Hommage particulier à Mohamed Bijaâd
 
 

 
 
 
 

 
Ihchach que des documents présentent parfois comme un douar voire comme un bidonville et non comme un village à part entière, a vu grandir en son sein un homme qui fit une ascension exemplaire.
"Il fut mon ami au village, dit Lahsen, il fut mon ami de classe à l'école de M. Simon de Talborjt".

 Son père, Da Mhend, tenait la gérance du moulin à grains de la route de Tildi près d'Abatkok, et en face du dépôt de charbon, bois et pétrole de Charjane Ali.

Mohamed avait vécu pieds nus comme tous les enfants d'Ihchach ; c'était un "bagarreur" qui ne se laissait pas faire.

Mohamed Takbaouti se souvient de lui en classe primaire. Au cours d'un exercice d'arithmétique, l'institutrice demanda de hisser l'ardoise pour montrer le résultat de l'opération, toute la classe avait juste, sauf Mohamed Bijaâd ; il pleura comme jamais auparavant et durant des jours. La maitresse le consola et dit : "Votre camarade, mes chers petits, sera à l'avenir le meilleur des meilleurs".

"Nous partions, lui et moi, dit Lahsen, tous les dimanches chez l'institutrice Mme Faccio qui était corse, dans sa maison à Talborjt, pour des cours de rattrapage en CM1".
"Il fut le meilleur des meilleurs au Certificat d'Études, en arabe, en français et dans les autres matières. Il me dédicaça sa photo en 1957".

Cinquante ans plus tard, en 1997, il fut nommé par SM le Roi, secrétaire d'État chargé de la Population.

Tous les anciens d'Ihchach lui rendent hommage pour la réussite d'une carrière exemplaire.
Qui aurait pu prédire que ce village produirait un "ministre planificateur" ?

Il y a quelques mois Mohamed Bijaâd nous a quitté.