Faille dans le sol - A gauche maison du commissaire (square Briand)

 
Phénomènes de terrains
 

 
 

Dans la ville d'Agadir, juste après le séisme, certaines routes et rues furent localement crevassées, essentiellement là où les routes étaient en remblai ; les crevasses étaient sinueuses et sensiblement parallèles au bord du remblai.
Cependant, Rothé observa 2 séries de fissures présentant en certains points des rejets de 10 à 20 cm s'alignant le long d'une zone WSW-ENE et qui se superposaient à l'accident pré-atlasien (Rothé, séisme d'Agadir et séismicité,11-12).

Pour Rothé, une des fissures bien visibles à la sortie d'Agadir, recoupait transversalement la RP N°1 ; le parapet au bord de la route était éclaté au passage de la cassure.


 La seconde fissure traversait la RP N°1 à proximité du port, la recoupant en biais.

On retrouvait le prolongement de cette fissure à plusieurs endroits des routes qui traversaient Founti ou montaient vers la Kasbah.

En un point le rejet était de 30 cm (Rothé, 13). Ces 2 lignes de fissures qui recoupaient transversalement plusieurs routes et dont la direction était indépendante de celle des bords des remblais, apparaissaient bien comme des amorces de cassures qui se superposaient à la grande flexure tectonique qui marque la retombée sud de l'anticlinal de la Kasbah.

 


Quelques éboulements de faible importance furent observés, en particulier le long du talus bordant la RP N°1 en contre-bas du quartier de Founti, à propos de l'une de ces lignes de fissures.

Observations de Choubert et Faure-Mouret recoupant celles de Rothé :
 

1- La route de la Kasbah dans sa partie accrochée
au flanc sud de la colline présentait des crevasses longitudinales très importantes du côté du remblai et
quelques crevasses transversales près du Fort portugais
où la route traverse la barre calcaire turonienne.

 
2- La rampe de la route d'Essaouira le long du port
Plusieurs crevasses étaient apparues obliques à la route avec rejets de 5 à 8 cm vers le Sud, sensibles aux voitures ; le parapet de cette route ainsi que la canalisation d'eau étaient sectionnés près de la barre de calcaire ; des crevasses se retrouvaient plus haut vers Founti.
 
 

3- Au carrefour des rues en remblai vers l'immeuble Consulaire (Place Bourguignon) : des petites crevasses transversales, sans rejet, étaient visibles.

4- Rampe en remblai vers l'Hôtel Mauritania
(rue de la Somme et rue de Taroudant) :
De nombreuses crevasses longitudinales et importantes, presque sans rejet ou à faible rejet Sud du côté
de la pente naturelle, étaient visibles ainsi qu'une
crevasse transversale sans rejet.


À cet endroit, les formations quaternaires montraient
une déformation tectonique datant du Quaternaire moyen (ibid, 59). 


5- Rampe en remblai en bordure du vallon de Tildi, près de l'hôpital, dans une zone fortement redressée contre la flexure sud-atlasique : des crevasses à faible rejet étaient visibles du côté de la pente naturelle.

6- Le Boulevard Moulay Youssef (en tranchée et non en remblais) montant à Talborjt, ne présentait pas de crevasse alors qu'il recoupait presque perpendiculairement la flexure.

Des crevasses furent observées sur la route qui suivait le ravin El Ghezwa en amont des réservoirs des hydrocarbures Beryl. Cette route traversait l'anticlinal de la Kasbah. Ces crevasses seraient dues à un ébranlement différentiel énergique du contact des marnes du cœur de l'anticlinal avec les calcaires du flanc nord (Choubert et Faure-Mouret, 60)).

Ces crevasses transversales ou obliques citées ci-dessus, recoupant les routes sillonnant le flanc sud de la Kasbah, furent particulièrement étudiées lors de la visite des lieux par le Pr Rothé et R. Ambroggi : route d'Essaouira, rues de Founti, route de la Kasbah qui montraient des crevasses transversales ou obliques qui s'alignaient le long de la flexure.


Il y avait 2 alignements :


 - l'un longeant le toit de la barre calcaire turonienne :
les crevasses de cet alignement n'avaient quasiment pas
de rejet. Elles sectionnaient les parapets de la route d'Essaouira et de la Kasbah et déterminèrent
des éboulements dans les talus de ces routes.
Des bâtiments à l'Ouest du port étaient détruits sur cet alignement.


- l'autre se plaçant au toit d'une couche calcaire
résistante dans la partie inférieure du sénonien
.
Les crevasses étaient ici plus apparentes : rejet
de 5 à 8 cm sur la route d'Essaouira ; rejet local
de près de 30 cm sur l'une des rues de Founti.

Dans le Port, la Capitainerie réduite en morceaux
se situait sur cet alignement
(Choubert et Faure-Mouret, 60).

 


L'étude des crevasses ainsi que le fait qu'on n'ait pas trouvé de fissure le long du boulevard Moulay Youssef, permirent à ces auteurs de conclure qu'il n'y avait pas eu de véritable rejeu de l'accident sud-atlasique (faille ou accident tectonique) tout au moins en surface (Rothé, 11, 1960) (Choubert et Faure-Muret, 1960).
Les ébranlements, extrêmement intenses le long de cet accident, ne provoquèrent aucun déplacement longitudinal ou vertical sauf en ce qui concerne le macadam de certaines chaussées (Choubert et Faure-Muret, 60).

Exemple de crevasses et de fissures Square Briand :
Au niveau des rues de ce petit quartier de villas des fonctionnaires situé sur la rive gauche de l'oued Tildi des crevasses et fissures furent bien visibles.

 

Les "Craterlets" du Souss :
Des craterlets furent signalés dans la zone des dunes près de l'embouchure de l'Oued Souss, à 6 km au Sud de la ville : il s'agissait de résurgences momentanées de la nappe phréatique qui se trouvait ici à faible profondeur (1 ou 2 mètres de profondeur) sous formes de minuscules cratères de sable (une trentaine sur la rive droite du Souss) provoqués par le jaillissement de sources temporaires le long de crevasses dans la terrasse bordant l'oued ; sous l'effet des pressions engendrées par la secousse, la nappe avait jailli à la faveur de fissures en entraînant de fortes quantité de sable (Erimesco, Rothé (13), Ambroggi) (ibidem, 60).