Cité Domaniale
 
 

Devant l'arrivée massive de ruraux attirés par le boom économique d'Agadir et pour permettre aux conserveurs de continuer à développer leur activité en ayant sur place la main d'œuvre dont ils avaient besoin, la municipalité décida de régulariser la situation d'Anza, qu'elle intégra dans le périmètre municipal d'Agadir par un décret du 17 mars 1956.
Une cité ouvrière fut construite au milieu des années 50. La municipalité, grâce à son chef des Services municipaux Louis Villar très sensible à la situation de cette population, avait acheté 20 ha de terrains à Anza et en avait urbanisé 10 pour y construire 1000 logements. Elle réussit à créer des lotissements comparables à ceux du Quartier industriel des Abattoirs avec des maisons domaniales du genre de celles de Boutchakat.

Louis Villar


Sur le nouveau secteur d'habitat d'Anza, le Service de l'Habitat d'Agadir construisit "310 logements économiques à rez-de-chaussée et aménagea 92 trames sanitaires améliorées". Il réalisa l'équipement général de ce lotissement d'une superficie de 27 hectares intéressant une cité d'environ 10 000 habitants. De 1955 à 1956, des rues furent ouvertes, des chaussées furent construites, un réseau d'égouts avec émissaire et exutoire d'évacuation à la mer fut réalisé ainsi qu'un maillage Haute et Basse Tension avec poste de transformation 160 KVA, la construction d'un réseau et de distribution d'eau potable, l'aménagement de trottoirs et de plantations.

La construction de 150 logements d'habitat économique sur ces terrains commença en septembre 1955. Ces réalisations absorbèrent les crédits pour les années 1955 et 1956 (Note du 19 avril 1955, CADN DUH/660).


Cela faisait partie de la bataille menée par Michel Écochard (directeur de l'Urbanisme de 1946 à 1953) en faveur du logement social et contre les bidonvilles. Ses plans de zoning furent approuvés en 1952 mais il fut remercié en décembre 1952 par le résident général Guillaume.

La cité domaniale d'Anza fut construite près de la cité de la Cimenterie.
Il s'agissait de blocs d'un habitat en rez-de chaussée de type "Trame 8x8" dite "Trame Écochard" ; habitat populaire où chaque habitation était construite sur un lot de 8 m sur 8 m. Cette habitation sans étage construite autour d'une cour-patio se retrouvait à l'identique selon une trame horizontale.

Michel Écochard avait conçu ce type d'habitat sur cour, dense et fermé sur l'extérieur, pour répondre aux traditions musulmanes et à la nécessité d'un habitat pour le plus grand nombre. L'habitat horizontal qu'il envisageait était évolutif : son remplacement par des immeubles verticaux implantés sur la même trame urbaine était prévu selon l'élévation du standard de vie de la population (Daniel Pinson, Maroc : un habitat "occidentalisé" subverti par la "tradition" in Monde Arabe, Maghreb-Machrek, n°143, Villes dans le monde arabe, Paris, La Documentation française, 1994, pp. 190-203)

Vue aérienne du chantier du lotissement pendant les travaux

Aspects de la Cité :

 

Le lotissement comprenait :

Des logements économiques en rez-de-chaussée :

  • 1ère tranche de 150 logements selon la "Trame Écochard" commencée le 14 février 1955, elle fut terminée le 31 mars 1956 pour un montant des travaux de 36 millions (Entreprise Bonnan)

 

  • 2ème tranche de 160 logements "améliorés" commencée le 9 octobre 1956 et terminés en 1957 pour un montant des travaux de 58 millions (constructeur : Entreprise de Construction Générale au QI d'Agadir)


Des Lots dit "Trames sanitaires améliorés"

1ère tranche de 92 lots comprenant plateforme et bloc sanitaire (entreprise Bonnan).
Les travaux commencèrent le 10 mars 1955 et furent achevés le 10 juin 1956 pour un montant de 6,4 millions.