Place Lalla Maymouna
 
 

 
 Selon la tradition, les Isemgane (descendants d'anciens esclaves noirs) organisaient au mois de Chaâbane un grand moussem. Une vache faisait le tour des villages guidée par des Isemgane qui annonçaient la date du moussem et collectaient des aumônes.
Ils célébraient leurs rites dans lesquels se mêlaient invocations, danses et transes, au rythme des ganga (tambours) et des tiqerqawine (crotales)

 

Les Isemgane arrivaient du village, tout doucement en jouant, les femmes portaient de grands drapeaux colorés, bien fixés sur un mat avec au bout une étoffe de basilic, la vache ou le bœuf en avant, maintenus par un homme.
Ils faisaient des tours et des tours, 7 tours au ralenti autour du cône en pierres de la place Lalla Maymouna puis s'arrêtaient.

Le public se mettait dos à la montagne, les Isemgane dos à Sidi El Ghazi, le cône en pierres au milieu. Les danses duraient une heure ou deux. Un homme qui s'appelait Messaoud Abaârane portait un isougui (plateau en jonc) contenant dattes, encens, basilic et passait ramasser les offrandes.
Da Blal, le Mokadem des Isemgane, faisait un discours sur l'histoire des Isemgane depuis le temps du prophète, leur dévouement, l'endurance, les combats quotidiens, la fraternité, l'égalité et tout le monde récitait un texte. Puis ils s'en retournaient tout doucement à Tassouqt pour montrer au public la vache ou le bœuf à sacrifier le soir.

Le sanctuaire de Sidi Boujm'a à la Kasbah était le siège du culte de la confrérie d'Ignaoun.
Un rite qui revêtait une importance capitale pour les Gnawa de Sidi Boujm'a appelé localement "Id" ou "Allailat" était une veillée où se déroulait des danses et des transes exorcisantes. Elle se déroulait tous les samedis. (1996, Enquête sur les marabouts de la Casbah d'Agadir Oufella).

De nos jours, le rite se perpétue dans la nouvelle cité Ihchach d'Agadir : la fête dure une semaine au niveau du bloc 5. Le porte à porte se perpétue avec chants, tambours et crotales annonçant la fête.