17 octobre
1947 - Bloch 175T de la flottille 6F (n°28) |
9 juillet
1949 - Junkers 52 de l'escadrille 32S (n° 1036 - 32S-1) |

22 Juillet
1949 - Cet accident du PBY-5 Catalina de l'escadrille 22S alors
stationnée à Agadir fit 17 victimes : l'équipage
et les élèves-officiers |
Le 22 juillet 1949, à l'occasion du séjour
au Maroc du navire-école Jeanne d'Arc, des exercices
sont organisés au profit des officiers-élèves
présents à bord, dont une sortie en vol sur trois
PBY-5A de l'escadrille 22S. En réalité,
il s'agissait d'un seul Catalina.
Quelque temps après le décollage, tout contact
est perdu avec le 22S-3. Les recherches entreprises par
les autres Catalina, aidés par le sous-marin
Astrée, ne permettent de trouver trace de l'appareil
et de ses passagers. L'équipage était composé
du SM2 radio volant Robert Breton, du SM2 mitrailleur
bombardier Jean Fèvre, du SM mécanicien
volant Rolland Grosmaître, du Mt pilote René
Huiban, des SM2 mécaniciens volants Gabriel Le
Bot et Louis Moy, du SM2 radio volant Jean Raigne,
de l'EV1 de réserve pilote Michel Rouvière,
chef de bord, et du Mt pilote Pierre Touzet.
Les officiers-élèves passagers étaient les
EV2 Daniel Aubron, Louis Bernard Marie Audic, Jean
Louis Marie Michel Couëtoux, Louis Julien Dautry,
Claude Jafrès, André Albert Robert,
Gonzague Pierre Marie Bernard Galouzeau de Villepin et
l'IGM3 Michel Henri André Noé.
Une stèle fut inaugurée
le 3 juillet 2006 au cimetière européen d'Agadir
(ancien quartier d'Ihchach),
portant l'inscription suivante : "À la mémoire
des disparus en mer au large d'Agadir le 22 juillet 1949 sur
un hydravion Catalina de l'Aéronavale" suivie
des noms, prénoms, grade et spécialité des
17 victimes de ce tragique accident.
Cette stèle se trouve à gauche peu après
l'entrée du beau cimetière européen d'Agadir.

Circonstances de l'accident
:
Deux Catalina devaient décoller pour cette mission. L'un
fut empêché suite à un problème mécanique.
Les élèves officiers furent alors regroupés
dans le seul Catalina restant.
Agadir, le 27 juillet 1949 - Marine Nationale Aéronautique
Navale du Maroc BAN Agadir - 6ème flottille - N°106
Cdt/GF
A) Renseignements généraux
1- Catalina PBY 5A Escadrille 22S N°22.S.3
2- 22 juillet 1949 à 20 h 55 - beau temps - nuit sans
lune - ciel clair
3- à 7 milles dans le 258 du feu d'Agadir
4- mission de recherche du sous marin "l'Astrée"
B) Circonstances de l'accident
:
5- Ciel clair, nuit stellaire.
Vent d'ESE 8 à 10 nuds
Houle : 1m50 avec clapot (vent contre houle). Les renseignements
proviennent de "l'Astrée" qui se trouvait sur
les lieux. La prévision météo avait fourni
à l'équipage avant le décollage, les mêmes
renseignements sans toutefois donner l'indication sur l'état
de la mer.
6- La mission du 22S3 définie par ordre n°27 Cps BAN
Agadir du 21 juillet 1949 était la suivante : "exploration
de la zone définie par la parallèle du Cap Ghir,
la parallèle de l'embouchure de l'Oued Souss, la cote,
le méridien 10° 05W" (à 20 milles au large
d'Agadir) ; 1 Catalina : décollage à 19 h 30 -
retour à 22 h 00 sur ordre.
Le commandant de l'escadrille avait fait un briefing détaillé
à l'équipage en lui recommandant particulièrement
:
a) de reconnaître le sous-marin au moyen d'une bombe éclairante
après l'avoir découvert au radar (la bombe éclairante
se largue à 2 000 pieds)
b) de négliger les bateaux navigants feux clairs, étant
donné les conditions de la recherche, l'altitude de prévue
par les consignes était de 80° à 1 200 pieds.
L'avion a décollé
à 19 h 30 - Il a trafiqué (sic) constamment
en graphie avec la base.
À 20 h 40, en réponse à une demande
de la base, il transmet le signal "je n'ai rien pour vous"
indiquant qu'il n'a pas trouvé le sous-marin. À
20 h 45, la base l'appelle de nouveau pour lui demander
la météo. Pas de réponse.
À 20 h
52, il est entendu par le sous-marin "l'Astrée".
Le sous-marin ne le voit pas et ne peut pas préciser ni
son cap, ni son altitude approximative.
À 20 h 55, l'Astrée se trouvant dans le
278 à 7 milles du feu d'Agadir, aperçoit vers le
Sud une grande trainée de feu, au raz de l'eau et fait
route dessus. Il arrive sur les lieux à 21 h 15 et
y retrouve un chalutier espagnol. Il s'agit du chalutier "Jaime
Cloret" de Villa Joyosa (Province d'Alicante).
L'Astrée et lui entreprennent des recherches et le sous-marin
découvre à 21 h 30 divers débris,
en particulier une roue d'avion (roulette d'avant de Catalina)
et plusieurs phoscars allumés.
La "Pique" arrivée à 23 h 15 et
le "Rusé" arrivé à 23h 40
puis "La Jeanne d'Arc" et le "Voltigeur"
participent également aux recherches.
La "Pique" part recueillir le témoignage du
chalutier espagnol.
Celui-ci déclare avoir vu à environ 600 m de lui
un gros avion descendre en pente douce et prendre feu après
avoir touché l'eau ; étant occupé à
pêcher et fortement éclairé, avoir coupé
son chalut pour se porter sur l'avion.
|
Le chalutier étant
reparti vers l'Espagne sans faire relâche, je n'ai pu l'interroger
moi-même.
Les témoignages recueillis sont insuffisants pour pouvoir
déterminer exactement les causes de l'accident et l'on
ne peut que formuler des hypothèses. Si l'on en croit
le chalutier une seule certitude semble acquise : l'avion était
en position normale jusqu'au moment où il est entré
en contact avec la mer et il n'a pris feu qu'après ; ceci
exclut la chute due à une faute de pilotage ou à
un accident en l'air.
Deux hypothèses peuvent être examinées :
le pilote voulait amerrir ou bien il a touché l'eau sans
le vouloir .
Passagers : Enseignes de vaisseau de 2ème classe officiers
élèves de la "Jeanne d'Arc" en instruction
AUDIC. ROBERT. AUBRON. DAUTY. De VILLEPIN. COUETOUX, disparus.
Signé De Carpentier
P.C.C
Le capitaine de corvette Salmon
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Rapport signé par le
LV De Carpentier qui commandait alors la flottille 6F
et était en charge des activités opérationnelles
de la base d'Agadir.
Extrait du rapport d'accident rapporté par Christian Audic,
neveu de Louis Bernard Audic victime de l'accident.