Né à Charenton, le 29
décembre 1901.
Il fait partie de la 2ème génération des
pilotes des Lignes Aériennes Latécoère formés
après la guerre 14-18.
1925- Il entre à la compagnie lors de l'ouverture
des Lignes Casablanca-Dakar ;
Oran-Casablanca ; Marseille-Barcelone-Alicante ; Alicante-Oran-Alger.
1926-les pilotes
Riguelle et Lassalle vont chercher Gourp agonisant
qui vient d'être libéré contre rançon.
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Il remplace Jaladieu comme patron de
l'Aéroplace de Cap Juby jusqu'en octobre 1927 et
sera remplacé ensuite par Antoine de Saint-Exupéry.
Pendant son séjour à Cap Juby,
il vivra de terribles situations, la disparition de quelques
camarades qu'il fallait localiser et essayer de secourir, rechercher
des avions perdus, français ou espagnols.
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1928, Sauvetage
de Riguelle par Dumesnil - sauvetage de l'avion
de Riguelle par Saint Exupéry (chef de poste
de Juby)
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Dumesnil raconte à Joseph Kessel que
ce soir-là, il portait le courrier à Juby.
Riguelle pilotait l'avion qui le convoyait. Il ne restait
plus qu'un quart d'heure de vol pour arriver à bon port
à Cap Juby. Soudain Dumesnil voit Riguelle
qui se met à faire des gestes de mauvais augure. Le temps
était si beau que les deux avions naviguaient côte
à côte ; Dumesnil peut voir tout ce qui se
passe dans la carlingue d'à côté.
Riguelle pique brusquement et vient se poser sur une plage
étroite, encaissée entre des falaises de sable
assez hautes.
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Voyant cela, Dumesnil
se met à tourner une dizaine de fois autour de Riguelle
qui est sorti visiblement indemne du poste de pilotage et fait
signe à Dumesnil de continuer son chemin et de
venir ensuite le reprendre s'il le peut.
Dumesnil file alors plein gaz à Cap Juby,
signalant sa position. À Cap Juby, il décolle
aussitôt pour porter secours à Riguelle.
En chemin, il remarque une troupe de Maures montés sur
des méharis qui se hâtent dans la même direction
que lui.
"Si je ne les avais pas vus, raconte Dumesnil, j'aurais
peut-être hésité à atterrir car le
terrain où s'était posé Riguelle, on pouvait
encore s'y poser convenablement mais pour repartir, c'était
plus difficile car la longueur de la plage paraissait insuffisante
pour enlever un appareil sans l'écraser sur les falaises
qui la bornaient. Je suis sur, disait-il, que si j'avais
eu tout mon temps et l'esprit libre, j'aurais moins bien réussi
la manuvre. Quand on joue sa vie à pile ou face,
ça donne aux nerfs une sacrée précision.
J'atterris aussi bref que je pus pour laisser à la course
de l'avion le plus d'espace, lorsqu'il décollerait".
Riguelle était déjà près de
l'appareil de Dusmesnil, incrusté au fuselage,
et réussit à sauter dans la carlingue. Ils entendaient
les cris des Maures.
À peine posé, l'avion roula, dansa sur les buttes
de sable. "Je lui fis lever la queue en quelques mètres,
je tirai sur le manche. Il prit l'air, monta mais la falaise
montait encore plus vite. Je la voyais venir sur moi. Impossible
de virer. Il fallait passer au-dessus ou la heurter, plein moteur.
Je tirais désespérément sur le manche au
risque de nous mettre en perte de vitesse, mais aurais-je le
temps de gravir les quelques mètres nécessaires
? Arrivés à hauteur de la falaise, les roues étaient
encore au niveau du sommet. Je cabrai l'appareil de toutes mes
forces et alors j'eus vraiment l'impression que, comme un cheval,
il sautait. Puis il retomba, mais c'était de l'autre côté
de cette dune maudite. Il avait le champ libre pour se rattraper".
Dumesnil se tourna alors vers Riguelle et le trouva
un peu pâle, mais il souriait.
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Après son sauvetage, Saint-Exupéry,
qui est alors chef d'aéroplace à Cap Juby,
décide de ramener l'avion de Riguelle. Pour cela,
il faut amener un moteur sur une remorque montée sur des
roues d'avion et tractée par des chameaux et construire
une piste d'envol rudimentaire tout en maintenant à distance
les Maures.

1928-29 - Port-Étienne - Le jeune chef d'aéroplace est Riguelle,
"vêtu de blanc aux dents étincelantes, vif,
précis, ardent" (Kessel, Vent de sable, sous
le signe du Blockhaus).
Port-Etienne est un vieil établissement français
qui compte une demi douzaine de bâtiments et peu de Blancs
au milieu d'une population noire.
Il y a les officiers qui commandent la garnison
noire, le médecin civil, les habitants de la pêcherie,
les fonctionnaires de la station de télégraphie
sans fil.
Mais ce qui est frappant à Port Etienne,
c'est la nudité de l'espace.
Les quelques demeures sont disséminées et cachées
par les dunes.
Le hangar et le baraquement de l'Aéropostale se trouvent
au seuil du désert.
Le blockhaus de surveillance de nuit, bâtisse trapue située
sur le côté droit est un piège qui peut se
révéler meurtrier pour les pilotes comme De
Pallières qui perdit la vie en le cognant. Son avion
prend feu.
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Riguelle est ensuite désigné
comme chef d'aéroplace de Casablanca.
1933 - Riguelle est chef de section à Dakar.
Le 9 mai 1933,
il disparaît en rentrant en France pour un congé,
dans l'accident d'avion Laté 28-1 n°904 (F-AJIX)
piloté par Jacques Emler, Alfred Guyaumard, (radio)
qui s'est écrasé à Viladrau sur la Sierra
de Montseny en Espagne. Les six occupants de l'avion sont morts.
En provenance de Casablanca, l'avion avait redécollé
de Barcelone pour Toulouse. Il s'écrasa puis s'embrasa
par suite de l'éclatement du réservoir d'essence.
Le pilote entré dans une formation orageuse, surpris sans
visibilité extérieure, par de violents remous,
est revenu à la lumière en glissade au-dessus d'un
cirque de montagnes élevées. Pour éviter
la rencontre brutale, il fit par deux fois des manuvres
hardies qui évitèrent le choc. Mais au cours de
la dernière, l'appareil passa sur le dos ; il s'en suivit
le flambage des mats et la rupture des ailes ; le fuselage s'effondra
dans le ravin, plein moteur et le contact brutal avec le sol
amena l'incendie (Raymond Danel, l'Aéropostale).
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