Ce n'était pas une sinécure
d'être chef d'aéroplace.
Les chefs d'aéroplace ou d'escale ne
restaient pas très longtemps à la même place
; quelques mois voire un ou deux ans, dans des endroits de désolation
et de solitude.
Il y avait bien à demeure un ou deux mécaniciens,
forcément célibataires, jeunes ou plus âgés
qui devaient avoir une constitution particulière pour
vivre ou survivre plusieurs années dans ces endroits.
De ces hommes, on en connaît seulement quelques uns dont
on saisit le nom dans les résumés ou PV des captures
et des accidents.
Les chefs d'aéroplace attendent l'arrivée des avions
du Courrier, s'assurent de leur départ et de leur arrivée
à l'étape suivante.
Ils entretiennent les meilleures relations possibles avec les
Espagnols et les Maures et les Sahraouis pour permettre le passage
du courrier.
Ces chefs occasionnels sont des pilotes qui
n'hésitent pas à prendre l'avion de secours pour
récupérer leurs camarades en difficultés,
des pilotes espagnols égarés, des navigateurs échoués,
un explorateur mourant.
Comme Saint-Exupéry, ils n'aiment pas
abandonner dans le désert des appareils qui peuvent être
réparés et sont prêts à prendre tous
les risques pour ça.
Celui qui nous apporte le plus de renseignements
sur son activité de chef d'aéroplace est St-Exupéry
à Cap Juby