Geneviève Mazet

 

 

 

Geneviève Mazet, née en 1916, arriva à Agadir à l'automne 1955.
Mariée à Léon Mazet, officier de police à Agadir, mère de trois filles dont seule Dominique, la plus jeune vivra le tremblement de terre.

 

 

 Originaire de l'Ardèche, diplômée de Sténodactylographie à 15 ans (juin 1931) elle intégra les Postes à 17 ans à Villeneuve de Berg.

 
 Agée de 19 ans elle rejoint l' "Asile d'Aliénés" de Maison Blanche (Seine et Oise) où elle passera son diplôme d'infirmière psychiatrique en octobre 1938 et y travaillera jusqu'en 1942.
Les années à Maison Blanche lui laissent une empreinte douloureuse liée aux conditions terribles faites aux "aliénés".

En 1942 elle franchit la ligne de démarcation pour aller se marier et partir pour Marrakech où son mari militaire était affecté.
Ses premières images du Maroc sont celles d'une liesse suite à la capture de la panthère qui terrorisait la ville…

Geneviève Mazet quittera le Maroc une première fois pour l'Autriche (armée d'Occupation) pour y retourner en juin 1947, à Kasba-Tadla.
Kasba-Tadla où elle débutera une trajectoire professionnelle singulière dans l'enseignement.

Elle initiera en effet, à partir d'une classe pré-existante de couture de 7 ou 8 élèves, un enseignement général à l'adresse des filles du pays.

Pour ce faire, après avoir sillonné bled et douars environnants à vélo, elle créera une "cantine de soupe" du midi puis un goûter, qui faciliteront l'acceptation des familles à l'alphabétisation et aux "joies de la vie scolaire".

Elle a exercé à l'école musulmane de filles de 1951 à 1955 comme directrice, l'école s'étant notablement développée avec 6 classes dont 2 ateliers couture-broderie.
En 1955, elle rejoindra Agadir où son mari était nommé.

A Agadir, après un passage à la petite école de l'Extension Ville Nouvelle, elle intégrera l'école musulmane de garçons du Quartier Industriel jusqu'au 29 février 1960.

Elle évoque, avec quelque nostalgie, l'ambiance chaleureuse qui régnait entre les enseignants, les classes qui, bien que surchargées, ne se départissaient pas d'une bonne humeur et d'une curiosité productive des petits et grands élèves.

Elle reçoit encore aujourd'hui à travers le site Agadir 1960, les travaux d'Agadir Ville Nouvelle 1930-1960 des témoignages de reconnaissance et de respect.

Son attachement à l'enfance, à la transmission, aux autochtones ne s'est jamais démenti au cours de toutes ces années où elle exerça avec passion son métier.

Elle terminera sa carrière en 1974 à Aubenas où elle était directrice de l'Ecole Maternelle des Oliviers.

Elle vit à Montpellier auprès de ses enfants, suit et accompagne avec beaucoup d'attention les travaux de mémoire sur le Quartier Industriel et Agadir.

(Dominique Bloch Mazet)