Amy Jolly
 

 

L'histoire d'Amy Jolly fut écrite par Benno Vigny dans un roman portant son nom : "Amy Jolly, la femme de Marrakech" publié en Allemagne en 1927.


Cette histoire fit l'objet du scénario du film "Cœurs brulés" ou "Morocco" (titre original) de Josef Von Sternberg sorti en 1930.
L'héroïne du film était jouée par Marlène Dietrich, le beau légionnaire, par Gary Cooper. L'action se passait pendant la période de "pacification du Maroc" et le film fut tourné en Californie.


L'histoire commence sur un paquebot en vue des côtes marocaines ; une jeune femme refuse l'offre que lui fait un homme distingué et fortuné de l'aider à s'installer au Maroc.
À Mogador, elle est engagée dans un cabaret où se mêlent notables et légionnaires.
Elle remarque un beau légionnaire et glisse dans sa main la clef de sa chambre.
Quand le légionnaire part dans le bled, Amy accepte l'offre de mariage du riche prétendant qui lui avait fait une cour pressante sur le paquebot. Mais quand lui parvient la nouvelle que le légionnaire a été blessé, celle-ci n'écoute que sa passion et part le rejoindre. Amy Jolly qui avait vu les femmes "indigènes" suivre les unités où servaient leurs "hommes", abandonna tout pour suivre celui dont elle était amoureuse et s'enfonça dans le désert …

Le film eut un beau succès commercial.

 
 
Mais Amy Jolly ne fut pas une simple héroïne inventée par Benno Vigny ; elle exista bel et bien.
 

Quand sur le déclin et sans grande ressource, la véritable Amy Jolly apprit que Benno Vigny s'était servi de sa vie pour en tirer profit, et en faire un film sans aucun bénéfice pour elle maintenant dans la misère, elle écrivit à Marlène Dietrich la lettre suivante depuis Agadir où elle séjournait :

Amy Jolly donna plusieurs adresses :

Amy Jolly "Maison Taillandier Agadir" puis Amy Jolly chez "Talborj Agadir".

Elle écrivit une seconde fois à Marlène Dietrich pour la remercier :

 
 

En 1960, après le séisme du 29 février 1960, au camp des sinistrés des Houara, un musicien tentait chaque soir de faire un peu oublier les horreurs de la veille. Il chantait en tachelhit et en français "largo". Les enfants en redemandaient chaque jour. Il s'appelait Dabram (Da Brahim). Il chantait les chansons d'antan à sa manière et faisait danser les enfants qui l'entouraient. Il revenait sans cesse sur sa chanson préférée :

"Madame Jaulé, Jaulé que tu es jaulée.
Tout jeune que je suis, tu as pris mon corps (cœur)
Ollé, ollé, ollé que tu es jaulée".

On lui demanda un jour : Qui est cette madame Jaulé que tu chantes tant ?
Il répondit que c'était une très jolie animatrice (entraineuse) qui faisait tourner la tête des hommes dans les dancings Atlas, La Sirène et Banistir (Ballester). Elle m'a pris comme ami de "dépannage" ; je lui plaisais et elle me demandait parfois de l'accompagner quand je travaillais à la Sirène et à l'Atlas. Personne ne le savait.