Ce qui est appelé Fort portugais existe toujours en 2014 sur la pente de la colline de la Kasbah sous l'éperon du Sud-Ouest. Tout le monde s'interroge sur ce "bastion" isolé sur le versant de cette colline qui portait du temps des Portugais le nom de Pico. Ce fort ou bastion se trouvait en dessous des remparts de la Kasbah actuelle mais bien au-dessus de la Santa-Cruz portugaise et de Founti.

En 1906, il est indiqué sur le croquis du port d'échouage des barcasses (mission Dyé 1906) à l'endroit où se trouve une batterie de 5 canons.

Ce bastion est qualifié de château sur une gravure de 1740-1 : la légende dit à ce sujet que le château fut tenu par Moulay Ansjet pendant le siège des Portugais en 1540-1.
Cet emplacement tenu par Moulay Ansjet pourrait correspondre à celui où Mohamed Ech Cheikh fit installer cinq grosses bombardes Maymones pour s'emparer de Santa-Cruz.

Entre les remparts de la Kasbah et ce bastion dit Fort portugais se trouvait et se trouve encore actuelle- ment un puits surnommé puits N'Boutchaka (puits du Chevelu en tachelhit) pour lequel il se raconte des histoires étranges.

Il se raconte que si l'on jetait une pierre dans ce puits, on n'entendait pas le bruit qui aurait du se produire quand la pierre arrivait au contact de l'eau, il se raconte encore qu'un homme ayant jeté son chat dans le puits l'avait retrouvé vivant à Atfass sur la plage en face du marabout de Sidi Boulknadel etc.
L'imagination aidant, il se disait que ce tunnel permettait d'arriver discrètement sur le rivage sans se faire voir de l'ennemi, un peu comme une couraça des Portugais, corridor maçonné et protégé réalisé dans le but de rejoindre un bastion éloigné.
On raconte qu'il y avait un grand tunnel au milieu du versant de la colline surplombant le marabout de Sidi Abdallah. Même Mokhtar Soussi en aurait parlé.
Dieu seul sait, nous dit Lahsen Roussafi.

Des Portugais ou des Saadiens, on ne sait finalement qui a construit ce fort. Le fait d'être qualifié de portugais ne signifie aucunement qu'il fut réellement portugais. Il en fut ainsi de l'appontement construit par les Français en 1916 et qui portait le nom de Jetée portugaise pour tous les Gadiris.

Dans le catalogue des fortifications françaises au Maroc durant la période 1912- 1940, le Fort portugais est cité en 1918 pour sa batterie de 2 canons de 14 cm Mle 1884 TR.

Les murailles du Fort portugais furent classées Monument historique avec celles de la Kasbah par dahir du 30 juillet 1932 paru au BO N° 1034 du 19 août 1932 concernant "les murailles constituant l'enceinte du fort portugais et de la casba d'Agadir".

Monument classé