Jean Paul Richard
SM radio volant 55 S
Au secours la BAN

 

 

 

 Le 29 février 1960


Jean Paul Richard, SM radio volant à l'escadrille 55 S se trouve ce jour-là de service.

 
 Vers midi, une secousse tellurique faible se produit.
Dans la journée, ce sera la routine habituelle, un vol d'entrainement piste sur Lancaster.

Le soir, Jean Paul Richard se couche vers 22 h 30 ; un SM mécanicien partage la même chambre.

Vers 23 h 45, Richard est réveillé par un grondement sourd qui s'amplifie, le lit tangue puis tout s'arrête.

Des cris retentissent à l'extérieur ; pas loin du patio où il loge, se trouvent les bâtiments où dorment les matelots ; ils ont subi de sérieux dommages mais pas de blessés.
 
 
Le clairon se met à sonner à plusieurs reprises l'appel dans la nuit.
Au rendez-vous dans la cour d'honneur, près de l'entrée principale, un spectacle hallucinant se présente : un flot de voitures cabossées, pare brise cassé ; des gens sortent des voitures en pyjama ou robe de chambre, l'air hagard et affolé, appelant à l'aide.
Quelques temps après, les occupants d'un camion passent en hurlant : "Bombe atomique, mort aux Français !" (la 1ère bombe atomique française a explosé peu avant dans le Sahara). Rapidement, le CF Thorette, commandant de la Base prend les choses en main. La compagnie de garde est mise en place pour assurer la sécurité de la base.
 

Le personnel non volant est organisé en équipes et part pour Agadir pour porter les premiers secours ; le personnel navigant doit lui se tenir prêt à décoller pour évacuer les blessés vers d'autres hôpitaux du Maroc.

Jean Paul Richard doit décoller au lever du jour avec l'OE3 Babijon, chef de bord, pour Taroudant. Pour accueillir les avions à Taroudant, il y a une piste non goudronnée et pas de tour de contrôle.

Dans l'intervalle de temps, le SM Richard qui habite au Quartier Industriel, près du cinéma Salam (Cité Elasco ?) quand il n'est pas d'astreinte, réussit à obtenir des nouvelles de son épouse et à ramener sa famille à la base.
Quand le jour se lève, Richard et Babijon décollent en Beechcraft vers Taroudant.

À la tombée de la nuit, Richard retrouve sa femme et son fils dans l'immense centre d'hébergement mis en place par la Base.

Le lendemain, il décolle pour Casablanca dans un Lancaster transportant des sinistrés, essentiellement des Marocains (Le Toullec, p. 131).