Anrar Irfaken
Place des caravanes

 
 

 
 
 
 
Sur la piste de Mogador - Mars 1914 - photo du Capitaine de Lachaux - CADN
 
 
 

 
Au temps des caravanes qui circulaient entre Mogador et le Tazerwalt, cette grande place était le lieu où les caravaniers venaient se ravitailler en orge que les négociants rapportaient de Mogador (Essaouira). Les caravanes se chargeaient des poissons cuits et séchés (surtout sargala) pour les contrées du Sud.
Les caravaniers apportaient des céréales, des dattes mûres ou non, des caroubes, des noix d'argane.
Par la suite, plusieurs fois dans l'année, les usines d'emballage de mandarines et d'oranges de la vallée du Souss venaient décharger gratuitement des camions de surplus ou de fruits mal calibrés, de tomates également pour la population d'Ihchach.

C'est sur cette place, que le crieur makhzenien venait avertir la population d'Ihchach des faits nouveaux la concernant.


Fête de l'Âchoura

 Cette place accueillait les festivités des grands feux de l'Âchoura, feux que l'on sautait et re-sauter jusqu'à minuit en criant :

"Oh feu, je laisse ici aujourd'hui la misère, la pauvreté ;
je deviens plus fort et je brillerai demain".

Les parents prenaient une brindille allumée et touchaient les ongles des deux mains de leurs enfants pour les faire grandir.

 C'est sur cette place que se déroulaient les jeux d'enfants

 

Le ravitaillement du Sud marocain en sucre se faisait à partir d'Ihchach. Le grand entrepôt de sucre que tous les gens d'Ihchach appelaient Dépôt Nsoukar Ihchach se trouvait route de Tildi ; c'était l'ancienne usine de carrelage Rocca que Paquet-Afrique avait transformé en entrepôt pour y stocker les pains de sucre, à partir duquel les camions partaient chargés pour assurer la distribution de sucre dans tout le grand sud.

Il en était de même pour la distribution de la poudre explosive "Baroud" nécessaire pour l'exploitation des carrières, les troupes de fantasia ou les forages de puits dans toute la région.
Le bâtiment était enfoui sous terre, mitoyen du cimetière juif, surveillé en permanence par une famille Ou-Tildi qui habitait le site même. La distribution était chapeautée par des militaires quand cela concernait l'armée et par des civils affiliés au Comptoir des Mines quand la matière concernait des civils.