56 S BAN Agadir
(mars 1959-septembre 1960)
Formé à l'âge de 16 ans à l'École
des Apprentis Mécaniciens de la Flotte à Saint-Mandrier-Toulon
(École de la Marine Nationale) et après avoir obtenu
ses diplômes, André Destenabes opte pour
l'Aéronavale. Après une affectation de trois ans
en Bretagne (où il a connu son épouse), André
obtient sa mutation à la BAN Agadir à la
56 S en tant que jeune marin de 22 ans.
Sa mission consiste à convoyer le personnel avec divers
véhicules (VL, PL, TC "Volants" : Pilotes, Navigateurs,
Mécaniciens et autres) tant à l'intérieur
de la base militaire qu'à l'extérieur, donc dans
la ville d'Agadir et dans les villages avoisinants.
À la base Nord, cette nuit-là du 29 février
1960, un peloton de garde, un gradé et un chauffeur conducteur
(André Destenabes), comme de coutume et particulièrement
cette nuit-là, tout est calme ; aux alentours de minuit,
ce terrible séisme a frappé
Seul dans sa cabine, André se met debout très rapidement
; le plafond commence à tomber (c'était dans les
préfabriqués, donc légers)
Le responsable du poste, informé, fait libérer
André afin de lui permettre de rejoindre le PC de la base
et de convoyer immédiatement les premiers secours ; il
est alors environ 2, 3 ,4 heures du matin dans un camion (P45
pour ceux qui connaissent) avec du personnel, des pelles, des
pioches, etc.
Désastre en Ville
Ville dévastée
Que dire !
André a encore sous les yeux, la vue d'un voleur sortant
de la bijouterie (celle que l'on voit souvent en photo) en partie
écroulée ; Il voit le voleur se faire abattre par
la Police marocaine ; dans ces circonstances, ce ne fut pas un
cas isolé de vol et de pillage. "Je passe, dit-il,
les cris des gens ensevelis, blessés
affreux".
Dans les jours qui suivent, plus de sorties
à l'extérieur de la BAN.
"J'ai vu, dit-il, pardessus nos murs
d'enceinte, les tractopelles creuser de larges couloirs pour
ensevelir les morts, des civils d'Agadir et des environs
Non ce n'était pas un spectacle, mais ça reste
dans les mémoires
On ne peut pas oublier".
Par la suite, il fallut changer les idées
du personnel de la BAN : un petit séjour à Mogador,
puis rapatriement en France, en Bretagne à Lann-Bihoué
où André Destenabes a terminé son
engagement pour partir ensuite vers d'autres cieux de vie professionnelle
civile, mais en gardant encore à ce jour, cette tragique
soirée.
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