Entrée de la Kasbah

 

 
 
 L'entrée de la Kasbah se trouvait dans les remparts de la façade principale, au bout de l'esplanade qui longe le rempart sud depuis le bastion sud-est, creusée dans la partie de l'éperon du sud-ouest, bien protégée par les bastions qui l'entouraient.

 
 

 

C'était l'unique porte d'entrée de la Kasbah.


 

 
 

 

Elle permettait l'accès aux piétons et aux animaux de bâts, mais pas aux véhicules automobiles ni même aux charrettes

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Elle se poursuivait par un couloir voûté et sombre de 15 mètres environ avec au bout de celui-ci une sortie sous une arcade vers la rue principale. Celle-ci passait par la mosquée et longeait le rempart nord-ouest jusqu'au mausolée de Sidi Boujemâa.
Au milieu du couloir voûté, un portail sur la droite donnait accès aux arcades du Souk et un peu plus bas au Mellah.
 

 
 

 

Depuis l'entrée de la Kasbah, au-dessus du couloir voûté, se trouvaient les bureaux des armées et un peu plus loin le Café maure, le Syndicat d'Initiative.

 
 
 

 

L'entrée de la Kasbah était surmontée d'un cartouche en marbre blanc, portant la date de 1746 ainsi qu'une inscription bilingue en arabe et en néerlandais.
Le marbre, fracturé au cours du séisme, fut récupéré et figure au dessus de l'entrée actuelle de la Kasbah (2014).

Inscription bilingue
 
 
 

 

Dans un encadrement carré en creux dans la paroi, soigneusement enduit, se trouvait l'entrée voûtée de la Kasbah avec sa lourde porte en bois clouté.


Elle datait de l'époque saadienne.
Elle mesurait cinq mètres de haut, sur quatre mètres de large et quinze centimètres d'épaisseur. Elle était faite de deux ventaux symétriques plus larges que l'ouverture extérieure.
Son bois n'était pas du Sud marocain tel l'arganier ou le thuya de la région d'Essaouira (Tasourt, Mogador) mais importé du nord, là où se trouvent les forêts de cèdres. Ce bois de cèdre est connu pour être imputrescible et pour résister aux effets destructeurs du temps.
À l'origine, la porte aurait été entièrement enveloppée de peau d'éléphants.

Quelques 200 à 300 clous forgés à grosse tête ronde tendaient cette peau et donnaient à cette porte son charme mauresque.

La rotation inférieure du vantail (talon) se faisait sur une pierre lisse en marbre pour éviter l'usure.
Celle de la partie supérieure du vantail était ancrée dans un épais madrier de cèdre.

Deux grands heurtoirs circulaires forgés servaient à attirer l'attention du gardien.
Un grand et gros verrou forgé assurait la fermeture de la porte à l'intérieur de celle-ci.
 


 
 
 

 

 
 
 

Avant l'occupation française, la porte était surveillée par un homme de confiance du khalifa.
La sentinelle de l'occupant prit la relève jusqu'aux environs de 1925.
Ensuite, ce furent des autochtones qui se succédèrent.

Le premier gardien était un malien qui s'appelait N'Bou.

Il occupait un grand local à l'entrée de la Kasbah, à gauche sous le bureau qui servait à l'armée française. Sa famille habitait près de la fontaine publique.

Ce serait N'Bou près de la porte sur la photo de la porte d'entrée.

Après la mort de N'Bou, le second gardien fut Iskizzi qui perdit la vie au cours du séisme.

Avant l'occupation française, la porte était fermée de la tombée de la nuit à la première prière matinale (El Fjer).

Après 1925, la porte fut fermée après 21 heures. Après cette heure, le gardien n'ouvrait qu'aux personnes qu'il connaissait.

 
 
 
 
 

 

Une banquette maçonnée reliait la porte à l'important contrefort du rempart. Au pied de cette banquette ou assis sur celle-ci, des hommes attendaient ou parlaient entre eux. C'est à proximité de cet endroit que stationnait le minibus noir qui transportait les habitants ou les visiteurs de la Kasbah à Talborjt.

 
 
 

 

Peu avant le séisme en janvier 1960, la porte d'entrée apparaissait dans un encadrement enduit d'ocre rouge foncé avec un entourage vert amande de l'arc de la porte.

 
 
 

 

 
 
 

 

La porte de la Kasbah, que des habitants rescapés de la Kasbah disent avoir vue intacte après le séisme, a disparu.

Voici ce qu'il reste de ce patrimoine datant des Saadiens.