Fatima,
la maman de Lahsen, était connue comme Chrifa (Charifa)
en arabe ou Tagourramt en tachelhit. On l'appelait Fatima
Tagourramt.
Elle descendait de Chorfa (Cherif au sing. en arabe, descendant
du Prophète) venus jadis du Sud marocain qui répandirent
l'Islam dans cette région en prenant pieds chez les Haha
où ils furent enterrés et parmi eux, le saint vénéré
dans son mausolée en face d'Imssouane. La baraka
de soigner des plaies considérées comme "inguérissables"
ailleurs, se transmettait de père en fils. Le père
de Fatima transmit la baraka à sa fille en 1946-47,
faute de successeur mâle.
Parmi les affections traitées
par Fatima : celle appelée Aboghi ("le ver").
Lahsen se souvient de ces femmes placées en quarantaine
dans une pièce de la maison dont le seul contact était
Fatima qui les soignait et les nourrissait. Le régime
était draconien : huile d'olive, pain sans levure, eau
de source et lait de chèvre cru.
Fatima utilisait des feuilles d'oléastre (olivier
sauvage) séchées, moulues et enveloppaient les
plaies avec une boue fine d'argile blanche qui venaient du lieu
du mausolée de ses parents.
Chaque année, Fatima s'y rendait pour remettre intégralement
ce qu'elle avait reçu de ses patientes.
"Croire ou ne pas croire, dit Lahsen, j'ai vu
beaucoup de gens guéris après cette quarantaine."
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Les Grecs de l'antiquité employaient
les feuilles d'oléastre pour désinfecter
les blessures cutanées.
Adel Bouabdallah dans un mémoire de Master en 2013-14
(Université de Tlemcen) s'est attaché à
démontrer que la feuille d'oléastre était
une source d'antioxydants naturels.
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