Salah Ben Ouissaâden naquit en 1915 à Tamanar chez les Ida Ouguilloul
(Haha). Orphelin de père dès son plus jeune âge,
il fut élevé à l'adolescence par sa tante
maternelle à Marrakech. Il apprit la menuiserie dans cette
ville.
Vers 1935, il arriva à Ihchach et loua une pièce
chez Ahmad Ou Tildi, le cheikh du village qui avait été
désigné par le pacha Si Lahcen Ou Brahim Tamri.
Il ouvrit une des premières menuiseries d'Ihchach, rue
2. Grâce à son intelligence et à son
savoir-faire, il acquit rapidement une clientèle. Il se
déplaçait pour poser à domiciles portes
et fenêtres.
Rue 6, il acheta
un terrain et construisit son habitation.
Jeune et ambitieux, il fut embauché à la grande
menuiserie d'Agadir, chez Les Frères Padiou, rue
Poincaré au Quartier Industriel. Quelques temps après,
il fut embauché à la menuiserie Le Méné
qui se trouvait en face du déménageur Bedel au
Quartier Industriel.
C'est Salah qui fut chargé de toute la menuiserie des
villas militaires de la Base et à l'extérieur
de la BAN.
En 1953, il réalisa les menuiseries du dispensaire
de son village Ihchach.
Ayant terminé son apprentissage, devenu un excellent menuisier-ébéniste,
il réintégra son atelier à Ihchach pour
se mettre à son compte.
Nous, les jeunes d'Ihchach, on l'appelait Da Saleh et
lui embrassions la tête en signe de respect ; on n'oubliait
pas qu'il nous réparait les toupies et les carroussas
n'roulmate (chariots à roulettes).
Rescapé du séisme, Salah Ben Ousissaâden
est mort en 1997.
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Salah eut un fils, Massaoud Saïdi,
né en 1942 à Ihchach, de la même génération
que Lahsen.
Massaoud alla dans deux écoles coraniques : chez Si Omar
au Fendeq et chez Si Madani à la Mosquée principale.
Par la suite, M. Simon, le directeur de l'école musulmane
de garçons à Talborjt, plaça Massaoud à
l'école publique de la Domine d'Ihchach chez M. Goursaud,
instituteur.
Il eut comme institutrice Mme Richy et l'instituteur d'arabe
M. Bizit qui était algérien.
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Massaoud fréquenta le Centre de Formation
"Capital-Travail" monté par Max Assidon
et Joseph Ballato, avenue Jules Cambon. Max Assidon l'envoya
par la suite suivre des cours aux Ateliers Dar Soussi à
Derb Ghalef à Casablanca. Il fut ensuite confié
à l'armée de l'air à Rabat qui l'envoya
en France pour 18 mois de formation avant de gagner les bases
de Salé et de Kénitra.
Au cours du séisme, il fut enseveli
durant 12 heures sous les décombres. Il fut secouru par
l'armée française et soigné à l'hôpital
Maurice Gaud de Casablanca. Sa famille ne savait rien de lui.
Après sa guérison, il revint à Agadir pour
retrouver les siens.
Il devint ainsi un spécialiste des moteurs d'avion
Douglas DC3 puis des moteurs Boeing 707. Dans les
années 70 et 80, il devint mécanicien bénévole
à l'Aéro-Club de Kénitra sous la présidence
de Mchich Alami.
Saïdi Massaoud a pris sa retraite
en 1998 à Salé. Il revient de temps en temps à
Agadir pour voir sa famille et ses amis dont Lahsen Roussafi
fait partie.
