À quelques mètres
de là, on trouvait les Halka
un certain Abdallah Bakchich*,
des chanteurs berbères,
des conteurs de mille et une nuits,
des acrobates du Tazeroualt de Sidi Ahmed ou Moussa,
des magiciens,
des jeux de trois cartes,
des jeux de dés,
des jeux de la ficelle à nuds,
des soufis qui écrasaient des morceaux de verre avec leurs
pieds nus jusqu'à les réduire menus sans se blesser,
des charmeurs de serpent,
des charmeurs de scorpions,
le dompteur d'âne qui réduisait ce dernier à
l'état de mort apparente alors que le public lui infligeait
les pires tracasseries,
les frères clowns avec lesquels on riait jusqu'aux larmes,
le tout en berbère tachlhit.

Il y avait aussi des sardines
grillées dorées dans des plateaux en alu sortant
du four Chafii : 10 pour 1F, 25 pour 2 F.
Les saucisses, les brochettes étaient là parmi
les nuages de fumée odorantes, des casse-croutes à
5 et 10 F, des pois chiches et fèves bouillies et assaisonnées
de sel, d'huile d'olive et de cumin pour 3 F.
|
Pour regagner Yachech, les gamins
s'amusaient à des concours de toutes sortes de pets qui
faisaient oublier le chemin à parcourir à pieds
à travers la montagne qui séparait Talborjt de
Yachech.
En face de l'école des
filles de Mme Fabre, se tenait la fête foraine.
Il y avait là des jeux de loterie à 3 ou 5 plateaux
tournants. 10 F pour 3 numéros gagnants assiettes, plateaux
en porcelaine, etc...
Il y avait aussi "Marina Christina" qui était
une très belle espagnole qui dansait et charmait tout
le monde avec ses castagnettes, surtout les légionnaires
qui lui jetaient de l'argent.
Les enfants essayaient de voir sous ses mille jupes tourbillonnantes.
Elle aimait danser avec Blacky, un marocain brun qui était
souple comme un élastique.
Un petit studio de photo ambulant faisait des photos avec des
habits de cow-boys, d'indiens, de pirates.
|