Boulangerie Pâtisserie Navarro

 Avenue Lyautey

 Boulevard Delcassé


 

Boulangerie Pâtisserie Navarro

 


 

 Saga Navarro

En 1951, Jean et Antoinette Navarro quittèrent le boulevard Poincaré pour créer une nouvelle boulangerie sur l'avenue Lyautey.
La maison Navarro s'agrandit et l'établissement porta le nom de "Boulangerie Pâtisserie NAVARRO".

 


Le petit immeuble de la Boulangerie Navarro se trouvait dans le haut de l'avenue Lyautey à l'angle de l'avenue et du boulevard Delcassé.
Elle fut construite en même temps que la Banque d'État en 1951-2 selon les plans du même architecte, François Lemarié, et par l'entreprise Grave.

 Architecte FL Lemarié

 
 
 

C'était et c'est encore une belle villa d'aspect carré dont on repère le magasin derrière les piliers du rez-de-chaussée, un étage d'habitation, la cheminée à l'arrière donnant sur le boulevard Delcassé.
Elle ouvrit ses portes en 1952.



 

  La boulangerie Navarro avait une excellente réputation (le pain était fameux et la pâtisserie également).
Elle était connue de tous et le pain était distribué dans toute la ville, hôpital et environs.
Les enfants aimaient s'attarder du côté des grandes pochettes surprises multicolores à l'entrée du magasin dans l'espoir d'y trouver un trésor.


La boulangerie était parente de par ses origines avec la "Boulangerie Française" du boulevard Poincaré tenue par les oncles Alfred et Albert Navarro et avait une annexe rue de la Mosquée à Talborjt en face du Marché.

La camionnette de livraison remplaça le triporteur qui avait lui-même remplacé la carrossa.

 
 
 
 

 
 C'est Jamâa Raïss de Yachech qui était triporteur chez Navarro. Ce jeune garçon qui avait été porteur en situation précaire au Marché de la VN avait la confiance de Mme Navarro pour faire ses courses et ramener les paniers à la Boulangerie.
Elle avait fini par lui proposer du travail car il savait tout faire. Il distribuait le pain en triporteur à pédale tout autour d'Agadir. Il desservait les chalets et avait gagné la confiance des clients.
 
  Finalement les Navarro lui achetèrent un triporteur motorisé. Il lui arrivait parfois de remplacer Mme Navarro à la vente.
Après le séisme, il fut l'un des premiers à reprendre le travail. Jamâa Raïss, rescapé de Yachech, est resté très lié à la famille Navarro. Monique et Jean Claude Navarro l'appellent "mon frère Jamâa".
 

 

 

 

 

 

 La grande famille Navarro n'eut pas à subir de pertes humaines au cours du séisme mais dut quitter Agadir pendant la quarantaine.

Quand Jean et sa famille revinrent, ils ne trouvèrent pas à se loger et vécurent sous la tente aux Aït Melloul pendant que Jean s'employait à remettre en état les fours de la boulangerie.

 

 
 Un jour, alors qu'il était au fournil, un des ses employés l'appela :
- " Patron, Patron, le Malik, le Malik ! Il veut te voir ! ".

Jean se trouva face au roi Mohamed V. Le roi lui demanda ce qu'il faisait.

- " J'ai une boulangerie " lui dit Jean Navarro
- " Pouvez-vous faire du pain " ? lui demanda le roi
- " Oui, mais il me faut de l'eau et de l'électricité ".

Aussitôt le roi demanda au gouverneur de faire le nécessaire pour relancer la boulangerie.
C'est ainsi, que grâce à sa Majesté Mohamed V, la boulangerie put rouvrir car il était question de la raser.
 

En 1961, Monique (fille de Jean) se maria à Agadir avec Rénatto Rattazzi, (fils de Nicola Rattazzi, patron bien connu du Casino qui se trouvait sur la Plage).

En 1964, Jean-Claude (fils de Jean) et Anne-Marie son épouse prirent la direction de la nouvelle Société Navarro.

En 1971, ils décidèrent d'ouvrir un salon de thé sur l'avenue Hassan II qui fonctionnera pendant 20 ans jusqu'en octobre 2011 (Souvenirs de Monique Rattazzi Navarro et de Jean Claude Navarro, juillet 2012).