En remontant la rue P, rue verticale
depuis le pont piétonnier d'Iggui Lbod, après deux
escaliers, toujours dans le même environnement de pierres
plates au sol, on arrivait à un arganier (dit bi-centenaire)
au croisement d'une rue horizontale bien plate et de la rue P
montante.
Cet arganier géant faisait partie
du village et accompagnait la population d'Ihchach.
La famille Sidi Ali vivait sous son ombre.
Sidi Ali était un homme pieux, tailleur artisanal,
dont les fils faisaient du scoutisme avec Lahsen Roussafi.
La maisonnette était construite tenant
compte de l'envergure de cet arbre, alignée sur les autres
maisons.
C'était un lieu de rendez-vous : on
se retrouvait à Targant n'Sidi Ali.
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Quand il faisait chaud, on s'abritait à
l'ombre de l'arganier ; des personnes âgées y dormaient
au ramadan en attendant la rupture du jeûne.
Les femmes lui prenaient quelques noyaux d'argane chaque année
pour les ajouter à leur récolte. Elles disaient
que ces noyaux assureraient la réussite de l'extraction
de l'huile. Cet arganier avait la baraka.
Les enfants d'Ihchach n'utilisaient jamais la tire boulette en
direction de cet arbre comme ils le faisaient envers les mûriers
de Tassouqt.
Cet arbre était connu pour guérir de la coqueluche
: on appuyait sa joue contre le tronc, on fermait les yeux et
Sidi Ali venait planter un clou forgé à fleur du
crâne !
Targant n'Sidi Ali résista au séisme, il
résista même aux énormes engins USA chargés
de l'aplanissement d'Ihchach mais il fut déraciné
par la suite en même temps qu'un autre arganier, en même
temps que le pont, que les fontaines et le transformateur qui
cependant paraissaient intacts, seuls vestiges d'Ihchach, qu'en
haut lieu on ne voulut pas conserver selon ce que pensent les
survivants d'Ihchach