1746
La date de 1746 inscrite en dessous du cur
sculpté a donné lieu à plusieurs interrogations
et réflexions :
(L. Bouvat, Une inscription bilingue d'Agadir, Revue
du Monde musulman, pp. 285-288, 1914).
L'inscription fut communiquée à la Mission scientifique
du Maroc avant 1914, par les soins du général
Franchet d'Esperey pour connaître la signification de cette
inscription et l'origine de la date de 1746.
L'Agence diplomatique de Hollande au Maroc, le Pr Snouk-Hurgronje
(Université de Leyde), R. Fruin (directeur général
des Archives à la Haye), K. Heeringa (archiviste de la
Province de Zélande) et J. P. Moquette (numismate) sollicités,
apportèrent les précisions suivantes :
A cette époque, la Hollande dont les relations avec
le Maroc n'étaient pas bonnes, n'avait plus aucun représentant.
Le dernier en date, Matthijs Francken (consul à
Salé et pour la côte de Barbarie) avait quitté
son poste en 1715 et n'avait pas été remplacé.
Il fallut attendre le 30 août 1753 pour que les relations
reprennent officiellement.
Entre temps, le consul de Gibraltar (S. Butler) fut chargé
des relations avec le Maroc. Son rôle se bornait à
réclamer la libération des esclaves hollandais
et à essayer de conclure la paix.
Un vice consulat à Agadir sera mentionné en janvier
1764 par une résolution des États-Généraux.
Son titulaire J-W Uhlmann démissionnera en 1769 et son
poste sera supprimé en octobre 1771.
La juridiction du vice-consulat de Mogador sera étendue
à Agadir et à Safi.
Dans ces conditions, la création d'un comptoir hollandais
en 1746 paraît peu probable.
L'hypothèse de G. Rohlfs, évoquant l'uvre
d'un captif hollandais ou renégat maçon ou tailleur
de pierres très apprécié au Maroc, semble
plausible (G. Rohlfs, p. 40-41 et nbp 20).
Nous savons qu'un tremblement de terre se
serait produit en 1731 dévastant la kasbah qui aurait
été reconstruite peu après. La date de 1746
figurant sur son fronton pourrait correspondre à celle
de sa reconstruction.