Immeuble des Municipaux

 

 

 

 
L'immeuble des Municipaux fut construit en Ville Nouvelle perpendiculairement au boulevard Lebrun et parallèlement à l'avenue Lyautey pour remplacer le bâtiment des Municipaux de Founti.

La construction débuta en 1952 quand le Sud Building était bien avancé et dura plusieurs années.

Les Services Municipaux de la Ville Nouvelle ouvrirent en janvier 1956.

 

 

 
 L'Immeuble des Municipaux donna lieu à un concours ouvert à tous les architectes.

Les auteurs du projet (octobre 1951) qui l'emportèrent (1er prix et exécution) furent les architectes Marcel Lods (1891-1978) dplg, les frères Luc et Xavier Arsène-Henry (1919-2009) architectes, l'ingénieur B.E.T Vladimir Bodiansky (1894-1966) qui fut un des créateurs de l'ATBAT Afrique (Atelier des Bâtisseurs fondé en 1947).

L'étude fut réalisée par le Bureau ATBAT-Afrique et les photos réalisées par le Studio "Jean Manuel" d'Agadir.
(Bibliographie : "Maroc. Hôtel de ville d'Agadir", Techniques et Architecture, n°9-10, 1951, pp. 57-60).

Le programme prévoyait la construction de locaux réservés aux diverses activités municipales :

  • Des locaux des cérémonies largement ouverts au public : hall d'entrée, salle des pas perdus, salle des fêtes, salle des mariages,
  • Des locaux de direction auxquels le public n'accèderait que rarement : bureau du Pacha, bureau du Chef des SM, salle des commissions municipales, salle des sous-commissions,

 Louis Villar

 Hubert Terrier

  • Des services, dont une partie était réservée au personnel et comprenait l'Administration générale, les Affaires marocaines, les Travaux municipaux, le Bureau municipal d'Hygiène, les Régies,
  • Une bibliothèque.

 
 
 

 
Le projet retenu favorisait la souplesse de fonctionnement au quotidien du bâtiment en permettant d'ouvrir ou de fermer alternativement certains locaux mais permettait également une distribution souple des locaux et des bureaux qui pouvait être modifiée à la demande.

 
 Le bâtiment comportait deux parties distinctes :

  • une partie comprenant les bureaux du Maire, de l'Administrateur et du Pacha peu susceptibles de subir des évolutions considérables et pouvant être construites en matériaux rigides,
     

  • l'autre partie comprenant les services adaptables aux nouveaux besoins : ainsi un système de cloisons mobiles permettait la division de la grande salle de spectacles en trois locaux distincts pour les mariages, des réunions et des conférences.
    Cette salle pouvait ainsi servir de salle de plein air grâce au plafond mobile et aux côtés ouvrants, ou de salle fermée dans les cas de séances de cinéma dans la journée.

La division et la jonction des différents services furent établies par des circulations horizontales ou verticales : Tous les services administratifs furent groupés dans un immeuble à étages et tous les locaux ouverts au public furent répartis dans le rez-de-chaussée surélevé au-dessus de la grande salle des pas perdus.
Ainsi les Administrateurs, le Public, les Bureaux, le Service d'Hygiène, la salle de Spectacle, la Bibliothèque avaient des accès séparés.


 Les conditions climatiques déterminèrent le choix d'une aération complète par ventilation naturelle de tous les locaux.
Les façades exposées au soleil étaient abritées par des loggias, brise-soleil et auvents.

 

 La grande salle des fêtes était constamment ventilée par des parois latérales faites de brise-soleil verticaux et orientables. La toiture était constituée de panneaux pivotants le long des poutres en portiques.

 

 
 

 Marcel Lods montra au travers de cette architecture qu'il aimait et savait manier le verre et le métal.

 
 

Une partie seulement du projet initial fut réalisé.
 
 

 
  Des jardins ouverts au public furent aménagés avec des palmiers, des lauriers roses et blancs, et d'autres arbustes qui rendaient l'endroit particulièrement agréable et les petites rampes parallèles aux escaliers, se révélèrent tout à fait propices à l'exercice du patin à roulettes pour les enfants du voisinage.

 

 


 
 

 
 
L'immeuble des Municipaux résista au séisme et fut restauré.
Ce bel immeuble, malheureusement amputé de ses jardins, est devenu l'immeuble de La Province peu après la construction d'un nouvel Hôtel de Ville.