Trafic du port

 

Pêche

Agrumes, primeurs

 Minerais

 
 

En 1916-17, le port d'Agadir, classé comme rade foraine, ouverte au commerce international seulement en 1930, reçut des aménagements sommaires pour des besoins militaires. Sa rade, réputée comme étant l'une des plus balles d'Afrique du nord, située au débouché de la plaine fertile du Souss, laissait entrevoir qu'elle aurait un rôle à jouer ; mais nul n'imaginait l'importance du port qui naitrait là, liée à la mise en valeur encore incertaine de l'arrière pays.

Car si le Souss était considéré comme une terre d'avenir, les espoirs étaient plutôt tournés vers le secteur agricole ; durant les années 30-40, nul n'imaginait alors que l'essor serait d'abord maritime (R. Vacquier).


Le développement rapide de l'industrie de la pêche dans la région d'Agadir fut donc une surprise et l'essor industriel des années 40-45 incita au développement immédiat du port en direction de la pêche, qui restera un champ d'activité important : Agadir devenant in fine le 1er port sardinier du Maroc.

Agadir fut érigée en municipalité en 1930 et l'interdit séculaire qui pesait sur le port fut levé le 1er février 1930 par le Résident Lucien Saint.

Cependant dès 1925, une certaine activité portuaire était notée en ce qui concernait les importations dont la ville avait besoin pour se construire et se nourir.


On peut suivre l'évolution du tout nouveau port et comparer le trafic de ce port avec ceux de ports plus anciens comme Rabat, Mazagan (El Jadida actuelle) et Mogador (Essaouira actuelle).

 


En 1933, le trafic total du port d'Agadir dépassait 64 000 T ; les importations et les exportations qui étaient en progression s'effondrèrent pendant les années de guerre 39-40-41 (34 939 T en 1939) pour reprendre à partir de 1942.
Mais si le trafic du port d'Agadir put repartir à la hausse, les trafics des ports de Mazagan et de Mogador s'effondrèrent.

 
 Évolution du trafic du port d'Agadir :


En 1946, le trafic repartait à 50 000 T ;
En 1947, le trafic total était à peine de 31 000 T ;
En 1950, il atteignait 86 674 T ;
En 1953, il était de 144 971 tonnes.
 

 

 

La balance du trafic qui fut longtemps en faveur des importations s'expliquait par le fait qu'il existait peu de mise en valeur de l'arrière pays (quelques primeurs, poissons, charbon de bois) avant les années 50.
Les importations portaient sur les céréales, les denrées alimentaires européennes, les matériaux de construction tout ce dont une ville en pleine construction avait besoin.

En 1949, les exportations retrouvèrent leur niveau de 1942.


On assista alors au boom des usines de conserve et au développement du secteur de la pêche avec la création d'un port de pêche (port Daydé en 1948-50).

 

 1950 :


Le port qui venait d'être dragué, doté d'un port de pêche fonctionnel, battit des records pour atteindre un trafic total de 86 674 T.

  • Importations : 69 406 T
      • Ciments : 24 580 T (La Cimenterie d'Agadir sera inaugurée en 1952)
      • Carburants : 14 180 T
      • Fers et métaux : 2 380 T
      • Sucres : 9 868 T
  • Exportations : 17 268 T
      • conserves : 11 519 T. La conserve prit la 1ère place des exportations
      • farines de poisson : 3 198 T
      • agrumes et primeurs : 250 T

188 cargos firent escale dans le port en 1950 (Réalités Marocaines, 1951, p. 86).

 

 1951 :

La pêche qui était l'activité première du port alimentait 62 conserveries et 11 usines de sous-produits.
Toutefois de nouveaux produits firent leur apparition dans l'économie de la région révélant une évolution importante : les minerais de l'arrière pays et les produits agricoles : agrumes et primeurs.

