Da Blal Ben Mbark Tamri El Hihi
 
 

 
 
 
 

 
Mhend Ahjam (Ahjam : coiffeur en tachelhit)Cet homme arriva très tôt à Ihchach. Il faisait partie de ceux qui occupèrent vers 1918 le terrain Corcos sur le plateau Est de Talborjt. Les autochtones appelaient ce lieu Ihchach Ouflla, à la frontière entre Talborjt et Tildi.

Il construisit rue 2, l'un des plus beaux immeubles d'Ihchach, à quelques mètres de Tassouqt. Il habitait cet immeuble au n° 26. L'immeuble avait deux façades l'une ouvrant sur la rue 2 qui allait vers la mosquée, et l'autre sur la rue Q montante.


Les gens d'Ihchach le connaissait comme celui qui vendait le sel en gros et en vrac. Il vendait aussi des bougies, du pétrole, etc…

Da Blal s'adonnait également à l'immobilier. Il avait des biens : rue 1 maison 15, rue K maison 37/39, rue 6 maison 26, place Tassouqt boutique 23 (avec Saïd Aderdour).

Da Blal était le Mokadem des Isemgane qu'il recevait et hébergeait dans sa vaste maison durant les festivités habituelles. Les troupes des Isemgane de Haha, Ksima, Mesguina, Chtouka, etc… se donnaient rendez-vous chez lui durant toute une semaine. Ils s'occupaient des repas, tajines et couscous. Ils utilisaient de grandes marmites en terre cuite et offraient le couscous à la mosquée et aux familles qui désiraient la Baraka de Saïdina Bilal qui fut le compagnon noir du prophète Mohamed, le meilleur muezzin du prophète.

Chaque soir de 20 h à 23 heures et ce durant une semaine complète, ils jouaient à Tassouqt et égayaient l'ambiance pour les grands et les petits.

Les autochtones aimaient ces gens qui se dépensaient en silence pour toute œuvre accomplie. Ils étaient courtois, sobres et pleins de bon sens.
Les gens d'Ihchach ne les méprisaient jamais, les considéraient d'égal à égal et mieux encore, lors des besognes difficiles.
"Isemgane pour nous, sont les descendants du meilleur ami du prophète, nous dit Lahsen Roussafi. L'ami fidèle qui ne le quittait jamais. Ainsi les habitants d'Ihchach perpétuaient ce lien, ce ciment, à travers le temps".

 

 

Da Blal et son épouse Rahma périrent cette nuit du 29 février 1960.
Leur bébé qui avait moins de 6 mois fut secouru miraculeusement le lendemain. C'était une fille, Saâdia, qui fut récupérée par ses oncles accourus de Tamanar.
Elle fit ses études à Agadir au Lycée Lalla Mériem. Après le baccalauréat, elle fit des études à l'Université de Droit Mohamed V à Rabat. Après ses diplômes, elle intégra la Willaya d'Agadir où elle exerce encore à ce jour.

Elle a pu nous fournir des photos de ses parents (qu'elle n'a pour ainsi dire pas connus) et des extraits des taxes que ses parents payaient.
Nous la remercions vivement de nous avoir fait connaître sa famille qui sut générer cette ambiance dans le village d'Ihchach. Lahsen Roussafi.

 

 

 
 

 

 
 

 

Taxe d'édilité : taxe perçue par les communes pour leurs actions d'entretien et de ramassage des ordures.