Mohamed Abatkok
 
 

 
 
 
 

 
Hadj Mhend Abatkok était originaire du douar Ida Ou Batkok qui se trouvait juste au-dessus de la source asséchée.
C'était un homme d'affaires, bel homme de grande taille, toujours bien habillé à la marocaine (sauf le serwal qu'il ne portait pas), de blanc vêtu avec un turban blanc, les yeux maquillés de khôl, une barbe assez longue. Il fit fortune : ses nombreuses affaires, ses maisons et immeubles en attestaient.
Il avait l'habitude de s'adosser à un grand siège de voiture du côté du dépôt de charbon d'Ali Lajoudane (qu'on appelait également Ali Sergent ou plus souvent Ali Charjane) bien en face du moulin pour surveiller d'un oeil attentif son hammam, son magasin de gros en alimentation, sa maison, son dépôt de bois et charbon mais surtout les entrants et les sortants d'Ihchach.
Un jour un ami lui dit : "Waw-Waw M. Abatkok ! Tu as tout ça et tu ne portes pas de pantalon" ! Abatkok lui répondit doucement : "Tu l'as bien vu ? Alors mon jeune ami, tu n'auras jamais de ta vie le trachome". Ali Lajoudane présent, pleurait de rire. Cette anecdote se répète encore entre amis d'Ihchach.
Il possédait un hammam (le jour pour les femmes et la nuit pour les hommes) et des maisons qu'il louait près du quartier Robinson.
Il était à Ihchach, l'unique grossiste en alimentation générale. Il possédait cette grande maison qui donnait sur la place des caravaniers. Il avait construit un joli petit immeuble moderne près du buraliste de la Cité Rocca.
Il avait, selon les dires, ses entrées directes au "Bureau" (Bureau des Affaires Indigènes de Founti) sans avoir besoin de taper à la porte et sortait servi comme il l'entendait.
Il possédait également un dépôt-vente de charbon toujours route de Tildi juste après Iggui Lbod, un peu avant le souk Iselmane.

Abatkok et sa famille, sauf un enfant de huit ans, périrent dans cette grande maison au cours du séisme.