  • Importations : 90 700 T
  • Exportations : 21 100 T
      • conserves : 8 800 T (en baisse)
      • farines de poisson : 2 500 T
      • manganèse : 5 700 T. L'exportation de minerais devient régulière depuis l'envoi expérimental de 500 T de manganèse en 1948 ;
      • agrumes et primeurs : 1 025 T

Le Trafic du nouveau port progressa de 1951 à 1955 en particulier quand fut créé le port de commerce par l'entreprise hollandaise Zanen Verstoep en 1952-3 avec un quai à -9, des aménagements portuaires pour accueillir les cargos, des hangars de stockage, etc ; les exportations triplèrent ou quadruplèrent avec toutefois une baisse de ces dernières en 1955.

 1955

 Principales exportations :

  • Les produits de la Pêche : Une évolution se fit sentir dans la répartition des exportations de ce secteur avec par ordre d'importance :
      • Le guano et farines de poisson (4 667 T)
      • Le poisson frais congelé (4 186 T)
      • Conserves de poisson (3 897 T)
  • Minerais :
      • Manganèse (16 647 T)
      • Plomb (100 T)
      • Cobalt (220 T)
      • Fer (16 759 T)

 

  • Agrumes et primeurs : alors que ce secteur était en pleine progression, les criquets pèlerins firent des ravages, dévastant les propriétés agrumicoles. : 1 138 T
  • Céréales : 19 925 T
  • Bois, Charbon, divers : 9 620 T
  • Ciments : 100 T

À partir de 1952, avec le nouveau port, le nombre de départs par bateau passa de 4 à 20 puis à 40 et 56 les années suivantes pour les agrumes et les primeurs.

Pour les importations, le poste des carburants évalua comme suit :

  • 1950 : Carburants : 14 180 T
  • 1951 : carburants : 18 328 T
  • 1953 : carburants : 53 000 T

En 1953, la balance du trafic du port était en faveur des exportations (84 114 T) ; (64 857 T) pour les importations.
Cette année là, les produits de la pêche, la production agricole, le manganèse et les ciments furent au rendez-vous.
À partir de 1953, le trafic global du port dépassait les 141 000 T.
En 1956, juste après l'Indépendance, les exportations auraient atteint le niveau record de 115 000 T.

1959 : Trafic du port

Exportations en 1959 (total : 102 192 tonnes)

- Produits secteur agricole traditionnel (en tonnes)

  • Caroubes : 2 763 T
  • Amandes : 173 T
  • Crin végétal : 489 T


- Produits du secteur agricole moderne (en tonnes)

  • Agrumes : 49 302 T
  • Primeurs : 13 219 T

- Produits de l'industrie du traitement du poisson (en tonnes)

  • Conserves : 5 990
  • Poissons congelés : 6 257 T
  • Sous-produits : 7 962 T

- Produits miniers (en tonnes)

  • Fer : 2 460 T
  • Manganèse : 10 297 T
  • Plomb : 521 T
  • Cuivre : 797 T

Importations en 1959 (total : 57 149 tonnes)

- Produits alimentaires

  • Sucre : 347 T
  • Produits divers et boissons : 168 T

- Matériaux de construction (en tonnes)

  • Bois : 3 372 T
  • Fer et métaux : 419 T
  • Ciment : 30 T (On n'importe plus que des ciments spéciaux qui ne sont pas produits par les "Ciments d'Agadir" dont la production suffit aux besoins régionaux : capacité annuelle de production de 80 000 T)

- Hydrocarbures et charbons

  • Hydrocarbures : 48 014 T nécessaires à l'industrie, chaudières des conserveries et à l'agriculture moderne (tracteurs, motopompes)
  • Charbon : 150 T


(Source : M. Péré, Agadir, Ville nouvelle, Revue de Géographie du Maroc, 1967)

 

 1942 - 1955

Navires ayant fait escale dans le port d'Agadir

 

Le nombre de navires ayant fait escale doubla entre 1948 et 1953 avec une jauge brute de 525 870 Tx en 1954 lorsque les quais du port de commerce furent accessibles aux gros cargos.