Cité de l'Habitat marocain
Cité Indigène
Cité Lbattoir


 

 
 


 
En 1947, eut lieu la cérémonie de la pose de la 1ère pierre de la Cité de l'Habitat marocain en présence des notables : le pacha Amougay, le général Miquel (chef de la Région d'Agadir), M. Villar (chef des Services Municipaux), Hubert Terrier (son adjoint), Fernand Barutel (transporteur et président de la Chambre Mixte d'Agriculture de Commerce et d'Industrie) chargé de faire le discours, Paul Gautier (restaurateur). Parmi les participants, se trouvait l'entrepreneur en bâtiment Brahim Arsalane qui construisit cette petite cité.

Les marocains donnèrent à cette cité le nom de Lbattoir car elle fut construite au Quartier Industriel, juste à côté des Abattoirs. L'administration ainsi que les plans l'appelèrent la Cité de l'Habitat marocain ou Cité Indigène.
Ce fut la première cité construite au Quartier Industriel vers 1947.

 Elle était desservie par la rue de Marrakech, la rue Poincaré, la rue E et un terrain vague du côté de la rue Painlevé.

 


Il n'y avait dans cette petite cité, que des marocains, du personnel des usines, des chauffeurs, des gardiens, des ouvriers du Quartier industriel dit Quartier Lbattoir qui y habitèrent dès 1947-48.

Par extension, le nom de Lbattoir fut donné aux autres blocs d'habitation et même aux usines de conserves.

Quand d'autres cités furent construites, la cité Lbattoir devint Lbattoir Aqdim (Abattoirs anciens). Les anciens qui ont habité cette cité disent : "Je suis de Lbattoir Aqdim". Les jeunes marocains commencent à employer l'expression de "Hay Sinaî" (Quartier Industriel) pour désigner ce quartier.

Dans cette cité quadrangulaire organisée autour d'une place centrale et de trois ou quatre travées, furent bâties les premières maisons basses sans étage du Quartier Industriel.
Il y avait quelques petites échoppes d'épiciers, boucher, boulanger, coiffeur, marchand de charbon.
L'arrêté municipal N° 494 du 29 avril 1953 autorisa Brahim B. Ahmed à exploiter un café maure à la Cité des Abattoirs et celui du 29 avril 1953 N° 497 autorisa Si Mohamed Ben M'Hamid dit Bouih à y exploiter une gargote.
Le cousin de Lahsen Roussafi fut l'un des deux coiffeurs de la cité avec son père. Le salon de coiffure était mitoyen du magasin du vendeur de charbon de bois et de pétrole lampant.
Un peu plus loin, c'était un boucher qui vendait la viande de chèvre, des tripes et des pieds de mouton.
Un gargotier faisait à longueur de journée des beignets et servait du thé à la menthe.
Le pain préparé à la maison, était porté au Ferrane beldi (four) qui se trouve encore maintenant dans le même immeuble (immeuble Ablad actuel) rue de Marrakech prolongée.

Les maisons étaient composées de deux petites pièces basses et minuscules, un petit patio, de l'eau saumâtre arrivait au robinet, amenée par des tuyaux venant de Tanout. Mais chaque maison avait ses toilettes et était (faiblement) éclairée grâce à l'électricité.
Parmi les habitants de cette cité en 1960 Mohamed Lahbib Bourquia qui fut conserveur.

Il n'y avait pas encore de bains maures au Quartier Industriel et il fallait aller jusqu'à Talborjt pour profiter du hammam.
Quatre portes permettaient d'entrer et sortir de la cité mais pas de gardien car il n'y avait pas de problème de sécurité. Selon les souvenirs des anciens, les habitants de la cité vivaient en bonne harmonie et s'entraidaient en toutes circonstances (mariages, baptêmes et décès).
L'institutrice, Mme Travers, assurait la classe. Mais pour aller à cette école, il fallait traverser une forêt d'euphorbes où l'on craignait de rencontrer chacals et hyènes.
Il n'y avait pas de mosquée à minaret mais une petite mosquée dans une simple maison avec une école coranique (de la Tariqa Tijania) qui permettait l'apprentissage de la lecture. Elle se trouvait en face du menuisier Padiou. À cette époque des enfants avaient la tête rasée, une longue mèche fine de cheveux tressés depuis le dessus du crane et la djellaba.
Le soir, quand il y avait Boujeloud, c'était carnaval avec des peaux de mouton et des masques. (Souvenirs de Hadj Abdelmjid Nouny, infirmier, né à Fès en 1944 qui a habité la Cité Indigène de Lbattoir dans les années 50).

Cette cité fut rapidement rasée peu après le séisme.

C'est maintenant un jardin qui est installé à cet endroit, bien entretenu mais contrairement à la période des années 50, ses portes ne sont pas constamment ouvertes au public. Il porte le nom de la princesse Lalla Meryem, fille du roi Hassan II.

 Jardin Lalla Meryem