Lucien Saint (1867-1938), avocat, haut fonctionnaire
préfectoral, ministre plénipotentiaire de 1ère
classe, Résident Général de France en Tunisie
(janvier 1921 à janvier 1929), fut le 3ème Résident
Général de France au Maroc (janvier 1929 à
juillet 1933) succédant au résident Théodore
Steeg (octobre 1925-janvier 1929).
Il s'attacha pendant 4 ans ½ à parachever l'uvre
du maréchal Lyautey.
Sous son résidanat,
fut levé le 1er janvier 1930, l'interdit séculaire
qui pesait sur Agadir et sa région (Zeys, Agadir,
"Conflits immobiliers des Confins Sud-Marocains (1911-1932)",
Préface de M. Lucien Saint, 25 juillet 1932). Lucien Saint
annonça la décision prise le 9 janvier 1930 par
les autorités du Protectorat et du Makhzen d'ouvrir le
port d'Agadir au commerce international, d'entreprendre la mise
en valeur de la plaine du Souss et l'installation des colons
(Dahir du 1er février 1930).
Agadir fut décrétée municipalité
en mars 1930 et le port d'Agadir fut autorisé au commerce
international. Jusque là, le port n'était autorisé
qu'à importer certaines denrées : blé, orge,
maïs, sucre, thé, etc., nécessaires aux besoins
de la population.
Lucien Saint se rendit à plusieurs reprises à Agadir
pour suivre l'évolution de la ville et du port en construction.
Il s'y rendit en automobile les 8 et 9 mars 1930 après
avoir visité Mogador où les commerçants
se montrèrent inquiets de l'ouverture prochaine du port
d'Agadir. Il était accompagné du général
Viladon, commandant supérieur des troupes du Maroc,
des directeurs de ses cabinets civils et militaires et de quelques
personnalités civiles d'Agadir comme le Dr Sallard.
À Agadir, une réception magnifique l'attendait
après un défilé militaire auquel participèrent
goumiers, tirailleurs sénégalais, légionnaires,
caïds et nombreux fantassins chleuhs. La réception
se poursuivit par des chants, des fantasias, une retraite aux
flambeaux et un feu d'artifice.
Lucien Saint étudia
sur place les projets de la construction du port et de la ville
pendant que Mme Saint inaugurait ou visitait les oeuvres de bienfaisance
comme la "Goutte de Lait" et dispensaires.
La route parcourant le Front de mer était maintenant goudronnée
jusqu'au pied de la future ville européenne. La construction
de l'hôpital civil était presque achevée.
Les canalisations d'eau existaient et les lotissements presque
prêts (5 avril 1930, L'Illustration, pp. 440-1).
En mai 1932, Lucien Saint et son épouse
revinrent dans le Souss examiner sur place les conditions dans
lesquelles s'était réalisé le miracle
foncier après les travaux de la Commission Zeys mise
en place pour rétablir l'ordre dans les transactions immobilières
(Lettre du Maroc, Agadir.- Un voyage de Mme et M. Lucien Saint
dans le Sous, L'Africain, vendredi 10 juin 1932).
Le résident acheva
la "soumission des tribus dissidentes" entreprise par
le Résident Lyautey et poursuivit la politique de son
prédécesseur M. Steeg développant l'équipement
industriel et les réseaux de communication d'Agadir en
construction.
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