L'hôpital mixte civil et militaire fut construit à la fin des années 20 en haut du Plateau administratif sur un vaste terrain bordé par le boulevard de l'Hôpital, la rue du Professeur Roux, le boulevard Pasteur et la rue du Professeur Calmette.
Raymond Lescure, rue de la Paix à Rabat, en fut l'architecte.

 

Architecte Raymond Lescure

En 1928, l'hôpital apparait sur les photographies sous forme de pavillons dispersés. Il fut inauguré en février 1932 par le résident Lucien Saint en présence des médecins, sous le nom d'Hôpital Lyautey, nom du premier Résident Général (1912-1925) sous le Protectorat français.

Le Dr Sallard fut le 1er médecin-chef de l'Hôpital Lyautey qu'il inaugura avec le Résident Lucien Saint en 1932 et médecin directeur de l'hôpital et chirurgien jusqu'en 1953.
 

 

 
 L'hôpital Lyautey est inauguré par le résident Lucien Saint en présence du docteur Sallard, du docteur Gauthier, de M.Berthélémy, chef des Services Municipaux et du Lt-Colonel Marratuech.
 

 
 

 L'hôpital Mixte Lyautey comprenait deux parties,

- une partie militaire avec des médecins militaires et

- une partie civile avec des médecins civils.

Des résidences et des villas furent construites pour le personnel médical et infirmier ainsi qu'une école d'infirmières.

L'Hôpital possédait un jardin immortalisé par le peintre Bellenot.
 

 

 

 
Le 15 novembre 1954, le résident Lacoste inaugura le nouvel hôpital d'Agadir rénové par l'architecte François Lemarié.


Après l'indépendance, l'hôpital portera le nom de Mohamed V, nom du souverain régnant de 1927 à 1961.

 

 
Architecte François Lemarié
 
 
 

 
 


 

 
 Organisation de l'hôpital à la fin des années 50

À l'entrée de l'hôpital, à gauche au rez-de-chaussée se trouvaient :

  • Le Standard téléphonique tenu par Mohamed Aboulatahia d'Ihchach qui apprit à Lahsen à manipuler les cordons sur les fichiers du standard,
  • Les bureaux administratifs,
  • Le Service de Radiologie dirigée par M. Jilali Faytot et Hammadi Aissaoui.
  • 2 salles de soins intensifs avec M. Haj Ahmed Aboudrar et Haj Lahoucine Jerdi.


À l'étage, au-dessus des urgences, l'Administrateur avait son appartement.

À l'entrée de l'hôpital, à droite, la loge était occupée par le portier et gardien Bahcine. Bahcine avait aménagé dans ce lieu une petite épicerie et fournissait du pain Navarro dans une charrette tirée par un cheval dans les années 40 jusqu'aux fermes des colons.

En face se trouvaient le Service social et la Pédiatrie, et derrière il y avait les logements des infirmières et un terrain de boules.

L'hôpital possédait un corps de bâtiment de 3 étages avec escaliers et ascenseurs à côté des anciens pavillons.

  • Au 1er étage : un laboratoire et le Service de Chirurgie des femmes avec une communication pour la Chirurgie des hommes, on les appelait les Services marocains.
  • Au 2ème étage : un service plus élégant était réservé avant 1958 aux Européens. Après, il devint mixte : Hommes, Femmes toutes communautés et nationalités confondues.
  • Au 3ème étage : Maternité avec deux sages-femmes. M. Zyati se souvient de Mme Guichard dont le mari était un gradé à la BAN et de Zouini M'Barka.


Pour l'hôpital militaire, les interventions et actes médicaux s'effectuaient dans le pavillon de droite, les hospitalisations et les soins avaient lieu dans le pavillon militaire.

Tous les nouveaux bâtiments à étages avaient été construits par l'entrepreneur M. Arsalane Haj Brahim qui avait habité à la rue Hilala et en dernier lieu le plateau administratif.
 

 

 
Personnel de l'hôpital
 
 

 
 
 Séisme du 29 février 1960


Au cours du séisme, 21 personnes de l'effectif de l'hôpital sont décédées mais en dehors de l'hôpital. Sur ce dernier, aucun décès ne fut à déplorer.
Le lendemain, les membres survivants du personnel avaient tous rejoint l'hôpital, alors même que beaucoup avaient perdu parents et enfants (Sources : M. Ziati, Laanait M'Bark, Lahsen Roussafi).

456 malades étaient hospitalisés au moment du séisme. Tous furent évacués (témoignage du Dr G. Farrié, médecin directeur de l'hôpital d'Agadir, forum Agadir 1960) (témoignage de l'infirmière Thérèse Blondeau, forum Agadir 1960)(Fatna Azzi, une femme courageuse),

L'aile de l'Hôpital qui s'effondra juste après le séisme était le pavillon de la Maternité de l'Hôpital.
Par chance, il mit 15 minutes avant de s'écrouler, laissant le temps d'évacuer les patients ; les 35 accouchées et les nourrissons furent rapidement placés dans l'herbe près des grilles. Il n'y eut aucun blessé parmi les patientes hospitalisées.

Les malades purent être évacués grâce au personnel médical, infirmiers, aides soignants et employés de salle qui intervinrent avec beaucoup de célérité et d'abnégation car certains étaient sans nouvelles de leurs proches.

 
 

 
 
 

Histoire de Fatna Azzi