Le Fendeq
 
 

 
 
 
 

 
À Ihchach, de sa création jusqu'à sa chute brutale par le séisme en 1960, il n'existait pas d'hôtel ou de fondouq (fendeq en tachelhit) comme à Founti ou à Talborjt. Du temps des caravanes, un fondouk était un vaste enclos où chacun pouvait s'installer pour quelques jours avec son moyen de transport.

Le seul établissement qui portait le nom de fendeq à Ihchach était celui de Moulay Chaffeî Ben Ômar où sont nés Lahsen Roussafi le 15 juillet 1939 et sa sœur le 5 août 1942. Il se pourrait qu'initialement l'idée ait été de créer un véritable fondouk comme à Founti en 1936.
En réalité, le fendeq n'en était pas un. Cet établissement tout en longueur était constitué de maisons basses (maisons mitoyennes, deux ou trois chambres, cuisine et toilettes) qui étaient toutes louées à des familles. Lahsen y a fait ses premiers pas, les mains contre le mur, faisant des va-et-vient entre sa maison et l'entrée principale du Fendeq.

À Ihchach, c'était la mosquée centrale portant le nom de Maison de Dieu qui offrait le gîte aux voyageurs. Ihchach avait su en faire un hôtel-maison de Dieu pour les caravaniers, les voyageurs de passage (au maximum 2 ou 3 jours) qui venaient à dos d'âne de Haha, d'Imouzzer, etc …
Ces gens allaient dans la journée à leurs affaires, et ils passaient la nuit à la mosquée. Leurs bêtes restaient sur la place des caravaniers, à quelques mètres de chez moi.
Les habitants leur offraient à manger, chacun selon sa capacité… Et tous les jours c'était comme ça.
Par ailleurs, un écolier coranique, ami du même âge que moi, passait dans les maisons des "adhérents" pour les avertir la veille que le tour de préparation du repas du fkih était fixé tel jour.
Ce n'est qu'en 1958 que le fkih devint tributaire d'un mandat mensuel comme pour les écoles publiques.