À la signature
du Protectorat en 1912, la cartographie du Maroc est encore très
lacunaire. Les cartes du pays sont issues de la compilation des
travaux des voyageurs européens du siècle précédent.
Dès leur arrivée sur le territoire marocain, les
militaires français établissent des cartes de reconnaissance
au sein des bureaux topographiques des Troupes débarquées
de Casablanca et du Maroc Oriental, créés en 1907
et 1908.
En 1912, ces deux bureaux sont regroupés à Casablanca
au sein du Bureau Topographique, chargé par le général
Lyautey de la mise en carte rapide à des fins civiles
et militaires. Les premières cartes au 1/20 000 paraissent
en 1914, mais l'activité du Bureau se trouve réduite
par la 1ère guerre mondiale.
1917
- Début de l'Aviation à Agadir |
L'escadrille 305 en place de Marrakech s'installe
sur la plateforme et reçoit pour mission d'appuyer la
pénétration de la Colonne du Souss en zone dissidente.
Après la réorganisation de l'Aviation militaire,
l'escadrille 305 est renumérotée VR552.
Ses avions Voisin sont remplacés par des Farman.
À la suite d'une seconde
réorganisation, le Régiment aérien du
Maroc devient le 37ème RA (Régiment d'Aviation)
et la VR552, sa 3ème escadrille.
Repéré en 1923 par le pilote Joseph Roig,
le terrain d'Agadir est retenu comme pouvant servir d'escale
aux avions Breguet XIV utilisés par la Cie Latécoère.
Un rapport dactylographié en précise la situation
et indique que le 37ème RA est chargé de
l'entretien et du ravitaillement en huile et en carburant. Un
croquis à main levée montre l'existence de 3 petits
hangars et de soutes.
Le terrain de Ben Sergao,
toujours sous la responsabilité du 37 RA, voit arriver
l'escadrille 5B2 de l'Aviation maritime en provenance
de Fès. Après avoir activement participé
aux opérations de la Guerre du Rif, la formation armée
de Farman Goliath commandée par le LV Campardon
se voit confier le relevé photographique du Sud-marocain
et des confins sahariens pour lesquels il n'existe encore aucun
relevé cartographique précis.
En quelques mois, à
partir d'Agadir, les Farman Goliath de la 5B2 réalisent
la couverture photographique de plusieurs milliers de km2 permettant
aux services de l'armée d'établir une cartographie
précise des territoires.
L'écrivain et journaliste
Joseph Kessel évoque cet avion dans son livre Vent de
sable, écrit en 1929 (chapitre Vers le sud, p. 89-90)
: " Des aviateurs militaires nous accueillirent. Ils faisaient
partie d'une escadrille détachée du groupe de Fez
pour dresser la carte photographique de la région, et
notamment celle du petit-Atlas. Leurs " Goliath " étaient
sur le terrain, les uns revenant de mission, les autres prêts
à partir."
les appareils d'Agadir
partent pour Cap Juby : 1ère étape.
Profitant de ce raid, déjà très important
par la distance à parcourir et les levés photographiques
à exécuter, les marins aviateurs sont chargés
de valider l'utilisation des ondes courtes, encore inemployées
jusqu'alors pour établir la liaison des avions avec leur
base de départ. La longueur d'onde choisie étant
celle de 38,50 m (7787 kHz) connue pour sa bonne propagation
de jour. Pour ce faire, un poste spécial est installé
à Agadir par le service des Transmissions du Maroc et,
grâce à l'émetteur récepteur installé
à bord de l'avion de commandement, les émissions
de celui-ci seront entendues pendant toute la durée du
voyage par les postes récepteurs situés à
Agadir, Casablanca et Fès.
- Les escadrilles
F554 et VR558 du 37ème RA, basées
à Rabat et à Marrakech, stationnent de temps à
autre à Agadir avec leurs Potez 25 TOE afin de
coopérer à la réduction de la dissidence
de l'Anti-Atlas.
Les 2 escadrilles s'installent
durablement sur le terrain de Ben Sergao.
À partir de 1933, les VR558 et F554 sont
incorporées à la 3ème escadre aérienne
du Sud marocain, comme 3ème et 4ème escadrilles
et poursuivent les reconnaissances au Sahara occidental.
1934-
Armée de l'Air - Création de la Base aérienne
d'Agadir |
Le décret de création
de l'Armée de l'Air est promulgué le 1er avril.
Le maillage territorial devient une priorité. Le décret
du 21 octobre 1933 organise l'infrastructure de l'Armée
de l'Air et la loi du 2 juillet 1934 en fixe l'organisation et
la répartition territoriale. Les bases aériennes
sont créées et portent un numéro d'ordre.
La base aérienne d'Agadir est la B.A. 152. Cette
appellation ne sera effective administrativement qu'après
1945.
Deux appareils
de la 3ème escadrille se perdent dans la brume
au cours d'une mission de nuit ; parmi les victimes, le capitaine
Auguste-Joseph Robert, son commandant. En mémoire
son nom sera accolé par la suite à celui du terrain
d'Agadir. |
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Les escadrilles F554
et VR558 qui effectuent des reconnaissances au Sahara
occidental forment le groupe de bombardement GB II/63.
Les Potez 25 du GB II/63 sont remplacés par des
Potez 540, avions bimoteurs mieux adaptés à
l'entrainement au bombardement.
Peu après, le Groupe
d'Observation GAO 587
s'installe à Ben Sergao avec ses Potez 25 TOE pour
reprendre les missions de reconnaissance avec une section de
transport et un AMB (Atelier magasin de base).
Les Potez 540
du GB II/63 sont remplacés par des Amiot 143 et
le groupe quitte définitivement Agadir pour Marrakech
en vue de sa transformation sur Martin 167.
Un nouveau groupe de bombardement, le GB II/32 en provenance
de Mediouna vient s'installer sur la base d'Agadir avec ses bimoteurs
Douglas DB-7.
Après l'armistice
de juin 1940 et le
redéploiement d'une grande partie des forces aériennes
et aéronavales en AFN, une réorganisation des infrastructures
sera menée à bien par les États-Majors présents
en Algérie et au Maroc.
Dès la fin de l'année 1941, l'État-Major
de la Marine au Maroc s'intéresse au site d'Agadir et
au mois de décembre 1941, des travaux de forage sont entrepris
sur le terrain de Ben Sergao pour apprécier l'état
des nappes phréatiques et préparer les adductions
d'eau.
NB :
Quelques notions utiles
Aéronautique
navale :
composante aérienne d'une marine militaire. Familièrement
appelée l'Aéro dans la Marine française,
elle est parfois désignée de manière incorrecte
par le terme aéronavale.a
Parmi les
avions basés à terre : des avions de patrouille
maritime, des avions de combat basés à terre quand
la Marine ne possède pas de porte-aéronefs pour
assurer des missions de lutte anti-navire.
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Base
aérienne : champs d'aviation dénommés ainsi depuis
la création de l'Armée de l'Air en 1933.
Base
d'aéronautique navale (BAN) est l'appellation donnée par
la Force maritime de l'Aéronautique navale (plus connue
sous son ancien nom d'Aviation navale), composante de la Marine
nationale française, à ses bases aériennes
terrestres ;
Aéronavale
:
ensemble des formations de combat embarquées sur des porte-avions,
des escadrilles de bombardement, de surveillance et de servitude
basées à terre et des installations aériennes
de la Marine militaire.
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