient alors bien accueillis
par ces dames qui n'étaient pas trop regardantes sur l'état
de leurs clients.
annuaire 1958
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Au-delà de la "Perle du Sud", se trouvaient
le parc et le dépôt de l'entreprise Pastor
que Lahsen Roussafi utilisait pour recevoir ses lettres de correspondance,
puis les 2 immeubles Couscous de 2 ou 3 étages où
avaient habité quelques mois les frères Gautier
photographes à Agadir.
En face des immeubles, un bel arganier bicentenaire offrait son
ombre bienfaisante aux enfants et aux passants.
Un réseau de pistes secondaires permettait aux piétons
de se rendre depuis Yachech au Lycée, aux nounous de Yachech
et aux ouvrières des conserveries d'aller à leur
travail ou de gagner l'hôpital.
Plus loin, c'était Yachech.