École musulmane de garçons du Quartier Industriel

 

 

 

L'école musulmane de garçons faisait partie du Groupe scolaire du QI. C'était le plus grand des bâtiments, tout en longueur parallèle à la rue Painlevé.

Il y avait quelques eucalyptus et faux poivriers dans la cour de l'école et quelques buissons de jujubiers, un préau et des toilettes mais il n'y avait pas de mur d'enceinte ni de terrain de sport avant le séisme.

L'école fut ouverte vers 1953.
Au départ, l'école de garçons n'avait qu'un seul étage comme en témoigne cette photo de 1953.
Mais elle fut rapidement surélevée pour accueillir une dizaine de classes de garçons.

 
 

 

 
Le directeur de l'école de garçons était Guy Goursaud
jusqu'en 1962-3.
Il résidait avec son épouse dans l'enceinte de l'établissement dans une villa de fonction.
 

Parmi les enseignants il y avait Renée Le Rouzic qui fut affectée au QI en octobre 1953, Marie-Jeanne Richy, Odette Le Gall, Madeleine Marquet, Geneviève Mazet, Si Hafid, Si Tahiri, Si Zaïdane, Marguerite Bracq, Jeanne Bretweiser et d'autres encore.

 

Geneviève Mazet

 Renée Le Rouzic

 Le gardien et homme d'entretien de l'établissement était Moulay Ali apprécié pour sa serviabilité et sa gentillesse.
 
 

Jusqu'à l'Indépendance, l'enseignement du français était prépondérant avec quelques heures d'arabe.

Après l'Indépendance, chaque classe reçut en alternance dans la journée un enseignement en français et un enseignement en arabe (enseignement de l'arabe et du Coran) par deux enseignants distincts l'un français, l'autre arabe.
Ainsi un enseignant en français avait deux classes différentes : une le matin et une autre l'après midi.
Une centaine d'enfants et deux classes différentes à préparer représentaient une charge de travail énorme pour les enseignants. Chaque classe comptait entre 45 et 50 élèves.

Pendant les heures de cours d'arabe, le fqih déroulait son petit tapis, les élèves sortaient du banc, s'agenouillaient dans les allées, tournés vers La Mecque pour prier au signal sonore.

 
 

La classe de Geneviève Mazet se trouvait au rez-de-chaussée au sud-est. On dispose d'un document concernant l'inspection de cette enseignante réalisée le 25 février 1958 par André Fabre, inspecteur adjoint de l'enseignement musulman en primaire (IREPM, M. Foulonneau inspecteur principal). Ce document nous donne un aperçu de la salle de classe et des méthodes de travail dans une classe de CE1 qui comptait 48 élèves en 1958.
La salle de classe était décorée de très belles gravures représentant des scènes et des paysages marocains, de jolis tableaux aux couleurs vives et un portrait du roi Mohamed V.
Le mobilier était constitué de tables neuves. Le bureau de la maîtresse était recouvert d'une grande plaque de verre avec un superbe bouquet de glaïeuls et d'œillets. Un grand placard renfermait les fournitures scolaires.
Il existait un registre d'appel sur lequel les noms des enfants étaient écrits en script à l'encre rouge, les prénoms à l'encre noire, un cahier journal complété par des fiches de lecture etc., et un tableau d'affichage sur lequel figuraient les documents réglementaires administratifs et pédagogiques (alphabets, poésies, tables de calcul, cartes ...)
La maîtresse préparait des modèles à la main sur le cahier de chaque élève.

Les enfants (garçons) de l'Orphelinat - qui se trouvait de l'autre côté de la petite rue dite de l'Orphelinat - allaient en classe à l'École musulmane de garçons.

 Ainsi Mohamed Ben Larbi surnommé Choucoucou était scolarisé dans la classe de Madame Mazet dont il était le protégé.
Il aimait rendre service et restait parfois très tard dans la famille Mazet à laquelle il était très attaché.


(Souvenirs de Dominique Bloch Mazet)

Autres photos de classe :

 

 

Nordine Bouchkouj (secrétaire général de l'Union parlementaire arabe), Zyoute Beljaïm (professeur de faculté de médecine en France), Ahmed Boukous (recteur de l'Institut royal de la culture Amazighe à Rabat), Mohamed Guerssel (professeur d'université aux USA et au Québec), Miloud Bouhdoud (docteur en pharmacie à Agadir), Abdeslam Nbou (pédiatre à Agadir) et d'autres encore qui auront peut-être le plaisir de se reconnaître, sont allés à l'école musulmane de garçons du QI.
 

 

 
Quelques mois près le séisme, la vie reprit son cours à l'école musulmane du QI grâce au directeur Guy Goursaud, au commencement dans des baraquements provisoires, puis dans les locaux restaurés.

Chaque matin, le gardien au turban Moulay Ali, apprécié de tous, distribuait aux élèves un grand verre de lait Nido sucré, un morceau de pain provenant de chez Moulay El Bachir, garni de fromage américain sorti d'une grande boîte de conserve de 5 kg.

L'après-midi, les élèves recevaient en classe un morceau de pain avec un bon morceau de chocolat.

Presque tous les jours, en raison des répliques fréquentes depuis le tremblement de terre, la panique s'emparait des élèves et des instituteurs quand de gros camions ou des bulldozers passaient à côté de l'école. M. Goursaud calmait tout le monde.

En 1961-2, M. El Gdali prit la succession de Guy Goursaud.

Le bâtiment de l'école de garçons fait maintenant partie du collège Mohamed Cheikh Saadi.