Fameux directeur d'exploitation des Lignes Latécoère et à l'Aéropostale, "magicien du courrier". Né le 2 janvier 1891 à Montreuil-sous-Bois, il est admis à l'École des Travaux Publics en 1910.

Pilote de guerre Sergent d'infanterie à Verdun, puis officier aviateur commandant d'escadrille en 1914-1918. Il s'illustre comme pilote pendant la 1ère guerre mondiale. Il a payé le prix du sang les 8 citations et palmes de sa croix de guerre et la légion d'honneur. Il a au cours de la guerre 14-18, mis au point une méthode de chasse de nuit. Il est responsable de la découverte du canon allemand : La "Bertha".

Lignes Latécoère Démobilisé en 1919, il est recruté par Latécoère en 1920 : d'abord pilote, puis chef d'escale, il défriche les premiers tronçons du Trajet Toulouse-Casablanca. Il inaugure en septembre 1919, la Ligne Toulouse-Barcelone-Alicante-Rabat. Le 1er octobre 1920, il devient directeur d'exploitation à Toulouse. Il recrute les pilotes pour les Lignes Latécoère. Il sera le "patron de l'Aéropostale" : celui qui saura discerner les talents extraordinaires d'un Guillaumet, d'un Mermoz et faire de l'exactitude une règle absolue au service d'un seul maître Le Courrier, qui doit passer coute que coute !

L'Aéropostale

Pour l'Aéropostale et Daurat, malgré les dangers, seule prime la ponctualité. Le contrat signé avec l'État impose une pénalité en cas de retard au départ. Pour honorer ses engagements, la Compagnie doit être dirigée d'une main de fer. Qui mieux que Didier Daurat pourrait s'en charger ?

Cet ancien chef d'escadrille, rompu au commandement des hommes est chef d'exploitation et engage les pilotes. Il n'est pas question de jouer les acrobates ou les amateurs, le règlement et le respect de l'horaire sont les maitres mots. Celui qui en fait fi est renvoyé. Inflexible, Daurat sait tirer le meilleur de chacun d'entre eux tout en les protégeant de leurs imprudences.

Daurat interdisait à ses pilotes le survol des nuages en région montagneuse car une fois monté à ces hauteurs, le pilote éprouvait une sensation d'isolement prodigieux (Saint-Ex, Correspondance, TI, p. 1183). L'équipement des avions était encore rudimentaire à l'époque et le pilote portait un altimètre autour du cou afin de l'isoler des vibrations du moteur. Les boussoles se déréglaient souvent et les prévisions météorologiques étaient plutôt fantaisistes.

Daurat accélère le développement de la TSF et installe des postes à chaque escale afin de suivre minute par minute le cheminement de ses pilotes. Il assumera ensuite la direction de l'exploitation de France-Amérique du Sud jusqu'à la création d'Air France.

Air France

Évincé de l'Aéropostale, il sera attaché à la direction de la Cie Air France comme chargé de mission.
Fondateur de la Société Air-Bleu en 1936 qui deviendra un département d'Air France après-guerre.

Il dirigera alors successivement à Air France le réseau postal aérien et le centre d'Orly.
Il prend sa retraite en 1953 avec le titre de directeur honoraire d'Air France.

Il s'éteint à Toulouse le 2 décembre 1969.

Didier Daurat a écrit : "Dans le vent des hélices" Éditions du Seuil, 1956.