Ifourna - Fours à pain
 
 

 
Parmi les fours à pain d'Ihchach il y avait :

  • Le Four moderne de Sidi Baha (Afernou n'Sidi Baha), rue 6 ;
  • Le Four traditionnel de Si Mohamed Ben Omar Mouhtassib, dit Afernou El Haiba, rue 6 ;
  • Le Four traditionnel d'Amengay, rue Q ;
  • La Tafernout (petit four) exploité par deux femmes Rkia Amhend et Zaina Ali, rue 1 ;
  • Le Four traditionnel de Mbark Attanane (Afernou n'Mbark Attanane) à Iggui Lbod.

     
 
 

 
 

Rue 1 - Tafernout : four en terre traditionnel utilisé par Rkia Amhend et Zaina Ali

Rue 6 - Four moderne de Sidi Baha (Afarnou n'Sidi Baha)

Il n'y avait à Ihchach qu'un seul four moderne mécanisé, c'était celui de Sidi Baha, rue 6.
Il était assez spacieux côté espace avec deux grands enclos pour stocker le bois nécessaire à son fonctionnement. Le four et ses dépendances occupaient quelques 120 m2. Il était électrifié, et disposait du réseau d'eau potable. Il était facilement alimenté en sacs de farine par un véhicule de moyenne capacité. Les sacs de farine étaient stockés dans une pièce adjacente au four.
À l'entrée à gauche, se trouvait le pétrin avec 2 machines qui pétrissaient la pâte. De longues tables, équipées de balances, précédaient la préparation des tawellatine (galettes de pain) et autres. Le four en face était suffisant pour contenir plus de 500 pains. La chaleur venait d'une chambre à part sous la plateforme équipée d'une lampe témoin. L'ouverture et la fermeture de la plateforme étaient mécanisées pour éviter les déperditions d'énergie.
La cuisson dans ce genre de four était constante et uniforme, le boulanger n'intervenait pas pour retourner le pain.
L'exécution des travaux était bien différente de celle d'un four traditionnel, permettant un gain de temps important et une hygiène incomparable.
Sidi Baha avait une grande quantité de plateaux en bois pour recevoir les galettes destinées à la vente.
Le seul problème notable était que ces plateaux étaient acheminés sur la tête du porteur parcourant la rue 6 jusqu'à la rue P pour arriver à Tassouqt et aux différents points de vente.
La grande surface de ce four mécanisé offrait un espace idéal pour accueillir un grand nombre de femmes et d'enfants qui apportaient leur pain à cuire.
On pouvait acheter le pain (aghrom) sur place ou à Tassouqt et dans les divers points de vente. Le four mécanisé acceptait de cuire les plateaux de gâteaux.

Fours traditionnels d'Ihchach

Leur structure était semblable. Après l'entrée, se trouvait une vaste pièce d'environ 6 m x 6 m.
À droite les gens posaient leurs plateaux en jonc ou en bois contenant les galettes à faire cuire (4 à 6 galettes). Une galerie en bois permettait de poser ces plateaux selon leur ordre d'arrivée.

À gauche, l'emplacement était réservé aux bassines en bois qui servaient au pétrissage. Les dimensions de chaque bassine étaient de 2 x 1,5 x 1,5 m.
Le mélange des ingrédients (farine, sel, eau, levure beldi) se faisait manuellement. L'eau se trouvait dans de grandes jarres. Il fallait au moins deux boulangers pour réussir parfaitement le mélange.
Il faisait tout le temps chaud devant le four et les deux hommes travaillaient torse nu.
La seconde phase du travail consistait à découper à vue d'œil la pâte, aplatir les galettes, les saupoudrer d'un nuage de farine, et les déposer sur des plateaux de 2,30 m de longueur sur 1 m de large.
La cuisson se faisait à des heures différentes selon les clients qui apportaient leurs pains à cuire.
Dans le four, le feu se trouvait sur la gauche et le pain sur la droite.
On pouvait cuire environ 200 galettes à la fois.
Le boulanger devait jongler en permanence avec les galettes qu'il fallait changer de position vis à vis du feu pour que la cuisson soit égale pour toutes.
Le travail était pénible et demandait un effort continu plusieurs fois par jour

Les fours traditionnels vendaient le pain (aghrom) sur place ou dans divers points de vente et acceptaient de cuire les plateaux de poissons, viandes et gâteaux.