Cité du Port - Cité Bridoux



 

La petite Cité du Port encore appelée Cité Bridoux fut construite sur la pointe de Founti au début des années 20 pour loger les ouvriers qui travaillaient à la construction du port.
Elle fut par la suite occupée par quelques familles de marins, dockers ou manutentionnaires employés par l'AMPA.

Cette Cité battue par les vagues, se trouvait en-dessous du Camp Alibert, entre la jetée principale dont elle était séparée par une petite plage et les bacs de pétrole Mory (côté Aghezdis), coincée par les chantiers du Port, scieries et menuiseries, ateliers Daydé et Zanen, ateliers d'assemblage des blocs artificiels de Truchetet-Tansini et Dodin, station de concassage et l'océan : entre ciel et mer, entre poussières, bruit et ressac, sous les odeurs de guano apportées par le vent.

 

 

Les petites maisons étaient construites autour d'une place rectangulaire.
Deux épiceries fournissaient le quotidien, des légumes, des herbes, menthe et pain.
Les salaisons d'un Portugais M. Lucina, de Raymond Coquart et d'Ahmed El Fassi se trouvaient mitoyennes de la cité.
Une très courte plage d'un côté se poursuivait jusqu'à la jetée principale et une autre plus longue vers Aghezdis et Anza.
La Ligne N° 3 des bus allaient à Anza en passant par Founti et Aghezdis en desservant le Port.

Le grutier Ahmed Souiri, à la force impressionnante qui "domptait" l'énorme grue Titan, habitait cette cité.

Antonin Baldi qui était sous-chef de quai à l'AMPA habitait la Cité du Port
avec son épouse Armande qui travaillait également au port à l'AMPA.

 
 
 

 
 

 

 
 
 
Avec le développement de l'activité du port et l'extension des travaux portuaires, la Cité devint rapidement exiguë ; un quartier se construisit dans son prolongement à Aghezdis, il accueillait des travailleurs des Travaux Publics, des électriciens, tout d'abord dans des cabanes, puis dans de petites maisons en dur entre la route et l'océan. Ce quartier se faufilait dans le peu d'espace abandonné par le concassage et la fabrication des blocs artificiels, la voie ferrée de 0,60 m mise en place par l'entreprise Daydé pour accéder aux carrières d'Anza.

Les enfants du port se baignaient près de l'Inscription maritime, vers le Phare d'Aghezdis où se trouvait une source d'eau douce qui se jetait sur un rocher plat.
Cette source s'appelait Lalla Charidja. Les femmes marocaines vénéraient ce lieu où une eau limpide et généreuse semblait sortir de l'Océan mais provenait des sources proches. Les jeunes Marocaines faisaient des vœux espérant trouver le prince charmant, les femmes venaient laver leurs cheveux après une application de henné espérant avoir des enfants, tantôt fille tantôt garçon. Le petit cours d'eau de Lalla Charidja avec ses minuscules grenouilles et têtards attirait les enfants.
D'autres qui ne croyaient pas aux miracles vinrent dans les années 70, et firent disparaitre à tout jamais Lalla Charija pour construire un immense plateau pour les conteneurs qui voyagent au travers des océans (Souvenirs de Lahsen Roussafi, Agadir 1960).

 

 

Le phare d'Aghezdis élevé sur la pointe d'Aghezdis, dominait ce que l'on appelait le "Cimetière des bateaux", plage où s'étaient échoués des chalutiers ou des navires dont les carcasses en bois servirent de combustibles aux fours qui préparaient taghroust (procédé artisanal traditionnel de conservation du poisson).

Parmi les habitants de ce quartier :

Hmidou Aït Ouhani - Mohamed Nânâi - Hassan Bahbah - Mokhtar Rouibzat - Lahcen Bouaskarn - Jamâ Ougrou - Moulay Ahmed Gourar - Mohamed Terrassi - Boukhris Gaoua - Belaïd Saadani - Elghattas - Takadi - Omar Boumahia - Mohamed Saf - Mohamed Belfatha - Mohamed Bagadir (Recherches Lahsen Roussafi).

Des familles résidaient près de l'École maritime entre les Pétroles Mory et le Quartier Maritime :

Ahmed Ouakhir - Mohamed Améadis - Ahmed Caocao - Omar Chiboub - Brahim Arabe - Brahim Sioud - Mohamed Ahnafi - Mahfoud Bihouline - Ahmed Bihouline - Hassan Goaourir - Brahim Boufouchk - Ahmed Chouktali - Mohamed Mekensi - Abdallah Aberda - Ahmed Taskir (Recherches Lahsen Roussafi).

 

 

La petite cité fut anéantie par le séisme et fut rasée mais les maisons des électriciens qui n'avaient pas été touchées par le séisme existent encore en 2015.