" Pour le déblaiement et les travaux
de désinfection et de désinsectisation, la ville
[fut] divisée en 5 secteurs : la Kasbah, Founti, Talborjt,
Yachech et le Quartier Industriel ". " Les équipes
de prophylaxie étaient sous la direction du Dr Sentici,
chef de cabinet du ministre et chef de la prévention ".
" À la Kasbah et à Yachech, les chances des
survivants étaient tellement réduites, [poursuit
le Dr Corson], qu'il fut décidé de procéder
à un nivellement intégral. Ce travail fut
confié à des équipes américaines
munies du matériel approprié. Le personnel était
d'ailleurs réduit au minimum et s'activait dans une poussière
infernale avec un équipement inhumain, masque à
gaz, bottes, lunettes, combinaisons, par une température
de plus de 40 °.
Lorsqu'une couche de matériaux était poussée
sur les ruines, les équipes de désinfection répandaient
du chlorure de chaux, puis les bulldozers recouvraient
à nouveau de matériaux de démolition et
tassaient.
Les avions et les hélicoptères survolaient sans
arrêt les ruines et déversaient du D.D.T. en
poudre ou en solution. Il fut utilisé par les avions
et les équipes au sol, environ 50 tonnes par jour "
(ibidem, p. 11).
" C'est à la Kasbah que le spectacle est le plus
cruel [nous dit le Dr Corson]. Son nivellement intégral
par les bulldozers ne tenait aucun compte - et il était
nécessaire qu'il en fut ainsi - ni du contenu des maisons
ni des cadavres. Tout était aplati pêle-mêle
: meubles incrustés de nacre, somptueux tapis, bibliothèques,
coussins, théières, matelas éventrés,
cadavres. Puis le bulldozer revenait, poussant devant lui des
matériaux empruntés aux ruines de la maison voisine.
Les équipes sanitaires le suivaient arrosant le terrain
de chlorure de chaux. Encore une nouvelle couche de matériaux
et c'était terminé. Dans quelques mois, dit-il,
la Kasbah aura digéré ses habitants et dans quelques
années elle sera devenue une colline verdoyante "
(ibidem, p. 19).
Les années qui suivirent le séisme tinrent la Kasbah
éloignée de tout processus de restauration en raison
de l'urgence et des priorités de la reconstruction de
la ville détruite (toutefois le mausolée de Sidi
Boujm'a fut reconstruit assez rapidement à l'initiative
du pacha d'Agadir ; deux autres petits mausolées furent
reconstruits ensuite).