
1375
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C'est au XVe siècle, vers 1480 que
le nom d'Agadir apparaît pour la première
fois sur les cartes en remplacement de celui de Porto Mesguina
qu'on trouvait sur le Canevas de la carte catalane de 1375
(Massignon, pp. 59-63).
Ce lieu était connu sous le nom de Porto Mesguina,
de Gartguessem (Léon l'Africain), de Gart Kisima
qui furent les noms primitifs d'Agadir.
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Il semble acquis qu'avant même l'arrivée des Portugais
en 1505, Agadir l'Arbaa dont le nom évoque celui
d'un grenier fortifié, était un site portuaire
ou un mouillage pour la région du Souss au nord de l'embouchure
de l'oued du même nom, et disposait d'un souk du mercredi
(D. Jacques-Meunié, II, p. 864).
Auprès de cet agadir qui a donné son nom à
la ville actuelle d'Agadir Ighir, devait se tenir un marché
du mercredi (souk el Arbaa). |
1506


1655
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En 1506-7, selon Valentim Fernandes, le "Cap
de Guer forme une baie qui a un bourg et un château de
Maures" distinguant ainsi les deux établissements.
Les archives et historiens de l'époque emploient le terme
de Maures pour désigner les Berbères, de Chérifs
pour désigner les Princes saadiens dans le Souss (successivement
Mohamed el Qaïm à l'origine de la dynastie saadienne,
son fils aîné Ahmed el Arej, puis Mohamed ech Cheikh
le cadet).
Le cosmographe portugais Duarte Pacheco Pereira
(1460-1533) cite d'une part le nom d'Auguoa de Narba (forme
portugaise d'Agadir l'Arbaa) et d'autre part le nom de Santa-Cruz.
Selon cet auteur, "l'anse de Narbaa a pour amer* une
montagne élevée qui la domine avec quelques masures
au-dessus" . Il distingue bien Auguoa de Narba
et le château de Santa-Cruz qui se trouve en contrebas
: "En bas sur le rivage, se trouve le château de
Santa-Cruz, lequel tient la dite anse où peuvent mouiller
tous les grands bateaux, par bon fond et bon ancrage".
" Cette
forteresse [Santa-Cruz]est située tout près de
la mer, et elle est facile à repérer car tous les
autres châteaux qui se trouvent derrière le dit
Cap Guir sont situés en haut sur la montagne et celui-ci
est voisin de la mer "
(De la côte atlantique du Maroc au début du XVIe
siècle d'après les instructions nautiques portugaises,
Hesperis, 1927, vol 7, pp. 229-258).
Dans une lettre datant du 6 juillet 1510,
adressée au roi du Portugal, les habitants de Massa citent
le nom arabe du lieu : "Agadir el Arbâa" qui
semble bien confirmer l'existence d'un souk du mercredi (arbaa)
près de l'agadir du même nom.
* amer : point de repère pour la
navigation
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Santa-Cruz portugaise
(1505-1541) |
1505
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En 1505-6, un gentilhomme portugais João
Lopes de Sequeira (qui dirigea une factorerie à Massa
trois ans auparavant) obtint le soutien du roi du Portugal Manuel
I (1495-1521) pour bâtir à ses frais "un fortin
à Guadanabar", au bord de l'océan, dans la
zone d'influence des Espagnols.
À ce fortin fut donné le nom de Santa-Cruz (Damião
de Góis, les Portugais au Maroc de 1495 à 1521,
Chap. 94, p. 24),
Ce château était facile à
repérer car il se trouvait au bord de l'Océan alors
que les autres châteaux étaient situés en
haut sur la montagne tels Tarkoukou, Tamarate (Tamraght) (Pacheco
Pereira).
Autour de ce château en bois préfabriqué,
João Lopes en bâtit un autre, de pierre et de chaux
à l'intérieur duquel se trouvait une source abondante
d'eau très pure.
Puis, il alla bâtir un autre château sur un rocher
séparé de la terre portant le nom de Ben Mirao
en face d'un bourg de Maures appelé Tamraght. Le rocher
battu par la mer fut bientôt pris par les Maures.
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1511
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En août 1511, le château
de Santa-Cruz fut attaqué par le Chérif du Dra,
Mohamed ben Ahmed (El Qaïm bi Amrillah) à l'origine
de la dynastie saadienne, proclamé chef du Jihad contre
les Portugais. El Qaim et ses troupes restèrent plusieurs
jours devant la place (Léon l'Africain et Marmol).
Santa-Cruz restait "une petite chose d'une grande faiblesse
militaire" qui vivotait d'un trafic médiocre avec
les Indigènes (Ricard, Hespéris, 1946, p. 95 -
D. Jacques-Meunié, I, p. 342-3). |
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