Théodore Steeg (1868-1950), homme politique français,
agrégé de philosophie, plusieurs fois ministre,
ministre des Colonies, Président du Conseil (1930-1931),
Gouverneur général de l'Algérie (1921-1925),
fut Résident général au Maroc de 1925
à 1929.
Il succéda au maréchal
Lyautey, 1er Résident sous le Protectorat français
(1912-1956).
Contrairement au 1er Résident,
Théodore Steeg (1868-1950) n'était pas un militaire
mais une personnalité consulaire, homme à jaquette
noire et pantalon à raies, courte barbe grise et binocles.
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Il se montra favorable à
l'ouverture d'Agadir au commerce international et à l'implantation
des colons dans le Souss.
Mais cela ne se fit pas.
En 1925, Agadir était encore en zone d'insécurité
et interdite aux civils. Entre la route et la mer, l'autorité
militaire avait permis à quelques commerçants de
résider à Agadir avant son ouverture aux civils,
et le Domaine de l'État leur avait loué des parcelles
(terrains qui ne lui appartenaient pas dans un but d'utilité
publique) à titre précaire et renouvelable, avec
engagement de ne construire qu'en matériaux non durables
(P. Zeys, p. 212).
Le pacha d'Agadir fut Si Lahcen ou Brahim à compter
du 1er octobre 1923.
De grands chantiers (routes et
ponts) furent organisés où les participants marocains
étaient payés moitié en orge et moitié
en monnaie mais,
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le Souss perdit une partie
de ses forces vives qui allèrent se louer ailleurs : émigration
saisonnière mais également émigration en
France.
Cette année-là, l'ouverture du port d'Agadir au
commerce fut de nouveau à l'ordre du jour.
Le résident Théodore Steeg, partisan de
cette ouverture, participa à l'inspection du chantier
de la construction du port (document photographique de Josette
Courtois). Pour combattre la famine qui décimait le pays,
il autorisa, à titre provisoire, le débarquement
à Agadir de certaines marchandises (orge, thé,
sucre, riz, etc.).
Les commerçants patentés de Mogador furent également
autorisés à titre provisoire, à pratiquer
certaines opérations commerciales à Agadir (Revue
"Nord-Sud", n° 10, 1933, p. 12).
Mais l'ouverture d'Agadir
ne se fit pas.
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À la mort du sultan
Moulay Youssef en novembre 1927, le choix du résident
Steeg se porta sur son plus jeune fils Sidi Mohamed ben Youssef
(1909-1961) qui fut proclamé le vendredi 18 novembre
1927 à l'âge de 18 ans.
En mai 1927, le nouveau cadi à Agadir fut Ahmed ben
Lhassen El Ghezouani Marrakchi.
En 1928 (2ème semaine de mai) le Sultan
Sidi Mohamed Ben Youssef fit une tournée des ports
du Sud (Safi, Mazagan, Mogador et Agadir). Il fut accueilli à
Agadir par le Résident Steeg, par le général
Huré alors commandant la Région de Marrakech
et par le lieutenant-colonel Marratuech, commandant le
Cercle d'Agadir.
Le sultan traversa Founti dans une automobile découverte
"Avion-Voisin" , accompagné du grand vizir
El Mokri et d'El Mammeri. Il fut chaleureusement reçu
à Agadir, acclamé par la foule qui se pressait
à Founti et sur le front de mer pour le voir passer en
automobile. Son arrivée donna lieu à une réception
"grandiose" (1928/06/09 L'Illustration).
Sur le plan social, le résident
Steeg fit réglementer les conditions de travail des
hommes, des femmes et des enfants. Il créa des Sociétés
de "Prévoyance Indigène" et fit
adjoindre des contrôleurs aux caïds pour le recouvrement
des impôts.
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