Âïd Âchoura à Ihchach
 
 

 
 
 
 

 
Les fêtes d'Âchoura se passent le 10 Moharrem (dixième jour du premier mois) de chaque année musulmane. Âchoura vient de âcher qui signifie 10.
C'est une date repère pour distribuer la dîme annuelle aux nécessiteux. Une fête traditionnelle l'accompagne.

Une grande partie d'adultes confondus jeûnent les 9 et 10 Moharrem. Les enfants s'habillent de la meilleure manière. Les fillettes font le henné, le khol aux yeux, le souak aux lèvres.

 Après la rupture du jeûne, les femmes se rencontrent autour d'un couscous aux légumes et viande séchée.
Cette viande est la viande conservée du mouton ou du caprin sacrifié à l'occasion de la fête de l'Âïd el Kebir.

Cette viande est composée de la queue, des intestins, du foie, de la rate, des poumons et de la graisse fine : le tout découpé en petits morceaux enroulés dans une portion d'estomac. On l'appelle cordasse : l'enroulé.

Les femmes qui espèrent être enceintes sont les premières (prioritaires) à en manger, les autres femmes suivent après avoir fait des prières demandant à Dieu de réaliser les souhaits de leurs amies.

 
 

 

 

 

 
Ce jour d'Âchoura, les femmes se libèrent de toute autorité et disent "ghassa our flangh ila lhkam" : "aujourd'hui personne n'a d'autorité sur nous".
Toutes les plaisanteries se disent ; les femmes chahutent et poussent des youyous de temps en temps. Elles se défoulent en dehors de la présence des hommes.

Les hommes ne s'invitent pas comme le font les femmes mais mangent le repas préparé, avec leurs garçons.

Dans la journée, hommes, femmes et enfants se rendent au cimetière pour prier pour leurs morts.
Ils distribuent des aumônes aux nécessiteux, des dattes, des figues séchées et des pois chiches grillés.
Les petites filles et les garçons rendent visite à leurs grands-mères ombilicales.

Dans toutes les rues du village, après les dernières prières, des groupes de femmes et d'enfants munis d'agbal et de talount s'en donnent à cœur joie jusque tard dans la nuit.

 
 

Les adultes et les garçons se retrouvent à Anrar Irfaken autour d'un grand feu (tajafaout) qu'ils défient en sautant et ressautant par-dessus jusqu'à une heure avancée de la nuit en disant : "Je me débarrasse de la misère, des poux et des punaises. Ô les flammes, donnez-moi votre ardeur et votre puissance aujourd'hui".