Monia Ostrowsky

 

 

Monia Réginald Ostrowsky descendait d'une famille d'émigrés russes. Son père, Eugène Ostrowsky quitta l'Ukraine, fuyant les pogroms, vers 1900, pour venir à Paris d'abord, puis choisit de s'installer à Casablanca, après être allé jusqu'en Côte d'Ivoire. Il y fonda une famille avec Yvonne, parisienne. Il y accueillit sa soeur Rita, écrivain de romans policiers qui fuyait les nazis. Beaucoup de Russes Blancs avaient choisi de s'installer au Maroc.


Eugène Ostrowsky, industriel à Casablanca, fabriquait des bennes Marrel.

Monia naquit à Casablanca en 1921. Il fit ses études au lycée Lyautey de Casablanca puis entreprit des études d'hydrographie en 1941, études interrompues par la guerre.

Il était officier aviateur de réserve (groupe 2/63 "Sénégal"), décoré de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire et Croix de Guerre.

 

Charlotte Olivieri, participa à la fin de la guerre : elle s'engagea à 17 ans sur le bateau "l'Ile de l'Oléron" comme marinette.

 
Elle transmettait et recevait les messages codés. Bien plus tard, elle raconta qu'un jour, alors que le bateau était ancré à Dakar, elle vit passer des pirogues pleines de caisses d'or, chargées ensuite à bord. Il s'agissait de l'or de la France, mis à l'abri des Nazis à Dakar. L'or fut rapatrié en France par Casablanca, Marseille.

 
"Le Mur", bateau allemand, transformé en "Sperbrecher n°32" (1944)est récupéré le 8 mai 1945, à la libération de la ville, par les Américains et les Français. Il est armé par la Marine nationale, le 29 août 1945, en bâtiment de transport et porte le nom d'Ile d'Oléron en souvenir de la libération de l'Ile, survenue le 1er mai 1945.
Il a alors une capacité de 584 couchettes et un volume de cales de 2400m3. Il est affecté au rapatriement des familles dispersées et au transport vers l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale des troupes coloniales. Au cours de l'une de ses missions, il ramène de Dakar 6000 caisses d'or (environ 400 tonnes).

Le 10 mai 1947, il appareille de Toulon pour l'Indochine. Il y reste jusqu'en novembre 1948 et effectue de nombreuses missions de transport entre Saïgon, Hong-Kong, Singapour et Madagascar. Il rentre à Toulon le 21 décembre 1948 avec un couple d'éléphants, don du prince Sihanouk à la France. Après un grand carénage, il quitte Toulon, au début de février 1950, pour Saïgon. Il reprend ses missions de transport à travers tout le Sud-Est asiatique et l'océan Indien. Il revient à Toulon et le 24 avril 1952, l'Ile d'Oléron est mis en réserve spéciale.

 

 


En 1958, la France se lance dans le développement de systèmes d'armes antiaériens qui nécessitent de nombreux essais. Elle a besoin d'un bâtiment d'expérimentations. Une nouvelle vie commence pour l'Ile d'Oléron.


En 1947, l'histoire de Monia Ostrowsky avec son épouse Charlotte Olivieri commence à Agadir dans une caravane, pour créer OMACI.

 

 

Par la suite, la famille Ostrowsky composée de Monia, de Charlotte, son épouse et de leurs 4 enfants, Patrick, Isabelle, Carole et Frédéric, occupèrent une maison dans l'enceinte de l'usine d'Anza.

Charlotte était un soleil de bonne humeur, d'écoute et de dévouement pour tous les jeunes d'Agadir en exil à Paris ! (Souvenirs de Catherine Perrot-Lesguillons)

 

 

 

 

 
Monia Ostrowsky devint industriel à Agadir, "amoureux de la mer, passionné de la pêche". Il aimait conduire de grosses voitures américaines, il exerçait, dit-on, sur son entourage une sorte de magnétisme (souvenirs de Bernard Domenach, directeur général de Lesieur en 1964-5, Lien des anciens d'Agadir et du Souss).

Armateur de pêche, il possédait plusieurs bateaux : le SINDBAD, le SEMLA et un ou deux bateaux ultramodernes dont le GUY BONIFACE, le CLUPEA (en association avec André Guelfi) permettant le traitement des poissons et l'expédition des marchandises directement en Europe.

 
 

 
Il possédait un avion et un grand bateau "Le Visa" qui fut volé par des déserteurs de l'Armée britannique cherchant à rallier les îles Canaries et qui, se voyant poursuivis incendièrent le bateau.

 

 
 

 
C’était une coque norvégienne ayant appartenu à une femme écrivain qui a disparu en mer du côté de Casablanca dans des conditions non élucidées. Seul son matelot est revenu !
Elle habitait sur son bateau qui était très joliment aménagé. Grand lit à baldaquin, un beau poêle en fonte contre le pied du grand mat, des éclairages au pétrole.
Monia l’a racheté dans les années 1965, nous en avons profité environ 5 ans avant que 3 déserteurs anglais nous le volent. Ils se sont échoués sur les côtes Mauritaniennes, seule la cloche qui était accrochée sur la bôme d’artimon au dessus du compas à été récupérée.
Elle servait à appeler le monde à la manoeuvre lors des virements de bord. Il y avait la bastaque à souquer pour soutenir la misaine.

Heureusement on ne peut pas me voler tous les souvenirs que j’ai de ce bateau ! ! !

Quelques photos du Visa le bateau avec lequel j’ai navigué : Essaouira, Agadir et les Canaries…il y a presque 50 ans !

(Joël Coëffic)

 

 

 

 
La semaine qui suivit le tremblement de terre, Monia Ostrowsky décida de reconstruire l'usine avec ses collaborateurs, ses ouvriers, ses amis.