Le Front de mer, s'étendant le long du Boulevard
Mohamed V, longe la flexure sud atlasique et se trouve
en partie dans la zone pré-atlasique dangereuse
au moins jusqu'au pont sur l'oued Tildi.
Destructions : 60 % selon le professeur Rothé (p.
15).
Des immeubles résistèrent comme l'immeuble SIBRA
(construit en 1952-3) où se trouvait le Consulat de France
avant le séisme et l'immeuble de la SATAS (construit
en 1938, architecte Erwin Hinnen),
les petits immeubles Mourceau (construit vers 1935) et
celui du futur Miramar (construit vers 1935) et furent
conservés. D'autres s'effondrèrent comme un château
de cartes. L'Hôtel Mauritania au-dessus de l'immeuble
de la SATAS ne fut pas reconstruit après le séisme.
Il est intéressant d'étudier les raisons pour lesquels
certains immeubles modernes se sont effondrés sur leurs
habitants.
- Immeuble consulaire (connu sous le nom de 7 étages)
(architectes Pierre Thévenon,
Pierre Jabin et Jean Forcioli, ingénieur Brisson, entreprise
Girardin).
 |
Il était construit sur du remblai sur la rive
gauche de l'oued Ghezwa.
Immeuble de 7 étages sur rez-de-chaussée dont 2
étages de bureaux et 5 autres d'appartements construit
en 2 parties juxtaposées en 1952-3 (vers Talborjt) et
1954-5 (côté mer).
Au moment du séisme, 300 personnes environ y résidaient.
Il y eut peu de survivants. Cet immeuble s'est effondré
complètement avec un empilement des planchers successifs
à côté des poutres préfabriquées
disjointes.
|
Les poutres qui supportaient les panneaux du plancher préfabriqué
n'étaient pas réellement intégrées,
de sorte que l'ensemble s'est simplement séparé.
L'effondrement de la structure serait dû à l'absence
de mécanisme de résistance aux forces latérales
avec pour résultat la rupture des jonctions poutre-colonne
sous l'action du séisme. Le manque de continuité
entre les différents éléments de la structure
entraina la désintégration lorsque les liens poutre-colonne
se rompirent.
|
- Bâtiment des Travaux publics et villas des ingénieurs
Ces bâtiments se trouvaient sur le boulevard Mohamed
V vers le pont routier de Tildi, côté mer (début
de la construction dans les années 20, rehaussé
dans les années 30).
Ils furent fortement endommagés : leurs maçonneries,
faites de moellons bruts, de taille très inégale,
avec des remplissages de mauvais mortier, sans aucun chainage,
montrent un exemple de mauvaise construction qui s'est disloquée
sous l'action du choc séismique (Rothé, 17).
L'Hôtel Saada était un hôtel international
de luxe (70 chambres avec bains-douches), joyau du tourisme à
Agadir où séjournaient habituellement des Européens
et des américains fortunés.
Construit en 1951-1952 selon les plans des architectes
Jacques Poirier, Georges Bordes, Abran et M. G. Bassières.
Il fut inauguré en 1953.
Il disposait d'une ossature en béton armé avec
remplissage en parpaings de ciment.
Comme dans le cas de l'immeuble Consulaire, la structure s'effondra
complètement, les dalles du plancher s'empilèrent
les unes sur les autres. Ici le système de plancher incluait
des solives coulées sur place plutôt que préfabriquées,
mais le mécanisme de destruction était similaire.
Les jonctions poutre-colonne étaient peu ou pas du tout
renforcées et le renforcement des éléments
souples n'avait pas été conçu pour résister
à des forces latérales dynamiques. Ainsi, sous
l'action du séisme, les articulations des éléments
verticaux se rompirent et le manque de continuité permit
à l'ensemble de la structure de se défaire.
Une jeune femme, attachée de direction, fut découverte
miraculeusement saine et sauve plusieurs jours après avoir
été ensevelie. Il en fut de même du veilleur
de nuit qui avait pu se réfugier avec plusieurs touristes
dans la cave de l'hôtel.
- Restaurant La Réserve (architectes
M. G. Bassières, Émile Duhon) :
Cet original restaurant fut construit en 1951-2 et ouvert en
1953, au bord de la plage d'Agadir.
La structure paraissait bien adaptée à la situation
géographique. Le plan de la forme de la structure se composait
de 3 cercles sécants chacun d'environ 11 m de diamètre.
Le centre de chaque cercle se trouvait au sommet d'un triangle
équilatéral de 10 mètres de côté.
La plateforme de la structure s'appuyait sur 3 colonnes coniques
situées au centre des cercles à 4 mètres
de hauteur environ mais sans entretoise. L'ensemble s'est effondré
et un des piliers de support traversa la plateforme.

|