Cadre brillant et dynamique, Mohamed
Bijaâd a été nommé par Sa Majesté
le Roi à la tête d'un département pour lequel
il a une forte prédilection. Portefeuille sans titulaire
depuis le dernier remaniement ministériel, le secrétariat
d'Etat à la Population a désormais à sa
tête un grand patron qui a intégré le principe
de communication.
Dire que Mohamed Bijaâd est un amoureux des chiffres est
plus qu'un euphémisme durant toute sa carrière,
il va faire de la statistique son domaine de prédilection
et il connaîtra même la consécration puisqu'il
a été nommé Secrétaire d'Etat chargé
de la Population par Sa Majesté le Roi le 29 septembre
1997.
Le parcours professionnel de Mohamed Bijaâd s'annonce exceptionnel
au tout début, puisque c'est en 1966 qu'il obtient son
diplôme de l'Institut national d'économie et de
statistiques appliquées (INSEA) de Rabat, à l'âge
de 21 ans.
Né à Agadir en 1945, Mohamed
Bijaâd est considéré comme un surdoué
dans sa famille.
Issu d'un milieu modeste, c'est à l'Ecole des garçons
d'Agadir que Mohamed Bijaâd va effectuer ses études
primaires, il sera admis au nouveau collège d'Agadir,
ensuite. Il y obtiendra son Brevet en section mathématiques.
Nous sommes en 1960. Une année marquée par le terrible
tremblement de terre d'Agadir. Mohamed Bijaâd, comme tous
les autres élèves du Nouveau collège d'Agadir,
qui ont survécu à la catastrophe, sera envoyé
d'abord au Lycée Moulay Ismaël de Meknès puis
au Lycée Moulay Slimane de Fès.
Son assiduité lui vaudra d'être orienté vers
les Sciences mathématiques. Cette distinction va l'obliger
à changer d'établissement. Et c'est vers le célèbre
Collège Moulay Driss qu'il va être aiguillé.
Mais un souci ne le quitte jamais: il doit aider sa famille dont
la situation matérielle est loin d'être enviable.
Une contrainte qu'il lui faudra désormais prendre en considération
dans tous ses choix professionnels futurs.
L'éventail des écoles qui, à l'époque,
ouvraient leurs portes aux lycéens titulaires d'un baccalauréat
en Sciences mathématiques était certes large. Mais
le statut de fonctionnaire qu'offrait l'INSEA de Rabat à
ses étudiants allait peser de tout son poids. Ce statut
permet, en effet, à ses étudiants de bénéficier
d'une bourse qui équivaut au double du montant des bourses
accordées par d'autres institutions.
Un avantage dont il va faire bénéficier sa famille
restée à Agadir. Elle en a besoin.
Il a 17 ans, quand il entre à l'INSEA. Le passionné
d'économie et de statistiques qu'il a toujours été
voit ses vux se réaliser lorsqu'il accède
à cet institut. Il en a toujours rêvé.
En 1966, quand il obtiendra son diplôme d'ingénieur
statisticien, c'est au ministère du Plan, considéré
à l'époque comme un super-ministère, qu'il
sera affecté.
Il aura ainsi la charge de gérer un département
hautement stratégique, celui des Grandes Etudes et analyses
de projets. Le titulaire du portefeuille était alors Mohamed
Bargach. Les nouvelles fonctions de M. Bijaâd vont lui
permettre de faire ses premières armes dans le domaine
des statistiques.
En 1968, Mohamed Bijaâd prend un second
départ: il réussit au concours d'entrée
à l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration
économique de Paris.
Cette expérience lui sera d'une grande utilité
en raison des enseignements qu'il va en tirer, car dès
son retour au ministère du Plan en 1974, il sera nommé
directeur du département des Etudes et analyses des projets.
Il sera ensuite promu directeur de l'Administration centrale
du plan et du développement régional. Ses fonctions
lui vaudront de diriger les travaux de mise à jour des
plans quinquennaux lancés entre 1973 et 1992. Il travaillera
sur l'analyse économique des projets et des programmes
de développement ainsi que sur l'établissement
de modèles de croissance.
Au terme de cette mission, il sera nommé secrétaire
général du ministère du Plan, puis de l'Incitation
à l'économie et enfin de la Population.
Le fait que le portefeuille de la Population
n'a pas été affecté à un département
précis, lors du dernier remaniement ministériel,
a engendré un sentiment de frustration chez les fonctionnaires
et les cadres de ce ministère qui a pourtant joué
un rôle de pointe dans la politique gouvernementale. La
nomination de Mohamed Bijaâd au secrétariat à
la Population est donc tombée à point nommé
pour dissiper ce sentiment d'abandon.
Le nouveau promu conçoit son action au sein de ce ministère
en trois volets : promotion du système d'information statistique,
dynamisation du secteur de la statistique, et satisfaction de
la demande des régions en données et en études
précises.
Des chantiers sur lesquels Mohammed Bijaâd compte travailler
tout en menant une action soutenue pour la mise en place du Conseil
national du plan. Une uvre qui reste tributaire de l'élection
du parlement bicaméral auquel il reviendra de concrétiser
ce projet.
En attendant, Mohamed Bijaâd compte
déployer tout le potentiel de connaissances qu'il a acquises
dans le domaine des statistiques et des stratégies de
développement au service du département dont il
a maintenant la charge et dont il est un fin connaisseur.