Léopold Gourp
(1900-1926)

 

 

 
 Passionné depuis l'enfance par la mécanique et les avions.

Ingénieur de formation et pilote.

Dès la fin de la guerre 14-18, il fait l'École de l'Air à Istres et obtient son brevet de pilote ; il part comme instructeur à Meknès au Maroc.


1924- il est recruté par la Compagnie Aérienne Latécoère
.
Il ouvre avec Émile Lécrivain la Ligne Toulouse-Alicante pour transporter le courrier.

Dès mai 1925, il est affecté avec André Dubourdieu sur la Ligne Casablanca-Dakar.
Il ne cessera de voler, partageant avec tous les autres pilotes la devise : le courrier doit passer !

 Été 1925 - Sauvetage de naufragés d'un Vapeur échoué
Le pilote Léopold Gourp venant de Cap Juby et allant à Dakar, rend compte à Deley, chef d'Aéroplace de Port-Étienne, qu'il a aperçu sur la plage de la baie de St Cyprien, au Nord-Est du Cap Barbas, l'épave d'un vapeur échoué.
Une tente est dressée sur la plage, un mat porte un pavillon français. Des hommes font des signaux. Gourp ajoute qu'il a aperçu environ 60 kms plus loin un rezzou d'une trentaine de Maures tous montés qui se dirigent vers le Nord.
Gourp et son coéquipier, après avoir fait escale et changé d'avions se dirigent vers Saint-Louis.
À ce moment-là, le capitaine Laloge, commandant le Cercle de la baie du Lévrier, téléphone à Deley, l'informe qu'une goélette espagnole vient de débarquer 6 ou 8 hommes appartenant au Vapeur de la Santé qu'elle a recueillis mourant de soif.
 
Ces hommes racontent que le capitaine du vapeur naufragé a partagé son équipage en deux groupes.
Il a gardé avec lui les blessés et a envoyé le second groupe à pied vers Port-Étienne. C'est ce 2ème groupe qui vient d'être recueilli par la goélette.

Le capitaine Laloge demande à Deley si les avions de la ligne peuvent prendre en charge le groupe des blessés.
Deley trouve son camarade Collet couché avec une forte fièvre ; ils décident néanmoins d'aller chercher les naufragés le lendemain matin.
Le lendemain 12 aout à 6 heures, deux avions décollent, l'un piloté par Deley emmenant le mécanicien Sirvin, l'autre piloté par Collet.
Après une heure vingt de vol, les avions survolent le rezzou puis le lieu de naufrage et atterrissent entre deux dunes.
Les naufragés sont embarqués dans les coffres à courrier et dans les places pour passagers sous les yeux des Maures tenus en joue par le mécanicien. Ils sont sauvés.

1926 - le martyre de Gourp

Le 11 novembre 1926
, aux commandes d'un Breguet 14, Gourp décolle de Juby pour Cisneros, Port-Étienne et Dakar avec son interprète Ataf. Erable le suit avec à ses côtés le mécanicien espagnol Lorenzo Pintado.

Au-dessus du Rio de Oro, en plein désert mauritanien, Gourp décèle un problème de gicleur. Il fait signe à l'autre avion qui le convoie de poursuivre sa route et atterrit pour effectuer la réparation.
Erable poursuit sa route comme convenu avec son camarade mais n'est pas tranquille ; il décide de faire demi-tour et de se poser. En touchant le sol, l'appareil est endommagé.
L'attention des Maures présents dans le secteur est attirée. Très rapidement menaçants, ils demandent aux quatre hommes de marcher devant eux ; Erable et Pintado sont tués, Gourp est blessé. L'interprète s'interpose et parvient à les dissuader d'abattre Gourp en évoquant la rançon qu'ils pourraient obtenir en échange de sa libération. Cependant la gangrène s'installe, Gourp réussit à avaler de la teinture d'iode qu'il garde sur lui. Abandonné mourant près de Cap Juby par ceux qui ont reçu la rançon de 5000 pesetas, Gourp est secouru par le pilote Edmond Lassale qui le transporte à Casablanca. Amputé d'une jambe et l'intestin perforé Gourp s'éteint le 5 décembre 1926.